Death Decline - The Silent Path
Chronique CD album (42 mn )

- Style
Thrash/Death Metal - Label(s)
M&O Music - Date de sortie
12 novembre 2021 - Lieu d'enregistrement Studio Artmusic
- écouter via bandcamp
23 juin 2019, 17 heures : passage de Death Decline sur la Hellstage de Clisson, à l’occasion de la dernière journée du Hellfest 2019…
2 octobre 2019 : première diffusion sur Comedy Central du 299e épisode de South Park ; dans ce second épisode de la 23e saison, intitulé "Band in China", le titre "Useless Sacrifice" des DD, extrait de leur 2e album The Thousand Faces of Lies, anime un Autumn Fest inopinément survitaminé, en compagnie d’un hôte de marque : Dying Fetus et son "Second Skin"…
12 février 2020 : annonce de la participation des Death Decline au Sylak 2020, gros événement finalement repoussé à 2022…
12 novembre 2021 : sortie de leur 3e album The Silent Path chez M&O Music…
Il existe des moments forts, quelques dates clefs qui jalonnent et balisent l’histoire d’un groupe, qui autorisent ses membres à penser raisonnablement qu’ils ne seront pas condamnés à n’être dans un futur proche qu’une ligne supplémentaire inscrite dans l’Encyclopedia Metallum...
Déterminé en dépit de leur décontraction à démontrer coûte-que-coûte leur unité de vue et l'intensité de leur jeu, ce quintet originaire de Dijon souhaite être pris au sérieux dans une scène Death française déjà bien garnie. C’est ainsi qu’il a tenu à s’associer, pour mieux chiader leur produit final, au très bon studio azuréen Artmusic, déjà fréquenté par Svart Crown, Gorgon, Schrodinger, Swarm, Heart Attack ou encore Akiavel. C’est ainsi également qu’il a maintenu pour l’artwork sa précieuse collaboration avec le très demandé Stan W. Decker, qui travaille déjà avec Rock Hard France et une pléthore de groupes (Manimal, Savage Messiah, ADX, Devoid, Primal Fear, Dragon Force, …). Présent en fait sur les trois long-formats de Death Decline, ce graphic designer clermontois est devenu le garant d’une continuité et d'une cohérence visuelles autour de cette pin-up maudite dotée de magnifiques saillies cornues, en même temps qu’il vient crédibiliser ce projet.
Tenir à cette charte visuelle, à ces codes graphiques – piliers de la com’ – est une chose importante, mais non suffisante, car la quête de crédibilité ne peut passer que par la musique, surtout si sa volonté est de la défendre mordicus sur scène. Or, depuis sa formation en 2009 et en dépit d’un line-up mouvant (aucun des membres actuels ne fait partie de l’effectif originel), Death Decline n’a pas renoncé à sa combinaison maitrisée entre Thrash et Death Metal, agrémentée de quelques éléments HxC ("No Fate"). Les références volontiers mises en avant ici sont Machine Head, Testament ou Trivium.
Les prolégomènes symphoniques plutôt inattendues de "Awakening" viennent rapidement se fracasser sur "Jackals" (déjà disponible à l’écoute grâce à un excellent clip), dont le jeu des gratteux Fab et Mario montre – ici comme tout au long de ce 10 titres – une réelle dextérité et une belle complémentarité (palpable lors de la dernière minute). Le passage qui succède au sample d’un discours de ce filsdeup de Trump fera des ravages en live ! Les guitares ne cesseront en fait de structurer les compositions et les mélodies de cette troisième offrande, au moyen de quelques solis efficaces ("Silent Path", "Above Their Weakness", "No Fate") et plus encore de riffs en rafale qui tombent dru et dynamitent les esgourdes sur plusieurs passages bien troussés, spécialement sur l’énorme "Eleven" qui te colle le sloggy au futal, tellement la violence y est folle furieuse. En outre la basse d’Alex n’est-elle pas en reste ("Exile", "Above Their Weakness", "No Fate").
Certes Death Decline sait nous percuter directement dans la brioche avec leur Thrash Death viscéral et overprotéiné (rooooh le ramassé "Little Boy" où Arnaud se régale derrière les fûts). Certes il nous donne par les lyrics une vision noircie, énervée et pessimiste de notre monde. Mais cette formation, dans la continuité de ses précédents méfaits, assume de calmer le jeu de temps à autre et maintient son parti-pris artistique de proposer des segments moins épais, plus apaisés, laissant alors au golgothe Alexis le soin de quitter par instant ses grondements growlesques pour mieux varier ses textures vocales. Pour être tout à fait franc, cette variété basée sur l’insertion de chant clair peut déstabiliser à la première écoute, continue de déstabiliser sur le titre "Threshold", mais finit bon an mal, au fur et à mesure que l’on ponce ce Silent Path, par dévoiler son intérêt, sa plus-value même, à l’exemple de "Eleven" et de l’outro "Through The Stranger's Eyes" (Rob Flynn hante ce titre, non ?). Tentative louable donc, mais pari assez risqué, car il s’agira dans tous les cas d’un sacré challenge à relever pour le frontman sur les planches !
Peu importe : carrossé pour le mosh pit et labellisé pour le saignement des gencives, The Silent Path offrira sans nul doute à Death Decline l’opportunité décisive de confirmer sa place parmi les valeurs sûres et reconnues de la scène Thrash/Death hexagonale.
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