7 Weeks - Sisyphus
Chronique CD album (32:00)

- Style
Stoner rock - Label(s)
Autoproduction - Date de sortie
31 janvier 2020
écouter "Sisyphus"
Au départ, étant sacrément rouillé (ma dernière chro date d'il y a quelques mois), ayant bien plus entendu le générique de Pat Patrouille que des groupes de guitares saturées ces dernières semaines, je ne voulais pas publier le texte qui suit, ayant l’impression que mes esgourdes tapaient à côté et que ma prose était tout aussi pétée:
Le projet 7 weeks, que COREandCO suit depuis ses débuts, s'est offert une prolongation de vie après une mort qui semblait inéluctable.
Alors, nous, on n’est pas fans des séparations et des projets artistiques qui se cassent la gueule : on tient à garder la « positive-attitude » (et désolé si je t'ai collé la chanson de Lorie dans la tête). C'est pour ça qu'on est plutôt contents de causer de Sisyphus du groupe limougeaud.
7 Weeks a connu tout un tas de merdes (connues par tous les groupes) qui font parfois baisser les bras. Les moins solides s'arrêtent alors que d'autres s'entêtent.
De cet acharnement est né Sisyphus (tiens, le wiki, toujours utile pour briller dans les cocktails de l'ambassadeur).
Nous, on a reçu le dossier de presse, toujours utile et riche d'infos pour les chroniqueurs fainéants et/ou en mal d'inspiration précisant l'approche de ce mythe par Camus dont on retiendra la phrase : "Il n'est guère de passion sans lutte".
Cet album est donc une affaire de passion. Être fougueusement passionné n'empêche cependant pas de se prendre les pieds dans le tapis.(Spoiler : ce n'est pas le cas, tu l'auras compris à la lecture de la "note" globale)
Un brin taquin, le dossier de presse débute par ces mots : "7 weeks a commencé à écrire des morceaux à l'époque de Myspace, quand il était exotique de traiter de stoner tout groupe qui faisait du rock américain un tant soit peu mélodique."
2006 c'est loin, et à l'époque 7 weeks était bien largement influencé par le stoner (et officie d’ailleurs toujours dans ce style d'après ce même dossier de presse...), mais, au même titre que les réseaux sociaux, 7 weeks a évolué, changé sans se défaire complètement de cette fameuse étiquette. Alors les lignes avaient déjà un peu bougé et elles rebougent avec ce nouvel album...sans tourner le dos à l'essence même du rock de 7 weeks.
On retrouve donc un rock typé américain avec une certaine chaleur et gravité mélodique. Grâce à un son de guitare qui a légèrement évolué, un aspect moins massif et une légère revisite de "son son", le groupe officie dans un style plus bâtard (ou hybride si tu préfères) dans lequel se mêlent des influences aux tendances hard- légèrement bluesy 70-80' (si si !) et stoner ou encore gros rock US alternatif (90-00's).
7 weeks n'est toujours pas une machine à tubes (ce qui risque d’ennuyer les oreilles les moins attentives) mais sait définitivement écrire d'excellents morceaux avec un riffing excellent souligné par une belle complémentarité des guitares. Complémentarité à signifier aussi avec la section rythmique particulièrement efficace et agréable sur cet album : l'ossature est solide et on se laisse embarquer par chacun des titres.
Homogène par sa qualité, mais hétérogène pour les ambiances : 7 weeks module entre rock sombre, stoner mélo et "power-rock".
Court (une grosse demi-heure) mais parfaitement rythmé : 7 weeks donne sans gâter ni écœurer.
Au-delà de l'histoire humaine (dont l'auditeur lambda peut parfaitement se foutre) qui entoure l'entreprise artistique, Sisyphus est un album réussi, parfaitement mis en son, à l'envie et l'énergie presque palpables. On peut éventuellement regretter l'absence de gros titres qui se démarquent (ce qui s'avère être finalement le défaut de la qualité de la constance), mettant à mal les souvenirs de ceux qui découvriront le groupe avec une oreille distraite. Car il est là l'unique souci de 7 weeks depuis tant d'albums et d'années : il est excellent dans la création, dans l'exécution, mais il n'est pas tranchant, il n'est pas suffisamment marquant...POUR NOTRE EPOQUE. 7 weeks réclame (et mérite !) une certaine attention malgré son apparente simplicité. C’était déjà chaud à l’époque de Myspace, ça l’est encore plus aujourd’hui lorsqu’on veut agrandir son cercle d’auditeurs.
Avare en arrangements (un petit clavier vient parfois s'ajouter), plutôt aride en émotions dans l'interprétation (malgré des textes parfois touchants) : aucun petit plus ne permet de provoquer un gros déclic, un coup de cœur (exception faite peut-être sur « 667-off », en clôture, qui ne peut pas laisser totalement indifférent). 7 weeks semble donc simplement transpirer le rock dans sa forme la plus classique mais, encore une fois, il dégage bien plus que cela une fois l'oreille bien posée…
Mais je me suis dit qu’après avoir tant gratté, même si ce texte n’est pas foufou, ça aurait été con de ne pas le partager.
0 COMMENTAIRE
AJOUTER UN COMMENTAIRE