Funeral Oration - Antropomorte

Chronique CD album (37:50)

chronique Funeral Oration - Antropomorte

Un peu vexé, j’ai découvert par hasard la sortie du nouvel album de Funeral Oration durant les premiers jours de janvier 2025. Mille mercis à François Kärlek de Satan bouche un coin pour cette révélation inattendue ! Pourquoi « vexé » ? Je vous renvoie au premier paragraphe de ma chronique sur Eliphas Love des Italiens. Mais en voyant la date de sortie d’Antropomorte, ce sentiment a vite laissé place à l’excitation. L’album s’est retrouvé rapidement entre mes mains, et depuis, il ne quitte plus ma platine. Le duo central, formé par Luca La Cara (guitares, claviers) et The Old Nick (chant), est ici renforcé par Iblis à la basse et par David Folchitto à la batterie en tant que musicien de session.

 

Il y a trois ans, je saluais le retour du groupe avec ces mots : « Il y a bien longtemps qu'un album de pur BM ne m'avait donné envie d'appuyer de nouveau sur "Play" une fois le dernier titre terminé. Mettez ça sur le compte de sa brièveté ou de la qualité de composition, le résultat est là, Eliphas Love possède un réel pouvoir hypnotique. » Ce constat s’applique encore davantage à Antropomorte.

 

La puissance des riffs est toujours au rendez-vous. Luca La Cara brille par son talent indéniable, rappelant parfois l’avalanche de guitares sur Blodhemn d’Enslaved. La production, résolument intemporelle, met en valeur un Black Metal riche et évocateur, où les claviers discrets se fondent parfaitement dans l’ensemble. À la manière des productions de la deuxième vague scandinave, Antropomorte mêle intensité atmosphérique et innovation. Quelques touches de musique baroque apparaissent dans le jeu du guitariste, notamment lors du solo de « Cloaca Cattolica » ou dans le break central de « Amor Obsessio », ajoutant une profondeur surprenante.

 

Le chant de The Old Nick, en italien, surprend également. Habituellement associée aux odes à l’amour courtois, la langue devient ici l’outil d’une messe noire déchirée et oratoire, évoquant St Vincent chez les Français de Seth, bien que dépourvu de chant clair. L’intensité de l’album trouve un moment de respiration avec « Notturno Sepolcrale », un morceau au tempo ralenti qui flirte avec des accents Doom et offre une pause bienvenue au cœur de cette densité oppressante.

 

Enfin, Antropomorte se clôt sur le dantesque« Ebbrezza Pagana », une démonstration magistrale du savoir-faire de Funeral Oration. Le chant, brutal et viscéral, accompagne cette conclusion parfaite pour un album d’exception. Malgré son manque de visibilité à mon goût, cet opus s’adresse à un public exigeant, pour qui le Black Metal incarne un besoin viscéral d’exploration et de renouvellement constants. Avec Antropomorte, Funeral Oration illustre une fois de plus que le genre peut avancer sans perdre son essence.

 

photo de Xuaterc
le 07/03/2025

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 07/03/2025 à 17:43:20

Je préfère le dernier Ad Hominem. Ok je sors.

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