Abysse - En(d)grave

Chronique CD album (44:22)

chronique Abysse - En(d)grave

Une chose est très claire concernant les nantais d’Abysse : quand ils composent un titre, ils ne se foutent pas de la gueule du monde. Privés de chanteur et d’instrumentaliste exotique, nos quatre zozos ont quand même opté pour un métal progressif et varié (comment ça je prend le problème à l’envers ?!?...). Malgré ce handicap imposé, le groupe pond des chansons qui flirtent sans problème avec les huit minutes et nous compile tout ça sur un album d’un peu plus de trois quart d’heures. Autant dire que pour le coup, ça joue pas la carte de la facilité.

 

Au niveau du style c’est donc bien du métôl qui semble tout de même prendre pas mal de distances avec les clichés du genre. La coté progressif est omniprésent (la dimension instrumentale aidant) et la plupart des riffs du disques évoluent, changent de métriques et/ou se voient coller un effet particulier ou un solo. C’est pas du post rock mais parfois, ça lorgnerait presque par là. Mais cette dernière analogie reste anecdotique car la plupart du temps, le quatuor nous fait plus volontiers péter le palm mute, l’harmonique sifflée, le solo en tapping et la double grosse caisse. Opeth n’est pas bien loin, les derniers Enslaved non plus d’ailleurs, quant aux premiers Pelican, on y songe aussi parfois. Mais, malheureusement, cette analogie s’arrête elle aussi là. Trop souvent les compos s’enlisent dans cet enchaînement de riffs sans fin qui s’apparente parfois à du remplissage… Sans parler des arrangements et des solos très heavy metal qui ponctuent régulièrement les chansons. Sans vouloir absolument stigmatiser le groupe avec l’absence de chant ou de clavier digne de ce nom, je n’arrive pas à m’empêcher de penser que le principal souci de ce disque réside là. Un refrain bien troussé aurait probablement sauvé pas mal de compos de l’ennui qu’elles peuvent trop souvent inspirer et aurait finalement contribué à une plus grande originalité.

 

Au niveau du son, même remarque : c’est propre, puissant, merveilleusement produit mais bordel que c’est froid. Les compos sonnent du feu de dieu mais on n’a pas l’impression que ça vit vraiment pour autant… Un pur son métal impersonnel comme je ne les aime pas. Les compos ont beau être finalement très variées dans leur exécution, on se retrouve toujours avec ce même son trop propre et trop lisse. Pourtant c’est bien vrai qu’entre les longues progressions mélodiques, les interludes acoustiques, les rythmiques plus groovy et les accélérations frontales, le groupe se démène, vraiment. Je vous avais dit qu’ils ne se foutaient pas de nos gueules et je maintiens. Cela ne m’empêche pas de penser que pour sortir un disque réellement bandant dans ces esthétiques et avec leurs contraintes, ils ont intérêt à pondre un foutu chef d’œuvre. Mais je suis pas pressé, j’ai tout mon temps.

photo de Swarm
le 14/06/2013

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