Dav Dralleon - STREET KRVZADER
Chronique CD album (47:27)

- Style
Metalsynth - Label(s)
Indépendant - Date de sortie
23 February 2024 - écouter via bandcamp
David, ancien guitariste du groupe Pangora, semble avoir définitivement tourné la page du Metal pour se consacrer à Dav Dralleon, son projet Darksynth actif depuis 2016. J’ai déjà eu l’occasion de vous parler, en bien, des deux précédents albums, Fall Ov Men et Kthullu. Inspiré par le panthéon imaginé par H.P. Lovecraft, Kthullu explorait des thèmes d’horreur cosmique. Avec Street Krvzader, Dav Dralleon change radicalement de registre en proposant une plongée dans une dystopie cyberpunk où une mégalopole oppressée par une IA devient le théâtre d’une lutte acharnée.
Comme c’est souvent le cas dans ce style musical, l’esthétique puise dans les jeux vidéo des années 90 et le post-apocalyptique, je ne sais pas pourquoi mais j’imagine un rogue-like. Mais ce qui distingue Dav Dralleon, c’est la violence brute qu’il insuffle à ses compositions. Si l’on pensait que les premiers GosT repoussaient les limites de l’agressivité dans le Darksynth, Street Krvzader les dépasse sans hésitation. L’album pousse la brutalité un cran plus loin que les précédentes productions de Dav Dralleon, notamment grâce à une omniprésence de la guitare Djent ou Metalcore (vous m’excuserez sur ce point, je ne suis pas un spécialiste), tour à tour véloce et écrasante, avec des breakdowns diaboliques qui, malgré leur fréquence, trouvent toujours leur juste place. Cette agressivité, bien qu’intense, reste méticuleusement dosée, témoignant d’une écriture rigoureuse.
Le concept de l’album renforce cette puissance. Street Krvzader raconte l’histoire sombre d’Abaddon, une ville dystopique où les citoyens sont soumis à une répression physique et psychologique. Les gangs violents et des méga-entreprises manipulatrices exploitent une IA pour asservir les esprits. Au sommet de cette hiérarchie dystopique se trouve Valhalla, l’entité maléfique qui contrôle la ville. Mais tout espoir n’est pas perdu : des factions rebelles créent Zantetsuken, un cyborg hybride doté d’une puissance colossale et de compétences martiales inégalées. Il devient le symbole de la résistance et le dernier espoir de libérer Abaddon. Le morceau « Abaddon Lethal Future Shock » incarne parfaitement ce combat final épique entre Zantetsuken et Valhalla, une confrontation qui scelle le sort de la ville et de son peuple.
L’album bénéficie également de la participation d’Irving Force, figure bien connue de la scène Metalsynth, dont la voix chaude et éraillée rehausse le morceau « Deathbringer ». Sa contribution ajoute une dimension supplémentaire à une œuvre déjà riche et complexe.
Dans l’ensemble, Street Krvzader est l’un des albums les plus massifs et les plus minutieusement construits que j’ai écoutés depuis un bon moment. Bien que sa violence sonore ne soit pas nécessairement au goût de tout le monde, Dav Dralleon parvient à capturer l’essence même de l’agression brute et à la sublimer. Sans atteindre les sommets mythiques de certains classiques tels que Arise de Sepultura ou Reign in Blood de Slayer, il offre néanmoins une expérience sonore viscérale et marquante.
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