Darkestrah - Chong Aryk

Un vent chaud et agréable se lève et vient jouer avec les cheveux des cavaliers fourbus après une longue journée de chevauchée dans la vallée de Ferghana. Le soleil est sur le point de disparaître derrière l’horizon, il est temps pour les cinq Kirghizes de s’arrêter pour la nuit et de dresser le camp. Serrés autour du feu, qui réchauffe les âmes et tient éloignés les prédateurs nocturnes, les cavaliers se transforment en musiciens. Les accords maigrelets d’un azeri tar emplit l’espace après un repas silencieux. Ils sont suivi pas une frêle guimbarde tandis que le rythme est donné par un tambour sur cadre.

Pour la suite, Darkestrah nous délivre un nouvel EP de Black Metal folklorique. Je reconnais être passé de Sary Oy (2004) à Chong Aryk (2021) sans passer les cases intermédiaires, c'est-à-dire les cinq albums, deux EP et le live. De Kyrgyzstan natal, le groupe s'est relocalisé en Allemagne. Malgré cette lacune, je ne suis pas surpris de l'orientation actuelle du groupe, dans le prolongement de ce qu'il proposait à ses débuts.

Trois titres composent cet EP, de respectivement 10, 7 et 3 minutes. Les progrès depuis leur premier album ne sont certes pas flagrants mais bien réels et notables. Tous les domaines connaissent une amélioration, que ça soit la mise en son, l'écriture ou l’interprétation. La production est claire et permet de bien distinguer les riffs guerriers inspirés de l'époque viking de Bathory, les arrangements tirés du folklore centre-asiatique et les voix Black et claire. Un net effort a été réalisé par le groupe pour mêler tout ça de manière cohérente. « Broken Wheel », le dernier titre et le plus court, est à mon sens le meilleur en terme d'ambiance et composition.

Xuaterc

le 31/05/2022