Arno Strobl + 6:33 - Giggles, Garlands & Gallows

Chronique mp3 (26:12)

chronique Arno Strobl + 6:33 - Giggles, Garlands & Gallows

Si je vous parle d’un groupe de p’tits jeunots qui-n’en-veulent et qui, forts d’un début de discographie hyper prometteur, se fendent d’un petite gâterie juteuse en forme d’EP enregistré avec l’une de leurs idoles de toujours, vocaliste caméléon rentré dans la légende du metal barré. Hein…  The Dillinger Escape Plan, Irony Is a Dead Scene et Mike Patton? C’est bien, vous connaissez vos classiques. Mais à présent il va falloir intégrer le pendant francophone de cette affiche de rêve… Bilto & CoreAndCo s’associent donc pour vous donner le tiercé dans l’ordre: 6:33, Giggles, Garlands & Gallows et Arno Strobl. Certes, les parisiens font moins dans l’épilepsie rythmique et l’attaque de système nerveux à la scie circulaire, mais ils sont tout autant avant-gardistes, foufous et liiiiii-breuh Max! Quant à Mister Strobl, je ne vous ferai pas l’affront de le présenter (d’autant que l’hyperlien associé ci-dessus à son blaze vous conduira en des endroits où l’on vous dira tout, ses vices cachés, ses vices avoués, ses vis-écrous). Qui plus est, vous aviez remarqué, fins observateurs et -trices que vous êtes, que le loustic avait déjà passé le bonjour aux 6:33 sur le morceau titre d’Orphan Of Good Manners… Tout ça nous pendait donc au nez, rouge pour le coup.

 

Késako alors Giggles, Garlands & Gallows? Eh bien ce sont 3 titres pour 26 minutes de décalage métallique, de zimboumtagadatsoin-core, de bleuargl cinémato-nawak, de revival Carnival in Coal, de « zizi tout dur mais j’devrais pas je sais: ce sont des messieurs tous poilus ». Je vous ai dit 3 titres? En fait c’est plutôt 2 titres + 1 bonus track dont la qualité est celle d’une track pas du tout bonus. J’ai écrit 2 titres? En fait c’est plutôt un titre continu de 22 minutes comprenant une interruption narrativo-musicale à peu près en son milieu. Oui bah arrêtez de râler hein: c’est eux qui ont commencé à faire n’importe quoi à la base, pas moi!

 

Mais résumons un brin l'aventure: « Order Of The Red Nose » et « M.I.D.G.E.T.S. » sont les 2 chapitres de la guerre débile et sans merci que se livrent un clown cocu et des nains portequoi, dans un univers qui doit autant au « Freaks » de Tod Browning qu’au « Killer Clowns » de Stephen Chiodo. D’ailleurs ces références ne sont pas lancées à la légère, nos artistes souhaitant manifestement apporter une dimension cinématographique à leur œuvre – ils vont même jusqu’à terminer leur saga sur un générique de fin, un peu comme l’on fait Kunamaka ou Diapsiquir avant eux. Musicalement, on retrouve ici la boîte à malice merveilleuse que 6:33 avait déjà largement ouverte sur Orphan Of Good Manners, avec ces faux airs de Circus Of Dead Squirrels (notamment quand ça bidibip et que ça bzoïïngue), de Devin Townsend (pour quelques chœurs zaigus, ainsi  que cette capacité à créer des ambiances grandioses, massives, et pourtant légères et rigolardes)… Et surtout Carnival in Coal! Parce que, c'est sûr, avec cette voix reconnaissable entre mille – qui navigue entre singeries nasales, growls huileux et crooneries faussement caressantes – on a du mal à penser à autre chose. M’enfin même: ce synthé qui n’hésite pas à passer (presque tout le temps en fait…) devant la guitare, cette patte « je rigole… Mais en fait j’en ai gros sur la patate… Mais en même temps je rigole… Mais en même temps ‘faites pas chier », ces interruptions nawak improbables et incessantes, ces « clap! clap! » joyeux qui vous invitent à guincher… Nicolas ne s’est pas gêné pour jouer le jeu jusqu’au bout et nous pondre un vrai EP 100% made in CiC. En même temps il aurait eu le tord de se (et de nous!) priver!

 

Bon je ne décortiquerai pas trop la bête. Sachez juste qu’elle comporte de nombreux passages sur lesquels pousser des Oh! et des Ah! de contentement. Sachez aussi que c’est complètement injustement que j’ai jusqu’ici passé « I Like It » sous silence, parce que s’il peut paraître moins ambitieux (bah oui, il ne dure pas 22 minutes, ni ne repose sur un scénar digne de la Troma), ce titre est un pur bijou entre rock de crooner (à la « Easy », période Faith no More – comme le décrit si bien Arno lui-même) et pétages de boulard de circonstance (le chant lead féminin qui finit aux orties, la pause jazzy suivit du déjà mythique « Tttttt… That’s not rock’n’roll Ba-be! »…). Et p’is moi d’abord, je préfère les bons vieux titres au format classique, compacts, immédiats, incontournables… Alors ne comptez pas sur moi pour parler d'« I Like It » comme des miettes sucrées tombées à la lisière du gâteau!

 

Concluons: vous avez jusqu’à fin Mai (Je sais: trop tard. Vous n’aviez qu’à vous réveiller plus tôt hein!) pour télécharger gratuitement cet EP sur le Bandcamp du (super-)groupe. Après il vous faudra payer (quoiqu'on me dise que cela ne sera peut-être même plus possible dans l'immédiat...). Et moi je vous conseille plutôt de garder votre argent pour acquérir la version CD de cet EP, qui sortira normalement à l’automne, agrémenté de bonus-en-plus-façon-montagnes-russes. Yep!

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte6:33 + Arno Strobl = Carnival in Coal + … Allez, Circus Of Dead Squirrels. Dans un cinéma. Diffusant “Freaks”. Version cartoon trash. Avec des nains partout. Rhââââââââââ…!

photo de Cglaume
le 05/06/2012

2 COMMENTAIRES

Ukhan Kizmiaz

Ukhan Kizmiaz le 05/06/2012 à 16:40:35

Pure carton du Printemps !

cglaume

cglaume le 05/06/2012 à 18:43:21

Clair: c'est du bourgeon en béton !!!

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