Hate Eternal - Infernus

Chronique CD album (45:05)

chronique Hate Eternal - Infernus

Comment ça « Ils sont toujours à la bourre sur CoreAndCo »? Tout ça parce qu’on sort nos Tops de l’Année fin février / début mars, et parce que notre Hellfest report arrive toujours pile-poil entre le bœuf et l’âne gris, dans la crèche, sous le sapin… Pardon? Plait-il? Le dernier Hate Eternal est sorti en août dernier? Oui, et alors? Sa chronique sort carrément plus tôt que celle des 3 précédents je vous signale... Et vu que Cobra Commander et Domain-of-death ne chroniquent plus guère que sur Facebook, via des commentaires laconiques accompagnant leurs écoutes du moment (enfin c’est surtout vrai pour la grande racaille à écailles), vous devriez presque être contents qu’on en cause, et ce même si c’est bien après que la date officielle des Championnats du Monde de Lancer de Cotillons soit passée…

 

Hate Eternal donc. C’est vrai ça: où en est-on de ce côté-ci de la mappemonde death métallique? C’est que, perso', j’avais abandonné l’affaire après un Conquering The Throne qui m’avait bien botté et un King of All Kings dont je retenais surtout le très bon « Powers That Be ». Car, de mémoire, après ça I, Monarch avait été chroniqué avec bien moins d’enthousiasme par le microcosme webmétallique de l’époque. Et de mon côté, il faut dire que j’amorçais un virage Nawak m’éloignant (un petit poil, hein. Pas définitivement) des horizons qui blastent et vomissent. Alors si j’en crois la dépêche de l’AFP qui vient de tomber, Hate Eternal a de plus en plus de faux airs d’Annihilator du Death burné from Florida, le groupe étant une sorte de « Erik Rutan Band » dans lequel on retrouve dorénavant J.J. Hrubovcak à la basse (pour la 2e fois sur disque), ainsi qu’un petit jeunot à la batterie, Chason Westmoreland, dont j’avoue ne pas trop connaître les états de service (... il aurait joué du tamtam chez The Faceless semble-t-il. Pas une pine d’huître, donc).

 

M’enfin toutes ces allées et venues dans les couloirs du bunker Hate Eternal n’ont eu que peu d’impact sur ses fondations musicales. Car on retrouve – 13 ans après pour ma pomme, 4 ans après pour les fans – le gros Death bouillonnant auquel on s’était abonné à l’époque. Car, si vous ne le savez pas, le Death des américains est assez typique de ce qui se fait outre-Atlantique, la tendance du Rickounet ici aux manettes étant de mélanger les attaques vicieusement furieuses de Morbid Angel avec les retorseries blasphématoires d’Immolation… Mais en beaucoup plus frontalement blasté! Du coup les mauvais coucheurs – dont je suis, car je reste un grand délicat de la feuille – reprocheront au groupe l’aspect certes massif mais surtout bourratif de ces assauts chaotiques, véhéments, voire étouffants, que les rares petites mélodies et autres élans épiques ci et là disséminés ne suffisent pas toujours à éclaircir, histoire de nous laisser reprendre une bouffée d’oxygène. L’introductif « Locust Swarm » tout comme la lourde plâtrée « Zealot, Crusader of War » illustrent parfaitement cet aspect de la personnalité du groupe, dont j’avoue ne pas être super friand…

 

Mais ce n’est pas pour rien que beaucoup se sont extasiés sur cette 6e manifestation de sempitern-haine. Car outre le fait que le groupe n’a rien perdu de sa superbe quand il s’agit de tout pulvériser sur son passage en faisant voler les têtes, craquer les coccyx et imploser les caisses – grosses comme claires – (cf. la violente bourrasque « Order of the Arcane Scripture »), le groupe réussit à nous ménager par 3 – voire 4 – fois au moins de grands moments de Haine Eternelle. Sur « The Stygian Deep » pour commencer, morceau lors duquel le groupe nous montre qu’il peut nous latter les côtes avec un Death franc du collier, sans baveries visqueuses aux entournures, en déroulant une logique mélodico-guerrière qui donne envie de reconquérir la Crimée. Puis, sur le morceau titre, les américains se font plus lourds, plus pachydermiques, tout en conservant la majesté du mégalodon infernal montrant les crocs. Sur toute la première moitié de l’instrumental « Chaos Theory » encore, Erik essaie de nous faire croire qu’il va continuer à se la jouer vicieux, avant de s'en revenir, dès la barre des 1:48 atteinte, à ce tronçonnage typiquement américain qui nous file une sacrée banane. Enfin, le plus beau des cadeaux est sans doute ce « O' Majestic Being, Hear My Call » qui termine cette descente dans la buanderie de Belzé[droitau]but sur une formidable hymne MorbidAngellienne sous EPO comme on espère en entendre sur le prochain album de la bande à Trey Azagthoth.

 

Du coup, en effet, ça valait bien le coup d’aller remettre le nez dans la gamelle Hate Eternal, cette 6e pâtée ayant carrément du chien. Les minettes de mon genre regretteront un peu le côté « bouillie épaisse au souffre » qui brouille un peu trop souvent l’écoute… N’empêche, c’est du tout bon!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: outre l’habituelle bourrasque de Death violent et retors situé à équidistance de Morbid Angel et d’un Immolation enfin généreux en blast, le 6e album de Hate Eternal nous offre quelques belles petites gâteries qui devraient faire joli tout plein, habilement disposées sur les étagères infernales de la CDthèque du Grand Cornu... 

photo de Cglaume
le 09/02/2016

2 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 10/02/2016 à 16:25:02

C'est mignon comme groupe.

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 30/04/2018 à 20:49:36

Rectification, c'est très mignon.


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