Dr. Living Dead! - Cosmic Conqueror

Chronique CD album (41:22)

chronique Dr. Living Dead! - Cosmic Conqueror

Dr Living Dead!, Main Stage 2, Hellfest 2013: souvenez-vous… Formidaaaaaaab’!

 

Eh oui, il y a encore peu mon seul contact avec Dr Living Dead! se résumait à une chouette ouverture de Hellfest, à la fraîche, le vendredi matin, avec en bouche un gros arrière-goût de placebo pour fans de Suicidal Tendencies. Sur scène ça arborait des bandanas, des masques tête-de-moresques, ça moshait, ça sprintait, ça riffait dans la bonne humeur la plus crassement revivaliste. Bref: c’était la teuf du pas neuf à gros cou de bœuf! J’en gardais, vous le comprenez, une impression bien sympatoche. Pas le genre qui pousse à se jeter sur la discographie du groupe une fois de retour dans ses pénates, mais le genre qui fait naître un sourire complice en y repensant après coup.

 

4-5 ans plus tard, les Suédois de passeport mais Californiens de cœur auront-ils mis de la Vittel dans leur Budweiser? C’est que, depuis la « ST party » clissonnaise, pas moins de 2 nouveaux albums sont tombés dans les bacs pour aboutir à ce Cosmic Conqueror. Et puis rien que ce titre, là: ils se seraient pas réorientés vers le Vektor ziltoïdien entre temps les gugusses?

 

Penses-tu… Quand on fait dans le Crossover Thrash démodé en 2013, qu’est-ce que tu veux te réorienter vers un courant plus à la mode 4 ans plus tard toi? La logique de ce genre d’énergumènes, elle est claire comme 2 lots d'aurochs: c’est ranafoot’, j’irai jusqu’au bout du trip régressivo-jouissif! Et les Dr Herbert West en short d'affirmer donc une fois de plus leur anti-darwinisme militant à coups d'old school Thrash US urbain, de « Ba-gaaaare Crossover Thrash » et de skatecore à la Cyco Miko.

 

Mooooooosh!

 

Soyons clair: ces 11 titres, vous les avez déjà tous entendus. Sur les albums de Nuclear Assault, Sacred Reich, Slayer, Municipal Waste et Suicidal Tendencies. Enfin des bouts, du moins, tout ceci ayant été digéré, puis régurgité en des trames plus ou moins recomposées. Le rythme de croisière varie ici entre 1) le slow tempo appuyé du tatoué dont les batteries à fiel se rechargent alors qu’ils ressassent les derniers mauvais coups dont il a été victime, 2) le mid tempo vitaminé du gang qui s’en va chercher des noises, et 3) le sprint cheveux gras au vent du gratteux qui prend son instrument pour une paire d’Uzi. Derrière le micro ça aboie avec la grâce d’un bouledogue en talons aiguilles, ça s’agite sur des chœurs sponsorisés par Heineken… Et puis ça questionne dans un mode doucereux qui rappelle fortement certains geignements typiques du père Muir. C’en est troublant parfois, d'ailleurs.

 

Alors tout cela aurait pu donner un 4album inspirant autant de sympathie que le début de Hellfest évoqué plus haut. Sauf qu’au-delà du manque flagrant d’originalité, le trip rétro va parfois trop loin. Par exemple, après 2 minutes 30 d’une « montée en puissance » (gros guillemets, je suis presque trop gentil) hyper poussive, « Moment Of Clarity » emprunte allègrement le riff de « Dead Skin Mask » avant de laisser la place, une minute plus tard, à une 2e repompe flagrante: celle d'un plan de « War Ensemble »! S’inspirer fortement, rendre hommage: oui. Recracher en moins bien: non! Et « Cyber Crime » tiens: c’est quoi cette fin lourdingue qui va largement emprunter à l’esprit du « Master of Revenge » (… Master of Payback!) de Body Count? Et puis merde: « Can’t Kill The Dead » est une coquille vide à bandana triste, « Terror Vision » fait dans le gang-core qui bande mou, « Into The Eye » compile l’intro de « Bring Me Down » et les tristesses conjugées de « Nobody Hears » et « How Will I laugh Tomorrow »…

 

Appelez-moi le Directeur, j'aurais deux mots à lui dire!

 

OK, on s’éclate bien à pogoter sur 4-5 titres corrects, mais c’est pas une raison pour nous engélifier les naseaux à la première occasion avec de la vieille récup’ de vide-grenier, ho!

 

Le revival Thrash à patches et son petit frère crouteux rétro-Thrashcore ne font plus frétiller des masses dans les chaumières. On peut le déplorer. Mais si on évitait de donner autant d’exposition (Century Media quand même!) à ce genre de galettes qui assurent à peine le minimum syndical, ça limiterait peut-être un peu le déclin du genre...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Nuclear Assault, Slayer, Municipal Waste et Suicidal Tendencies sont sur un bateau. Des pirates les violent, puis les jettent à l’eau. Qui reste-t-il sur le pont? Pince-moi, je rêve: un mélange pas super inspiré du répertoire de ces 4 mousquetaires, intitulé Cosmic Conqueror

photo de Cglaume
le 03/01/2018

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 03/01/2018 à 09:41:39

10 ans dans la cinquième catégorie...

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