Eye Flys - Tub Of Lard

Chronique CD album (25:27)

chronique Eye Flys - Tub Of Lard

Eye Flys est un groupe qui...
...pourrait se confondre nominativement avec Eyes Fly.
...pourrait se confondre musicalement avec Melvins avec ses guitares fuzzy et ses intros de batterie complètement à poil (“Guillotine”) mais, plus méchant, plus acide, se confond avec Nirvana, période Bleach ou In Utero (le pont de “Predator & Prey” c’est "Very Ape" sans discussion possible) avant de proposer des morceaux low tempo qui nous les font confondre avec Neurosis, cependant comme ils ont aussi un côté noisy dissonnant, on finit par les confondre avec Sonic Youth.
...pourrait vocalement se confondre avec Rag Men mais aussi avec Neurosis (encore).
...pourrait être du hardcore mais se confond avec du mathcore (“Nice Guy”) avant de se confondre avec du sludge pour finalement se confondre avec du punk.
...pourrait faire croire que Tub Of Lard est un album qui a du mal à décoller alors qu’il se transforme progressivement en un joli petit missile musclé bien sec.
...pourrait inciter à penser qu’il use de structures simples, revues et bêtes comme chou mais vous surprend dans sa façon d'accorder ces ingrédients.

 

Bref, Eye Flys n’a pas deux ans d’existence et voilà qu’ils viennent mettre un innommable et immonde bazar dans ma chronique à force de me faire confondre des choses avec des trucs et me faire croire en des machins alors qu’en fait, c’est des bidules. C'est clair, non?

 

Je pourrais dire que les membres ont déjà limé leur fond de pantalon dans des groupes comme Full of Hell, Backslider et Triac mais comme je n’en connais aucun, je ne peux que me confondre en excuse d’invoquer ces informations totalement non maîtrisées.

 

Alors, on va se la faire simple: Eye Flys est un groupe qui mélange hardcore, grunge, sludge, punk avec une patte bien à eux mais uniquement dans leur façon de mélanger des ingrédients qui, eux, ne sont pas surprenants.
Mais la patte n’en est pas moins acide, griffue et vous écorche progressivement et insidieusement les écoutilles au fil des 25 minutes de ce premier LP.

 
Le son est organique, de très bonne qualité, chaque instrument fait exactement le job que l’on attend de lui dans ce genre de style et le mixage ne souffre d’aucune faiblesse, tout le monde est à la fois à sa place et en place. Petit regret personnel concernant la batterie aurait pu être un poil plus claquante histoire de titiller les hautes fréquences que mon audition bien dégradée à de plus en plus de mal à déceler convenablement.
Et, malgré les ambiances très particulières et prenantes, malgré la maturité évidente de ce premier album, malgré l’inspiration bien réelle, la personnalité bien affirmée, il manque un je-ne-sais-quoi qui me fait hésiter à franchir la barre de la note qui correspond au début de mon blaze. 
Peut-être est-ce cette drôle d’impression d’un groupe qui, influencé de très bonnes choses, est malheureusement encore un poil trop empreint de ces influences, reprenant ainsi des plans qui m’ont trop bercé pendant mes lointaines jeunes années et qui ne me font plus le même effet désormais. Il leur manque cette petite touche d’originalité, cette petite étincelle de modernité, si délicate à créer chez l’auditeur et si essentielle au chroniqueur.


Il n’en reste pas moins que "Tub Of Lard" est un album hirsute, plein d'une énergie sincère, sans chichis ni chouchous mais pas avare de beignets et qui contentera assurément les fans des styles cités quelques lignes au-dessus. Il propulse ainsi et sans conteste Eye Flys dans la catégorie des groupes punk/hardcore à (continuer de) surveiller de très près.

 

 

On aime: le son parfaitement adapté au(x) style(s), les influences décelables mais bien digérées, la progression des ambiances de l’album
On n’aime pas: la sensation d’un mélange original d’ingrédients pas assez originaux.

photo de 8oris
le 03/04/2020

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