Bak - Flower

Chronique CD album (26:12)

chronique Bak - Flower

Cela fait pas mal de temps déjà que cette jolie fleur ne demandait qu'à éclore. Mais l’ombre des nécessaires démarches visant à convaincre les labels de la pertinence – de l’urgence! – à diffuser à grande échelle la musique du plus prometteur des duos australiens l'avait maintenu plus longtemps que prévu à l'état d'impatient bouton. C’est que le talent et les compositions de BaK mériteraient le soutien d’une structure d’envergure, ne serait-ce que pour permettre au groupe de bénéficier des moyens adéquats pour qu’enfin sa musique puisse s'épanouir sur scène dans une configuration et avec les effectifs que réclame une telle musique. Mais les mois passant sans que rien de concret n’aboutisse véritablement, Flower s’est finalement vu offrir la possibilité d’embellir notre intérieur auriculaire en y déployant son magistral bouquet d’ambiances des 1001 nuits, de puissance métallique, de sophistication prog et de pompe orchestrale… Ceci en restant donc dans le cadre d’une autoproduction (... de qualité irréprochable!). Rhaaa, c’est à vous désespérer de faire de la bonne musique tiens!

 

Continuant d'explorer les univers découlant de la riche polysémie de son patronyme, après la sculpture – qui formait le socle de l’album Sculpture (Bak ayant été sculpteur du pharaon Akhénaton) –, la peinture – qui fournissait la toile de fond à Painter (Samuel Bak étant un peintre américain) –, notre duo s’attaque à présent à l’horticulture, Bak étant également l’abréviation de Bakerara, sorte d’orchidée dont j’aurais aimé vous parler plus longuement si cela ne risquait de vous faner le pistil sous un tombereau d’informations extra-musicales pas forcément folichonnes. Mais si la thématique s'avère donc une fois de plus renouvelée, côté démarche artistique, la donne ne change pas foncièrement par rapport à Painter, EP qui déjà se révélait plus imposant, plus ambiancé, plus progressif et plus « tapis non violent » que Sculpture.

 

Sur ces 4 nouvelles compositions (...ou plutôt 3, « Life And Perception » étant de fait un long morceau d’un quart d’heure divisé en 2 actes), BaK parcourt donc à nouveau les contrées orientales mystérieuses qui nous émerveillent depuis 4 ans déjà. On y retrouve cette multiplicité vocale – chants heavy/prog, épisodes mystico-ethniques, chœurs lyriques, poussées shrieko-growlesques rares – et instrumentale – multiples percussions, instruments traditionnels et éléments orchestraux – qui fait la richesse des séjours à BaKlandia. On y voyage avec indolence à dos de chameau. On assiste à de puissantes tempêtes du désert. On admire des palais aux lointains et riches plafonds. On s’y fait masser par des mains expertes. On y respire des fragrances musquées et s’y enivre de breuvages stimulants. On s’y oublie dans le vertige de nombrils ondulant fiévreusement au son de tambourins et de chants exaltés...

Bref: il fait chaud, très chaud, et c’est bon… Très bon!

 

Une fois de plus, ce nouveau chapitre touchera tout particulièrement les fans de douceurs orientales sophistiquées, comme par exemples ceux d’Orphaned Land, Acyl, Myrath, mais aussi d’un Ayreon du désert ou d’un Secret Chiefs 3 habillé du costume d’Ishraqiyun. Sur « Through Blind Eyes », les nostalgiques de Theli (Therion) retrouveront avec joie la riche alliance de chants d’opéra avec des grognements velus. Et s’il fallait trouver à Flower une caractéristique singulière qui le différencierait de Painter, ce serait sans doute cet usage plus prononcé d’un chant « ethnique » à l'approche très rythmique, celui-ci frôlant presque le « World Human Beat Box » au cours d'un « Dasha Hara » ondulant sur un rythme hypnotique.

 

Flower convaincra donc sans mal les fans de BaK que leur groupe préféré reste le Phénix des hôtes de bois dans lesquels il fait toujours aussi bon se promener. Pour ceux qui ne connaissent pas encore ces australiens mais qui ne demandent qu’à se laisser convaincre, on leur dira que s’ils préfèrent les formats courts et une énergie plus directe, autant qu’ils commencent par Sculpture. Mais s’ils aspirent à la douce indolence d’une méditation effectuée à l’ombre d’un dattier bordant un somptueux palais des 1001 Nuits, qu’ils n’aillent pas plus loin ni n’attendent plus longtemps pour effectuer le grand saut dans ce magnifique Ispahan discographique…

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: successeur logique et magnifique de Painter, Flower est une nouvelle brique imposante dans l’édifice discographique érigé par BaK. Evoluant toujours entre metal progressif épicé, élans symphoniques, mélopées World music et orchestrations classiques, cette nouvelle carte postale donne des envies d’ailleurs, de sable et d’élévation de l’âme.

photo de Cglaume
le 04/06/2015

7 COMMENTAIRES

mcmetal

mcmetal le 04/06/2015 à 11:17:24

faut que je l 'ecoute!!

cglaume

cglaume le 04/06/2015 à 14:00:59

Tiens tiens, ça y est, c'est officiel et en ligne: 500 chros CoreAndCo tout rond pour le galopin de l'arêne :)

pidji

pidji le 04/06/2015 à 16:29:06

Félicitations !!!

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 04/06/2015 à 19:29:15

Fleur de Bak (Bach) : je viens de la comprendre !
500 X 5 (coefficient linguistique) = au minimum 2 500 jeux de mots !
AVE DOMINUS

Xuaterc

Xuaterc le 05/06/2015 à 08:51:59

Félicitations! La route est longue pour moi, mais je vais le tenter.
Très bon BaK en affet

el gep

el gep le 05/06/2015 à 16:46:05

Le fleuriste que je suis désormais devrait rejeter une oreille sur ce groupe...

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 05/06/2015 à 22:29:32

Passe ton bac avant.

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