Khôra - Timaeus

Chronique CD album (40:28)

chronique Khôra - Timaeus

Le musicien ukrainien Oleg (Númenor, Lycanthropy...), pour la sortie du premier album de son nouveau projet Khôra, uniquement sur la foi d'une unique démo publiée en 2016 et d'un passé musical plus que convaincant, réussit à faire jouer son carnet d'adresse et à convoquer une liste d’invités à faire pâlir d'envie Arjen Lucassen. Petit inventaire à la Prévert : Dødheimsgard, Moonsorrow / Finntroll, ...And Oceans, Orakle, Deathcode Society, Grief of Emerald, Syndrone, Quadrivium, Amiensus, INI. Pas mal, non ? Le concept, basé sur un dialogue de Platon est à la hauteur du pedigree des invités. Je vais vous en épargner les détails, étant loin d'être un expert en philosophie, mais il tourne autour de l'origine de l'univers et de la matière.

 

Le Black Metal mélodique et symphonique proposé par Khôra plonge clairement ses racines dans la seconde moitié des années 90 et le début des années 2000. On citera sans hésiter Spiritual Black Dimensions et Nexus Polaris. L'entame du disque, particulièrement rentre-dedans et directe ne doit pas masquer le travail constant apporté aux atmosphères et aux arrangements qui confère à l'ensemble un aspect stellaire important. L'auditeur est sans cesse ballotté entre agressivité, dissonance et mélodie, avec cependant une cohérence permanente, malgré le côté protéiforme de la musique de Khôra. Les invités se trouvent réellement mis à la disposition des morceaux et inversement, sans que leur prestation ne paraisse forcée. Par exemple, Frédéric A. Gervais qui intervient derrière le micro sur « L'Annihilateur » fait sonner ce dernier, de manière bienvenue dans le contexte, un peu comme « La Voie Du Chaos », la reprise d'Arcturus qu'Orakle avait proposé il y a de cela quelques années.

 

Malgré la concision des titres (la grande majorité est en dessous des quatre minutes), les changements de rythmes sont nombreux, sans pour autant filer la migraine, grâce notamment au talent de composition de son principal créateur. Timaeus se termine sur un « Void » des plus lugubres, mais alors que résonnent les dernières notes de ce dernier, au bout de la six ou septième écoute, un léger goût amer persiste ; malgré ses très nombreuses qualités, il manque à ce premier opus un petit truc, l'ingrédient secret qui le rendrait inoubliable, qui fera que l'on ait envie de ressortir le CD de son étagère dans quelques mois. Mais gageons que le futur permettra à Khôra de corriger cela. C'est tout le mal que je lui souhaite en tout cas.

photo de Xuaterc
le 01/05/2020

2 COMMENTAIRES

Seisachtheion

Seisachtheion le 01/05/2020 à 13:12:35

Manque un p'tit truc en effet. Pas forcément accroché, en dépit de moults écoutes ! 

Monsieur Blague

Monsieur Blague le 01/05/2020 à 14:07:32

Ça manque toujours un peu d'épices chez Khôra(Cora) !

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