Burial Remains - Spawn of Chaos

Chronique CD album (38:53)

chronique Burial Remains - Spawn of Chaos

Chroniquer un Nième album de Swedeath sans abuser du CTRL+C / Ctrl+V, épisode XLII

 

Bam, dès la première ligne cette chronique sombre dans la publicité mensongère. Parce qu’à moins de faire moult pirouettes hors-sujet – comme c’est le cas en ce moment même – il arrive un moment où il devient difficile de vanter la singularité du growl de Raymond ou le riffing très personnel de Plůrth sans 1) soit pipoter 2) soit ressasser des propos énoncés mille fois auparavant. Quand de plus l’album est confectionné par un groupe ultra-orthodoxe comme Burial Remains, sans aucune touche exotique, ni coloration Black Metal, ni batterie qui tagada-tagadate en mode D-Beat, ni passage symphonique, ni thématiques originales (un match de Scrabble sans merci entre Chtulhu et Wotan par exemple), on se retrouve fort dépourvu quand le moment de rédiger la chronique est venu.

 

Spawn of Chaos est donc l’un de ces albums de Swedeath archétypal, solidement campé sur sa pédale HM-2, baveusement épais de la guitare, et raisonnablement varié de la rythmique – car il faut du mid-tempo groovy pour soulager la nuque, du ralentissement doomy pour exprimer combien l’abysse est profonde, et de l’accélération méchante-mais-peu-blastée pour distribuer les taloches. Vous avez déjà vu le film, croyez-moi, même s’il faut avouer que, comme bien souvent, celui-ci se laisse regarder tranquillou.

 

Puisqu’il n’est pas de chronique complète sans parcours de la fiche technique (si vous n’êtes pas d’accord passez directement au paragraphe suivant), sachez que les Néerlandais – qui ont papillonné dans bien d’autres groupes auparavant – proposent là leur deuxième album en deux ans. Un laps de temps très court, mais néanmoins synonyme de changement de label (bye Transcending Obscurity Records, hello Raw Skull Recordz) et de turnover important (bienvenue au ex-God Dethroned Henk Zinger à la basse, adieu à Sven au chant – pour une raison très valable, celui-ci étant décédé). Peu de changement sur le fond pourtant, bien qu’on puisse trouver le son des grattes plus abrasif sur l’album précédent.

 

Faciles, voire accrocheurs, les morceaux de Spawn of Chaos sont de cette espèce qui comblent l’amateur tout en étant parfaitement oubliables, ceux-ci étant bien trop proches des références du genre pour marquer durablement – les quatre mousquetaires habituels pouvant ici tous être croisés puisque, outre un côté clairement Dismember-like, on trouve également un petit côté Unleashed à « As Darkness Shall Reign ». Là où l’album s'avère intéressant, c'est qu’il ne se contente pas d’être groovy & muddy, mais qu’il laisse la mélodie parler sur un certain nombre de titres, comme par exemple « At Dawn Came the Shadows » ou le morceau-titre qui peuvent parfois rappeler un Edge of Sanity jeune et fougueux. Autre caractéristique de ces presque 40 minutes de gras : l’OSDM de Burial Remains n’est pas fait uniquement de Swedeath. On y retrouve en effet de grosses louches de Bolt Thrower, cette coloration guerrière étant particulièrement vive sur un « Legions of Death » qui donne l’impression que …For Victory s’est invité sans demander la permission sur notre platine. Et quand les chenilles de Karl Willetts côtoient la mélodie précédemment évoquée et qu’un vent d’héroïsme s’en mêle, cela donne « Swallowed by Sulphur », un morceau dont le moteur tousse pendant deux bonnes minutes avant de bomber enfin le torse comme un Amon Amarth décharné errant dans les marécages brumeux gardés par Tomas Skogsberg.

 

On finira ce gros gâteau par la cerise finale, « Tortured Souls », une très compétente reprise des Canadiens de Slaughter qui démarre comme le « Stranger Aeons » de qui-vous-savez et qui ravive la flamme du jeune Sodom fielleux des débuts sur les couplets.

 

Vous l’aurez compris, Burial Remains pratique ce Swedeath de marque X, générique mais compétent, dont on pourrait vous proposer deux barils en échange de votre baril d’Entombed. Accepter l’offre vous permettrait certes de vous laver le dedans de la tête avec l’efficacité d’une émission d’Hanouna. Néanmoins, comme la ménagère avisée du petit écran des 70s, on préférera revenir vers les albums fondateurs, qui continuent de laver plus blanc.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: et un album de Swedeath de plus, un ! Gras, sans fioriture si ce n’est quelques morceaux plus mélodiques ainsi que quelques accents Bolt Throweriens, Spawn of Chaos est satisfaisant sans être transcendent. Maintenant jeu : trouvez combien de fois cette « chronique, version courte » figure mot pour mot dans les pages de CoreAndCo…

photo de Cglaume
le 31/08/2021

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 31/08/2021 à 11:58:01

Tiens je l'ai loupé celui-là ! Avec le Wombripper (mais la chro est bientôt en base). Décidemment cette année  2020  a été assez exceptionnelle pour le genre.

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