Bear Ghost - Jiminy
Chronique CD album (36:44)

- Style
Nawak Metal - Label(s)
Autoproduction - Date de sortie
22 septembre 2023 - Lieu d'enregistrement Premiere Studios
- écouter via bandcamp
La période s’étendant de la mi-2023 au début 2024 aura été incroyablement féconde en sorties Fusion / Nawak. Parce qu’on aura quand même pu déguster en relativement peu de temps les derniers Kontrust, Tardigrade Inferno, Kim Dracula, Osaka Punch, The Andretti, Thumpasaurus et Polkadot Cadaver. Sans oublier les EPs de Toehider, ainsi que le nouveau titre de Godswounds. Et encore, j’en oublie volontairement deux. Deux groupes dont on n’avait encore jamais parlé ici auparavant, alors qu’ils le méritent pourtant ô combien : Dirt Poor Robins (pour lequel on a depuis rattrapé un peu notre retard), ainsi que les héros de la présente chronique, Bear Ghost.
Mais faisons les présentations en respectant le protocole des gens qui savent vivre :
« Bear Ghost, heureux de te présenter les lecteurs de CoreAndCo.
Lectrice, lecteur, lecteurice en cours de transition ou de doute, papa, maman, Tatie Jeannie : je vous présente les incroyables Bear Ghost »
Ils sont trois. Ils viennent de Phoenix, Arizona (aux Stètz, c’est ça). Ils ont confié leur emballage sonore dès le tout début (un EP sorti en 2014, puis un premier album en 2016) à Jeremy Parker, the-man-behind Fallen d’Evanescence – du coup, oui, ça sonne ! Ils prétendent jouer de l’« Adventure Rock » afin de fournir aux popotins, petits et grands, leur dose de boogie (ça sonne mieux en English : « fill all booties, tall and small, with righteous boogie »)… Alors qu’en fait, bon, vous et moi on sait très bien ce qu’ils fabriquent en réalité : un Nawak Metal foufou, Rock’n’Prog, à mi-chemin de Toehider et de Will Wood (et de bien d’autres, mais ça m’obligerait à trouver une autre formulation que « mi-chemin », et là j’ai la flemme).
Jiminy n’a semble-t-il rien à voir avec les insectes à haut-de-forme, ni avec Pinocchio. Pourtant ce collier de 10 titres chatoyants a, sur la forme, de faux airs d’épopée joyeusement cartoonesque, cette impression provenant pour beaucoup du chant de Ryan qui, tel un Mike Mills américain, donne l’impression de nous raconter une riante histoire pleine de couleurs et de rebondissements – un peu comme le fait la grenouille guitaristo-routarde du clip de « Love is All ». Tantôt frais, affable et joliment foisonnant tel un Queen pétillant, tantôt agité, exubérant, et joyeusement frappé comme le Moron Police de Defenders of the Small Yard, tantôt relocalisé dans quelque univers merveilleux quoiqu’un peu inquiétant (cf. un petit côté Etrange Noël de Mr Jack récurrent), l’album offre tout ce qu’aime le Nawak freak adepte de délires intelligemment ficelés.
Allez, extrayons-nous un peu de ce mode trop purement descriptif afin de vous livrer ce qu'on pense intimement, tout au fond de notre dedans : Jiminy est ce que 2023 a fait de mieux en Nawak pétillant… Voilà, c'est dit. Du coup vous n’êtes pas obligé de lire la suite si vos paupières sont déjà lourdes.
Un pur régal. Toute la tracklist. Hormis un final – « Vulture » – tartinant soudainement une grosse couche de pathos sur la queue du peloton. Pas le mouvement le plus intelligent effectué sur l’album si vous voulez mon avis (mais sinon pourquoi liriez-vous tout ça ?) – sauf qu’on parle là de l’unique faute de goût du pavé, et encore, bien que décalé en termes d’ambiance, le morceau reste tout à fait agréable. Un pur régal vous disais-je initialement. Du tube du tube du tube. Dont je vous extrais un bouquet gagnant, afin d’orienter la séance de butinage musical à laquelle vous ne manquerez pas de vous livrer ** cross fingers ** suite à la lecture de ce papier. « Rivers Is A Vampire » est incontournable : touches hispano-cuivrées (Osaka Punch ou The Cat Empire valideraient), Rétro Rock survolté (coucou Will Wood), accroche à gros crochets, c’est la fiesta Nawakana ! Plus dément encore, « Big Town Banky Blaine's Rockabilly BBQ » cavale et dégouline plus vite que Speedy Gonzales dans les couloirs de Bedlam. On crie, on saute, on déchire des boîtes de corn flakes, on verse du Fanta dans le bocal de Bubulle le poisson rouge : crise d’Happy épilepsie garantie ! Que l’on pourra continuer à loisir sur un « Bark Skinpson » à basse badaboumesque, R roulés et arcs-en-ciel colorés au stabilo par des Lapins Crétins. Et il faudrait encore en crayonner des kilomètres pour évoquer tous les clins d’œil, les épisodes fantasques, les descentes de Grand 8 disséminés sur ces indispensables 36 minutes !
Alors c'est vrai, comme le rappelait le premier paragraphe, la période actuelle est propice aux craquages, et donc aux portefeuilles qui fuient. Trop de sollicitations, on est un peu comme Jordan, 7 ans, dix pas après avoir franchi les portes de Disneyland. Pourtant si vous ne devez sélectionner qu'un ou deux albums parmi cette offre pléthorique de décibels rigolards, faites-nous confiance : Jiminy doit absolument faire partie du lot.
La chronique, version courte : vous voulez le top en matière de Nawak Metal subtile-et-pourtant-ébouriffant ? Vous voulez la grandiose narration de Toehider et Major Parkinson, le soleil d’Osaka Punch, le Piano Rock exubérant de Will Wood, la gourmandise délurée de Moron Police, une basse irrésistible, un foisonnement de tous les instants, des mélodies imparables, le beurre, l’argent du beurre, et le Top 2023 du Frapadingue Metal de qualité ? Ne cherchez plus, Jiminy est sorti depuis le 22 septembre !
3 COMMENTAIRES
Tookie le 29/11/2023 à 11:02:37
Haaaan je ne savais pas qu'ils avaient sorti quelque chose depuis Blasterpiece qui est également excellent ! (que je n'écoute jamais tiens, c'est con ça).
Je découvre ce Jiminy et ça déboite t'as cette touche légère "nawak" de fête foraine qui n'est jamais lourdingue...et puis les produits américains bien emballés comme ça, je suis bon public !
Ben merci ça m'fait ma
Tookie le 29/11/2023 à 11:02:55
*journée.
(ce fail)
cglaume le 29/11/2023 à 11:13:51
😂
La chronique de Blasterpiece finira par atterrir dans le coin également, c’est prévu 🙂
AJOUTER UN COMMENTAIRE