Darkestrah - Nomad

Chronique CD album (45:30)

chronique Darkestrah - Nomad

Le groupe mené par le batteur kirghize (et expatrié) Asbath n’avait pas attiré mes esgourdes depuis leur classique The Great Silk Road datant de 2008.

 

Le dernier long effort de la formation remonte déjà à 2016 et pas mal de changement de line-up a agité ses rangs depuis. Le plus notable étant l’arrivée de l’iranienne Çaruk Revan Aka Charuk (Mogh, Nashmeh, Tears Of Fire, Beateen Victouriouses) sur le front de scène, en 2020.

Alors, avant de partir dans des considérations ethnico-machin, il faut dire que Darkestrah fait du Black Metal. Avec tous les trucs qui font que le Black Metal ne ressemble à pas des bidules de Che Guevera ou de Méluche. Ici la Norvège est plus à l’œuvre que Jean-Luc.

Voire la Finlande.

Car les darons de Moonsorrow se font sentir pour le côté habité et dépaysant.

En effet, Nomad est un voyage qui, pour un peu que vous vouliez vous faire des bleus aux fesses sur une selle de cuir usé, vous emmènera loin.

L’immersion est immédiate dès le morceau instru-ductif. On s’approche de la Mongolie bien plus loin à l’Est. On baigne dans des steppes à l’herbe arasée où les cultures s’enchevêtraient.

Et où régnait le paradoxe nomade.

Un concept historique qui parle de suprématie et développé par l’historien anglais Hugh Kennedy alors même que les États les plus organisés étaient censés dominer. Dans l'histoire de la guerre, la supériorité revient généralement aux États les plus riches et à ceux qui ont une administration développée. Hors, les Nomades du passé contredisent cette loi.

La stratégie de Darkestrah utilise alors des techniques de combat non orthodoxes pour asseoir sa souveraineté.

Le rituel et la charge de cavalerie font ainsi partie intégrante de la manoeuvre. Nomad redonne alors sa grandeur au Metal païen, si jamais le genre les avait perdu, en opérant une montée en puissance impressionnante tout au long de l’album.

L’intensité le dispute ainsi à l’émotion dans des compos formatée, en apparence, sur le même schéma. Hors chacune possède sa spécificité, entre tristesse et férocité, alors que la Métallurgie rentre en symbiose avec les traditions. L’aspect théâtrale voire cinématographique est aussi présent mais plutôt que de plomber le propos, renforce la cohérence sans faille de l’œuvre.

Et Charuk se montre bluffante, justement placée dans le mix comme une partie d’un tout où chaque élément s’imbrique de la plus fluide des façons.

 

L’année dernière, c’était un Peau Rouge qui avait retourné le style ethnique.

Cette année, le Steppique domine.

photo de Crom-Cruach
le 22/07/2024

1 COMMENTAIRE

Seisachtheion

Seisachtheion le 28/12/2024 à 17:19:23

Écoute tardive ! Mais mieux vaut tard que jamais : vraiment bien ! Mention spéciale pour la voix.

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