6:33 - Deadly Scenes

Chronique CD album (54:08)

chronique 6:33 - Deadly Scenes

Votre réaction est tout à fait compréhensible. Moi aussi je dois bien avouer que quand je vois Cobra Commander coller un 9,666/10 au dernier Krisiun (...ça marche aussi avec un 666/10), je ne prends pas le truc pour argent comptant et vais vérifier chez des chroniqueurs moins exaltés ce qu’ils ont pensé de l’album. Même chose quand sort une chronique d’un album de Misanthrope au sein de l’ancienne crèmerie où jadis j’écrivis. Même chose encore pour les productions de metal extrême hellène couvertes par une parution bimestrielle de qualité spécialisée en gros son (non je ne donnerai pas de nom pour ne pas me faire taper sur les doigts par mon autre boss!).

Du coup je peux tout à fait comprendre que vous vous disiez: « Mouais, comme par hasard, encore une note de folie: 6:33 sortirait un album de post-coupé-décalé atmosphérique, l’autre excité de cglaume en ferait encore des tonnes avant de leur coller un 12/10. C’est copinage, enculage et compagnie là-n’d’dans! ». D’ailleurs j’en viendrais presque à espérer que le groupe sorte un pauvre album tiédasse, histoire de pouvoir l'écorner un bon coup et regagner ainsi en crédibilité.

 

Mais bordel qu’est-ce que vous voulez y faire: avec Deadly Scenes, les affreux jojos de 6:33 sortent un nouvel album carrément monumental. Non mais c'est vrai: pour quiconque pleure la fin des activités discographiques de Carnival in Coal et Mr Bungle, un album comme celui-ci est l’équivalent d’une turlute-avec-un-doigt-dans-l'Etoile-noire par la Princesse Leia pour un fan de Star Wars. Ou par Chewbacca, pour les moins fréquentables d’entre eux! D’autant que cette fois le groupe a largement ouvert le robinet Devin Townsendien, contrebalançant ainsi idéalement les références précédentes et réussissant l’exploit de faire coexister tout ça dans une fusion parfaitement équilibrée, complètement survoltée et immédiatement reconnaissable. Parce que oui: on a beau vous écraser d’emblée sous les influences les plus évidentes des parisiens, le plus beau c’est que ceux-ci ont développé depuis leurs débuts (et aujourd’hui plus que jamais) une personnalité unique, chaleureusement timbrée et définitivement attachante.

 

Outre la touche Devin-qui-vient-Townseder-ce-soir ci-avant évoquée (plus qu’évidente sur « I’m A Nerd » aux Nanana caractéristiques, ou sur le début cocon-coton de « Lazy Boy »), parmi les grosses nouveautés de l’album on évoquera le magnifique envol quasi-solo de Rorschach qui, n’ayant plus à s'échiner à trouver un peu d'espace derrière les larges épaules d’Arno Strobl, nous fait une démonstration magistrale de folie maîtrisée, mais également de puissance sereine tout en placements pertinents et en subtilité, aussi éloignée du tape-à-l’œil nawak de bas étage que possible. « QUASI- »solo, car du chant féminin (mutin, pas catin ni inopportun) vient désormais taper l’incruste en support sur chacun des 9 titres, tout comme Niko qui avait manifestement les cordes vocales qui le démangeaient… Et c’est une bonne chose qu’il ait cédé à ses envies, ses « Eat this and eat that » étant tout simplement parfaits en tapissage sonore de « The Walking Fed ».

 

Mais Z2 nous a récemment rappelé qu’une longue liste d’ingrédients exceptionnels ne garantissait en rien un mets succulent. Et là où 6:33 fait la différence, c’est qu’il nous déverse dans le crâne une pléthore de nouveaux refrains indélogeables (« I’m – a – Nerd! », « Is this the way you wanna live – the man you wanna be? », « Don’t want to hear you cryin’ »…), et réussit sans qu’on n’ait rien demandé à nous faire nous dandiner comme de doux dindons au son de nouveaux hymnes qu’il nous tarde déjà d'entendre en live. Du gospel démarrant « Hellaluja » aux « Whaou-bap-bap » terminant le long (13:07!) « Deadly Scenes » sur un sentiment de chaleureuse et grandiose mélancolie positive, on a du mal à ne pas avoir envie de faire la nouba entre potes en se trémoussant comme un Michael Jackson découvrant l’orgasme Faith No Moresque.

 

Mais on coupera court à l'envie de vous décrire dans le détails ces 9 morceaux pétillants, histoire de vous épargner 2 longs paragraphes s'extasiant sur les multiples clins d’œil enthousiasmants égrenés au long de cette petite heure revitalisante, ainsi que sur les nombreux rebondissements, facéties malicieuses et autres passages complètements démentiels qui constitueraient une B.O. idéale pour l’un de ces longs métrages Pixar décalés, un « Dogma » ou un « Seigneur des Anneaux » version Roger Rabbit. Sachez juste que si cet album était sorti quelques petites semaines plus tôt, il aurait sans problème été se faire une place au chaud vers les sommets du Top 2014. Mais heureusement pour cette année déjà extrêmement chargée en albums exceptionnels, Deadly Scenes préfère se charger de réveiller 2015 aux aurores avec un cocktail de folie, de gourmandise, de luxure – bref de péchés mignons musicaux – qui ne pourra laisser insensible Notre Paire et laisseront Marie (qu'on salue, tout comme N. Dialo) pleine de traces…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Si vous avez aimé The Stench From The Swelling, vous adorerez Deadly Scenes. Et même chose si vous ne l'avez pas aimé. Parce que bordel: Rhââââââ Lovely!!!

photo de Cglaume
le 19/12/2014

6 COMMENTAIRES

pidji

pidji le 25/01/2015 à 10:34:37

Je l'ai écouté 2-3 fois hier, et c'est vrai qu'il est très bon ce disque ^^

cglaume

cglaume le 25/01/2015 à 13:26:08

Enfin: un 6:33 dans le Top CoreAndCo 2015 !! ;)

pidji

pidji le 25/01/2015 à 14:14:16

En effet, pourquoi pas ? ;)
Mais on a encore des tas de trucs à écouter cette année héhé

mcmetal

mcmetal le 21/04/2015 à 08:57:01

Du grand art comme d 'habitude avec ce groupe !

pidji

pidji le 14/06/2018 à 14:07:50

Je suis retombé sur "I'm a nerd" à l'instant, il est quand même bien cool ce titre héhé !

cglaume

cglaume le 14/06/2018 à 20:40:00

Oh que oui. Et comme la très grande majorité de l'album ! :)

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

HASARDandCO

Alternine - ES/T
Chronique

Alternine - ES/T

Le 04/10/2011

Hexis - Abalam
Chronique

Hexis - Abalam

Le 06/03/2015