Bloom - Maybe In Another Life

Chronique CD album (29:39)

chronique Bloom - Maybe In Another Life

Pourquoi se faire chier, quand on occupe la place de chroniqueur sur un webzine, à écrire sur des disques que l'on juge tout au plus médiocres, quand le nombre de sorties qualitatives dépasse largement tout ce qu'il nous serait possible d'humainement écouter, ne serait-ce qu'une seule fois et seulement dans nos styles de prédilection ?

Sur CoreandCo, c'est un exercice que nous pratiquons en général très peu, préférant justement consacrer notre temps, nos mots et nos envies à faire découvrir des disques qui nous ont plu plutôt qu'à en enfoncer d'autres qui ne nous évoquent que des « meh ». D'où les notes presque toujours assez hautes que vous trouvez en première page.

 

Mais comme pour tout, il y a des exceptions, et cet album des Australiens de Bloom en fait partie.

La raison est simple et un peu bête : leur dernier opus, l'EP In Passing sorti en 2020 (sans compter un single et une version live), est la première chronique que j'ai écrite pour CoreandCo, il y a un peu plus de trois ans déjà (merci de supporter mes bafouilles depuis tout ce temps d'ailleurs).

Dans celle-ci, j'écrivais « un album très personnel […] qui laisse présager le meilleur pour la suite. Une relève de poids pour le futur du hardcore mélodique ». Celui-ci, coincé quelque part dans l'espace entre Counterparts et Touché Amoré, brûlait de sincérité et a connu un relatif succès, ce qui leur a permis de signer sur Pure Noise Records pour ce nouvel opus, Maybe In Another Life, dont j'attendais beaucoup, vous l'aurez compris.

Et en voyant la note ci-dessus, vous aurez compris également où a atterri cette attente. Bref, je voulais donner une suite à cette chronique, et puis c'est l'été, on essaye de rattraper quelques trucs qu'on a en retard.

 

La dynamique vocale était un énorme point fort sur In Passing à mon avis, y compris (et c'est là suffisamment rare de ma part pour que cela vaille le coup d'être précisé) au niveau des voix claires, que je trouvais réussies et bien ancrées à la fois dans les morceaux et adaptées aux paroles. Les voix hurlées, notamment, étaient vraiment au point, et laissaient espérer un développement dans ce sens.

 

Sur Maybe In Another Life, après une intro passable (mais qui malheureusement augure un peu de la suite), je dois bien dire que les trois premiers morceaux (« Maybe in Another Life », « Siren Song » et « Bound to your Whispers ») ne sont pas mal du tout, avec les curseurs Counterparts poussés un peu plus loin qu'auparavant. Je n'y suis pas fan du chant clair, mais je suis prêt à lui laisser une chance. Bloom y ont par ailleurs durci leur son, dans une direction plus metalcore qu'auparavant, laissant plus de côté les aspects hardcore mélodique du passé. Mais qui dit metalcore dit aussi..... refrains insupportables en voix claires.

 

Et la triplette de morceaux suivants me semblent d'une mièvrerie sans nom, d'autant plus en les enchaînant bout à bout en milieu d'album, pour une grosse dizaine de minutes douloureuses pour moi. Le court et intense « Laughing Stock » vient sauver les meubles derrière, mais si on était en festival, je me serais probablement déjà cassé au bar à ce moment-là.

 

Bref, un album que j'attendais avec pas mal de curiosité et qui m'a énormément déçu, au point de ne même pas penser en faire une chronique, mais nous y voilà tout de même. Comme déjà dit, Bloom 'durcissent' leur son ici et le ramollissent complètement là, pour un lissage metalcore qui me semble être le pire choix qu'ils auraient pu faire. Certes, c'est propre, le son est bon et ils auront probablement un beau succès local, mais ils se retrouvent de fait noyés dans une masse impersonnelle de groupes de ce type au niveau international, alors qu'ils avaient à mon avis de quoi largement tirer leur épingle du jeu en poursuivant sur le petit chemin qu'ils avaient commencé à emprunter.

Je ne comprends pas vraiment ce choix de tout faire retomber à ce point, mais j'ai aussi du mal avec ce type de virages beaucoup plus lissés (coucou Dying Wish) ou plus pop-emo que prennent certains groupes, a l'instar de One Step Closer après leur excellent This Place You Know (j'ai été vraiment déçu du suivant), là ou des formations comme Dreamwell ont eu des évolutions à mon sens beaucoup plus intéressantes en allant expérimenter un peu plus loin plutôt que de lisser leur proposition (voir le récent In my saddest dreams I am beside you (2023)).

 

Il y a malgré tout quelques bonnes choses et de bonnes idées, et le personnel prend probablement trop de place dans cette chronique, mais je pense que cet album ne convaincra que celles et ceux qui le découvriraient en tant que porte d'entrée dans ce style spécifique de musique amplifiée. Pour les autres, on pourra y trouver des petites choses ici et là, mais l'ensemble semblera probablement assez convenu. Mais n'hésitez pas à me donner tord si vous faites le pas de l'écoute, ou que vous aimez cet album. Personnellement, venant d'Australie, je vais plutôt me relancer le dernier Blind Girls.

 

A écouter sans trop d'attentes pour avoir une chance d'en profiter.

photo de Pingouins
le 23/09/2024

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