Arcturus - Arcturian

Chronique CD album (47:50)

chronique Arcturus - Arcturian

Norway's finest part 5

 

Il faut s'accrocher pour suivre la carrière d'Arcturus, entre changements de line-up, séparation, temps infini pour composer, on est plus proche du petit sentier dans les sous-bois que de l'autoroute américaine. Toujours centré sur le noyau Sverd, Hellhammer, Skoll et Knut Magne Valle, Arcturian arrive dix ans après un Sideshow Symphonies souvent décrié car marquant le remplacement de Garm (a.k.a. Kristoffer Rygg) par le célèbre Vortex (Dimmu Borgir, Borknagar...). Ce dernier est de nouveau au micro pour cet album de la reformation. Comme beaucoup, même si j'avais été emballé par le concert du groupe au Hellfest et la captation du show de Kruna Pratar (visible ici), j'étais assez septique quant à a capacité du groupe à proposer un nouvel opus à la hauteur de ses prédécesseurs. J'imagine que mon collègue le Lapin Jaune devait ressentir un peu la même chose à l'annonce de la sortie de Sol Invictus de Faith No More. Bref, toujours est-il que pour conserver un certain effet de surprise, je n'avais pas écouté "The Acturian Sign" proposé quelques semaines avant la sortie de l'album. C'est donc avec une oreille complètement vierge que je me suis lancé dans la découverte de cette nouvelle offrande.

 

Premier constat : fini les titres de chansons à rallonge de Sideshow Symphonies ; place à des "Demon", "Archer", "Pale", qui paraissent presque clichés. Deuxième constat : pas de longue pièce, le titre le plus long n'atteint pas les six minutes. A quelle sauce les Norvégiens avaient-ils décidé de me manger , moi le fan patient et dévoué ?

Une fois de plus, les ambiances sont stellaires et le groupe a poussé encore plus loin et nous embarque dans son vaisseau vers une nouvelle galaxie. Pas si éloignée des deux productions précédentes, mais quand même déstabilisante aux premières écoutes. Le son d'abord, est assez proche de celui de The Sham Mirrors, spatial et équilibré. Seule la caisse claire et son « ploc-ploc » dénote. Mais ça, que la batterie de Hellhammer ait un son pleinement satisfaisant sur un album d'Arcturus, il faut faire une croix dessus je crois. Passée la surprise des premières secondes électroniques du morceau d'ouverture, on est avec ce dernier en terrain connu, tant au niveau du riffing, de l'utilisation des nappes de claviers, du jeu à la fois rapide et subtil (surtout au niveau des cymbales) du batteur, et du chant de Vortex.

Changement d'ambiance pour le second morceau, le groupe, toujours fidèles à ses fondamentaux, se fait plus smooth, il se dépouille de ses oripaux avant-gardistes pour adopter une posture plus grand public, je dirais plus FM si j'osais, avec des claviers bombastics. Les arrangements se font plus dépouillés, limite heavy, mais toujours avec cette classe propre aux norvégiens. Dès le morceau suivant, "Angst", ils reviennent à un propos nettement black à grand renforts de blasts et de chant déchiré, qui alternent avec des passages plus classiques (pour Arcturus). Tout l'album défile autour de ces aspects avec des réminiscences de The Sham Mirror et Sideshow Symphonies.

C'est le chant de Vortex qui se taille la part du lion sur Arcturian. Véritable funambule, il enchaîne avec une aisance folle cris typé black et pirouettes vocales toujours à la limite de la justesse et du ridicule sans jamais choir. Les esprits les plus chagrins voudront encore et toujours le comparer à Garm, mais le débat est aussi stérile qu'inutile.

 

On passait l'affaire réglée, quand l'improbable, l'inattendu, se produit. Le dernier morceau de l'album, "Bane", commence tout à fait classiquement, dans la veine de Sideshow Symphonies, quand, tout à coup, à 1'40, tout bascule. Nous voilà replongés dans l'ambiance fête foraine / cirque décadent qui dominait La Mascarade Infernale. La petite ritournelle de synthé accompagnée de la harangue de M. Loyal de Vortex, on s'y croirait presque! Rapidement, les choses reprennent leur cours normal, mais une fois de plus, Arcturus nous prouve qu'il sait parfaitement nous surprendre et qui peut être là où on ne l'attend pas (plus?).

 

photo de Xuaterc
le 27/07/2015

2 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 27/07/2015 à 12:24:27

Ouaip, en effet je "stressais" un poil avant d'écouter le nouveau FNM :) . Et même réaction soulagée au final... Il faudrait peut-être un jour que je fasse l'effort nécessaire pour qu'Arcturus ne soit plus pour moi que le nom déformé du pilote principal de Goldorak... :P

Xuaterc

Xuaterc le 30/07/2015 à 11:05:51

N'hésite pas, tu ne le regretteras pas, sauf peut-être pour le premier album...

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