Channel Zero - Kill all Kings
Chronique CD album (45:18)

- Style
Heavy Metal - Label(s)
Roadrunner belgium - Sortie
2014 - Lieu d'enregistrement Belgique
écouter "Dark Passenger"
Allez, j'avoue ! Je me suis emballé avec la sortie de Feed'em with a brick, le précédent effort des Channel. Certes l'album est d'un très bon calibre et montre le groupe en pleine forme à défaut d'être en pleine inspiration. Mon 9/10 faisant référence tant au plaisir de revoir cet excellent groupe de et sur scène, que de les entendre à nouveau. Après quelques temps, un bon 7,89 s'avère plus honnête... qu'importe.
Kill all Kings est le sixième opus des belges marqué par le décès soudain de Phil Baheux, le 10 août 2013 en pleine période d'enregistrement. Une vraie émotion secoua le petit monde du rock belge et même au delà. Difficile de perdre un ami, difficile aussi de perdre une personnalité marquante qui façonnait l'âme de la musique des CZ autant que sa frappe sur les peaux et le métal. Après quelques semaines, le groupe décide de poursuivre et recrute Roy Mayorga, cogneur chez les stars plus souvent en déclin qu'en devenir (Soulfly, Stone Sour, Ozzy, Shelter,...).
Premier constat, Channel Zero... ne ressemble plus à Channel Zero. Il faut attendre « Duisternis » onzième et avant-dernier titre de la plaque pour reprendre en pleine poire leur crossover typé sur relents de hip-hop. Le titre en trois langues – néerlandais, anglais, français – fonctionne pas mal. Exit aussi les plans thrash. Channel Zero assume un heavy metal aussi solide que moderne. L'influence américaine, bien sûr, la production est toute hollywoodienne. Ah oui, ces gens savent vraiment comment faire briller des chansons.
Ce dont Channel Zero peut être fier, c'est que les titres sont diablement efficaces, dès l'entame « Dark Passenger », on sait que l'on en aura pour notre argent. De bons riffs, une brillance assumée, la voix impeccable de Frankie... ah, on l'aime déjà ce disque. « Electronic Cocaïne », « Burn the Nation » complètent avec maestria pour une triplette inaugurale qui assoit définitivement le propos. Ces synthés et autres effets de manches surprennent quand même dans le chef des made in Bruxelles. Ne serait-ce pas un peu de trop ?
Certes Unsafe est sorti, il y' a vingt ans, il est immortel parmi les immortels... Ce gros truc impressionne quand même, mais où est Channel ?
« Digital warfare » et « Ego » rassurent le fan de base. La purée pailletée a giclée ! On peut revenir à des choses plus personnelles. C'est là que l'on aimerait le retour de Richard 23 pour un chorus un poil indus, un chouias plus sale. « Crimson collider » navigue dans les eaux de Killing Joke et rassure lui aussi. « Kill all Kings », ironie du sort, convie les dépouilles de Prong et de Machine Head, pas le morceau le plus emballant de la plaque. « Brother's keeper » et « Heart Stop » rendent hommage à Phil, toutes en émotions, puissance pour l'une et justesse. « Heart Stop » étant une version remaniée de l'excellent « Angel » qu'ils avaient interprétés après le choc.
Que retenir de cet opus ? Les titres solides, sans temps morts, la voix si familière, un groupe dont on ne reconnaît plus trop la personnalité, et 45 minutes plaisantes, performantes, que l'on prend plaisir à se resservir à l'occasion.
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