Bak - Painter

Chronique mp3 (23:30)

chronique Bak - Painter

Eveil cotonneux, désorientation, doutes et questions. Atmosphère dense, mais fraîcheur relative de la pénombre environnante, seulement traversée de quelques rayons téméraires ayant réussi à percer les lourdes tentures. Odeurs capiteuses, fragrances sauvages, sueur, jasmin, poussière. Cliquetis, clapotis, métal et toiles, cris d’animaux, éclats de voix, jeux d’eau. La main finit par se tendre, écarter le rideau… Et dévoiler une calme profusion d’hommes et de marchandises se déplaçant au rythme du flux et reflux d'un marché matinal, sis dans l’écrin vert d’un oasis à la végétation luxuriante.

Bienvenue dans le monde mystérieux et captivant de l’orient antique, bienvenue dans le monde de BaK.

 

Ah non, ne me dites pas que vous découvrez ce nom! On vous l’a pourtant crié sur tous les tons et sur tous les toits. BaK. Beau and Kit. L’année dernière, ces 2 discrets australiens ont sorti un premier album, Sculpture, qui a laissé des traces indélébiles (couleur henné, forcément) dans les oreilles de tous ceux qui ont croisé leur chemin. Hop, directement à la deuxième place au soleil de mon Top 2011 – en sachant qu’une 1ere place aurait tout à fait été envisageable. Leur mélange de metal progressif, de saveurs moyen-orientales, orchestrales et extrêmes fait des miracles, croyez-moi, et démontre une maîtrise et une maturité de celles que l’on attend habituellement d’un Orphaned Land, d’un Dream Theater, d’un Opeth du désert ou d’un Therion de la grande époque. Extrêmement fouillé, complexe et pourtant évident, riche en émotions, en couleurs et incroyablement accrocheur, ce 1er album de BaK était très largement au-dessus du lot.

 

Et – vous le croyez ça? – seulement une petite année après la sortie de ce que certains mettent une carrière à sortir, le groupe nous propose déjà la suite de sa revue des arts millénaires. Après la sculpture, c’est donc la peinture que nos maestros se proposent d’honorer musicalement. Et en seulement 4 titres, ils réussissent à hausser d’encore un cran l’excellence de ces mélopées épicées, de ces refrains grandioses, de ces instrumentations exotiques, de ces riffs acérés et de cette multitude vocale qui peignent avec une affolante acuité leur ambitieuse vision. Et à propos du kaléidoscope chantant ci-avant évoqué, on retrouve cette fois encore derrière le micro des chœurs imposants, du chant heavy comme du chant extrême (en quantité moindre cette fois) dans une combinaison rappelant parfois Into Eternity, une voix féminine cristalline ainsi qu'un chant rock chaleureux et puissant. Un vrai bonheur polyphonique!

 

A l’exception de la douce conclusion « The Tragedy of Isabella Lockhhardt » – qui évoque le dernier tour de piste d’une ballerine mécanique de boîte à musique –, chacun des 3 titres de Painter constitue un voyage formidable, prenant, enivrant, qui élève l’âme, flatte les sens, contente le corps comme l’esprit. Oui, je sais: ça sent l’envolée lyrique incontrôlée, mais immergez-vous dans cette musique et essayez donc de rester de marbre! Ces moments de félicité musicale sont suffisamment rares pour qu’on ait le devoir de s’enflammer quand le feu brûle aussi intensément! D'ailleurs une fois n'est pas coutume: je n'abîmerait pas la formidable harmonie de cet album en disséquant l'un ou l'autre des morceaux tels de vulgaires grenouilles: c'est globalement – et dans un recueil quasi-religieux – qu'il faut déguster Painter. C'est le genre d'EP qui vous fait vous demander comment vous viviez avant d'y avoir baigné vos tympans. Ne ratez surtout pas ce rendez-vous...

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Painter est la musique pour laquelle nous nous levons tous les matins, pour laquelle nous voguons d'albums en albums, de magazines en fanzines dans une quête de sublime et d'absolu rarement couronnée de succès (C'est bon là, le message est passé?).

photo de Cglaume
le 28/05/2012

0 COMMENTAIRE

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

HASARDandCO

Ultra Zook - Epuz
Agnostic Front - Another Voice