Inferno Sci-fi Grind'n'roll - The Fall and Rise and Fall of Inferno Sci-Fi Grind'n'Roll

Chronique CD album

chronique Inferno Sci-fi Grind'n'roll - The Fall and Rise and Fall of Inferno Sci-Fi Grind'n'Roll

Il y a décidément une belle bande de cramés du bulbe au sein de la patrie de Roberto Benigni. Enfin, dans le monde de la musique qui tchacboumise du moins. On vous avait déjà conté les péripéties des Nanowar of Steel, Il Nido, Bologna Violenta, Give Us Barabba, Spellbound Dazzle, Ephel Duath, Bizar Bazar et compagnie… Mais le compte n’y était pas encore: on avait zappé les presque-bien nommés INFERNO Sci-Fi Grind'n'Roll.

 

Pourquoi « presque »? Parce qu’il n’y a pas vraiment de Grind au menu du jour. Oui, il y a ici suffisamment de vieux synthé cheap pour assurer le côté barré et vaguement futuriste suggéré par le « Sci-fi ». Sans compter la présence du cosmo-tricératop sur la pochette de l'objet. Oui, à partir de « Codename:Radargirl », et plus loin sur « Tuesday is the new Monday », « Dead man walkman » ou encore « Meet the meatballs », on peut commencer à ressentir un certain feeling Rock’n’Roll. Oui, les cordes vocales brûlées au chalumeau de Giovanni – quelque-part entre le chant apoplectique de Melt-Banana, la hargne de Tompa et les hystéro-éructations du Moderne Chaotic Core – sont assez infernales dans leur genre. Mais du Grind…?

 

Plutôt que du Grind, c’est du Mathcore fini à la toile de jute que l’on entend sur The Fall and Rise and Fall of Inferno Sci​-​Fi Grind'n'Roll, le 3e album des Romains dont on cause aujourd'hui. Du genre de celui qui était à la mode en 2012, dans la foulée du succès de TDEP, la touche barrée étant ici poussée encore un brin plus loin, tandis que les occasionnels accès poppy de la bande à Ben Weinman et Liam Wilson se voient remplacés chez nos amis par une touche plus Rock’n’Roll. Pas de quoi contenter les fans de Blockheads donc, même si « A maiden without irony pt.2 » commence sur le poc poc de caisse claire et un riffing assez typiques de l’Hyper Brutal Death américain. Sauf qu'au bout de 40 secondes, tout ça part en vrille sur un gros beat Hardtek. Du coup, à moins de kiffer le Cyber-Grind, c’est ceinture et abstinence pour les Gruïïk-addicts…

 

Trois paragraphes déjà, et il reste un pan de la personnalité de INFERNO Sci-Fi Grind'n'Roll que l’on n’a point abordé: son amour pour le gros son noisy – qui justifie notamment le rapprochement avec Melt-Banana. Cet aspect est en général bien dosé. Mais "en général" seulement, car on aura beau noircir de pleins tableaux d’explications appuyées de savantes équations, on peinera à me convaincre de l’intérêt de ces mini-morceaux Indus / Harsch Noise que sont « We are the romulans (intro) », « Pituk kytup » et « We are the samples », parsemés un peu partout sur la tracklist. Epargnez-nous ces délires bruitistes sans queue ni tête ni intérêt Messieurs les Grindrolleux!

 

Alors c'est sûr, du Space Mathcore’n’Roll noisy et barré, ça sonne a priori plutôt indigeste pour un lapin de ma constitution. Et pourtant. La touche « Rock’n’Roll » occasionnelle (les guillemets restent importants, par respect pour la dépouille de Buddy Holly), le souci pas-constant-mais-presque de maintenir un niveau mélodique acceptable, la couche de vernis nawak-mais-presque, les écarts stylistiques bienvenus: tout cela fait de The Fall and Rise and Fall of… une galette franchement sexy. Car je ne vous l’ai pas dit, mais outre les apartés noisy et les défouloirs Math-Noise déraisonnables, INFERNO Sci-Fi Grind'n'Roll s’offre quelques petites escapades hors-piste inattendues, comme sur « In deep bogaar » qui voit une nombreuse chorale assez peu pro s’égayer sur une trame musicale partagée entre banjo country et rythmique à la Stomp. Ou sur « A maiden without irony pt.1 », qui fait dans le spleen ambiant. Et même sur les morceaux plus franchement inscrits dans sa patte stylistique officielle, il réussit à accrocher autant qu’à surprendre, en prenant des chemins de traverse convainquants qui rappellent l’audacieuse réussite de la démarche iconoclaste des Erkonauts et autre Moon Tooth. Alors même si les grindeux tireront sûrement la tronche, même si la pochette fait un peu cheap, et même si je ne suis pas un gros fan de ce genre de vocaux écorchés, eh bien il faut reconnaître que ce The Fall and Rise and Fall of Inferno Sci​-​Fi Grind'n'Roll est assez fantastique dans son genre. J’ai attendu 5 ans pour m’en rendre compte: ne battez pas bêtement ce record, vous n’avez plus l’excuse de ne pas en avoir entendu parler en bien!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: si des membres de TDEP et Melt-Banana avaient demandé des conseils à The Erkonauts et Hardcore Anal Hydrogen pour pondre un album « pet au casque », le résultat aurait sans doute ressemblé à The Fall and Rise and Fall of Inferno Sci​-​Fi Grind'n'Roll.

photo de Cglaume
le 23/11/2017

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