Elizabeth - Insomnia

Sorti l'année dernière et chroniqué sur votre webzine préféré par Swarm, When Vultures Land ne m'avait laissé aucun souvenir mise à part la présence de Javier au chant, issu des grands Nostromo et des cocasses Body Bag. C'est d'ailleurs le seul véritable argument qui m'avait poussé à jeter une oreille sur ce Ep et sûrement pas la pochette façon Mad Max nichonnée, bien laide.

Après plusieurs écoutes, je n'y étais pas revenu. La faute, principalement, à une musique violente certes mais parfaitement générique et à la prédominance de Converge comme maître-étalon dans les chroniques lues ici et là. Le fait de sortir le nom des Américains, comme un chameau du chapeau dès qu'un groupe sonne un poil dissonant et chaotique, me lasse. D'ailleurs, je suis moi-même tombé dans ce piège.

Au jeu maniéré des comparaisons, Elizabeth change la donne, avec Insomnia, en se rapprochant d'un Trap Them, ce qui me convient bien plus ( piège.... Trap Them... bon passons).

Compact et brutal, voilà deux adjectifs correspondant parfaitement à Insomnia, dès les premières secondes de "Ravens".

Débarrassés des méchants tiques irritants d'un post-machin-core, les Suisses foncent dans le tas en mettant une pression constante et étouffante sur l'auditeur.

Même si des couches de sons sont enlevées parfois pour un semblant de bouffée d'oxygène, la rythmique demeure implacable, sans varier une seconde de son objectif de destruction. Sur certains passages, Elizabeth arrive même à devenir catchy-crusty et c'est là que j’applaudis.

Car en effet, l'influence du D-Crust transpire du chant, de certaines guitares et bien sûr du jeu du batteur. "Cemetery Feeling"  en témoigne. La bombe "Danger" louche également vers une espèce de Black-Stoner-Punk original et personnel.

Elizabeth a tout pigé sur cet Ep : accoucher d'une musique où on reconnaîtra des influences pour rassurer et en y mettant une grosse louche de personnalité pour accrocher.

Cette fois-ci, j'attendrai la sortie d'un full-lenght avec la bave au lèvres, sans bailler à cette idée (poil au pied).

Crom-Cruach

le 07/02/2014