Last Barons - Cheval de Troie

Chronique CD album (54:00)

chronique Last Barons - Cheval de Troie

Une fois le "Cheval de Troie" entré dans votre lecteur cd, la surprise vous envahira, l'addiction sera directe.

Rien ne laissait présager de tels effets. Et pourtant avant de le laisser pénétrer dans vos oreilles, certains indices étaient là :

 

Last Barons (ex-Dezperados) nous avait déjà eu avec Elephantyasis, pur produit stoner sur lequel soufflait le vent chaud de l'Amérique poussièreuse désertique, celle des routes en ligne droite, silencieuses jusqu'au passage de hordes de motards en Harley.

Celle des guitares lourdes et des voix graves aux allures nonchalantes.

 

"Cheval de Troie" est toujours installé dans cette Amérique à l'ambiance stoner, sauf qu'on ne regarde plus devant : le coup d'oeil dans le rétro se fait insistant. Plus qu'insistant : il dure 54 minutes.

 

Le groupe l'annonce sans gêne, Faith No More est l'influence réclamée. Il ne faut pas avoir les mains et la voix qui tremblent quand on le crie haut et fort.

Le résultat est là parce qu'on a pas là une pâle copie de la bande à Patton, ni même de toute cette scène un peu plus "crade" et rentre-dedans : Alice in Chains, Godsmack, Stone Temple Pilots, Queens of the stone age (jusqu'à "Songs for the deaf") ont dus marqué les français.

Les glorieuses 90's sont omni-présentes, et abordées avec un tas d'autres outils. L'ambiance change à chaque piste passant du Morriconnien "The violent kind" au stoner enjoué- aigrement désabusé de "Going to Varzy".

 

L'acoustique est toujours de sortie, enfoncant l'auditeur dans les coins reculés à pouilleux républicains.

Tout cela jusqu'au piano de "From Beyond", à la fois horrifique, mélancolique, cabaret et mélodique. Tout cela en 45 secondes avant les 5 minutes psychédéliques de "Soul grinder".

Car il n'y a pas que la lourdeur dans le groupe, les petits arpèges de l'acoustique peuvent-être maladifs, l'électrique partir dans un trip d'acides, la voix subir quelques reverbérations.

Parfois difficile à suivre, le groupe, par quelques aspects (chant, riffs, choeurs) se tourne vers un groupe plus "teenage" mais tout aussi marquant : System of a down ("Anthik ethnik").

 

Parfois le groupe reprend la route, jamais à folle allure, histoire que l'on puisse tous profiter du paysage. Parfois le voyage est mouvementé  : "Cosmogony and dimensions of the mind" est marqué par les riffs saccadés et de multiples changements de rythme (et ce toucher des cymbales !) avant de se laisser porter et d'atteindre un nirvana qui n'est pourtant pas l'arrivée de ce voyage de 7 minutes.

 

Last Barons ne nous avait pris qu'en stop. Le voyage s'arrête sur la chaude "End of a beauty".

Nous voilà seuls sur le bord de cette route, sous un soleil de plomb et une légère brise qui balaye une poussière qui vient boucher nos oreilles. Trop tard, ce "Cheval de Troie" est entré, il n'est pas prêt de s'en dégager.

photo de Tookie
le 24/01/2013

1 COMMENTAIRE

Carcinos

Carcinos le 17/12/2014 à 11:12:02

Découvert il y a peu, dommage qu'ils aient splittés. Un peu trop complexe parfois, technique et torturé, au final certains morceaux sont pour moi trop alambiqués pour être agréables d'écoute, surtout le morceau où on entend inlassablement répéter "Why when i talk with you i'm wasting my time". Au contraire, le dernier morceau est une véritable perle je trouve, et quoi qu'il en soit les musiciens maîtrisent clairement leur propos, et bordel l'avant dernier morceau, j'ai vraiment cru que c'était une reprise d'Alice in chains tant la ressemblance est frappante !

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