Malist - Of Scorched Earth

Chronique CD album (46:21)

chronique Malist - Of Scorched Earth

Pour enchainer, purée ça enchaine ! Désormais chez Avantgarde Music, Nick Kholodov, ce talentueux jeune trentenaire russe qui se cache derrière le pseudo d’Ovfrost, installé aujourd’hui en République tchèque, propose déjà le 5e album de Malist depuis 2019 ! Pour nous allécher, Of Scorched Earth avait été annoncé avec le génial et varié "The Lone and Level Sands" : riffing renversant tout d’entrée, rythmique entêtante, gros blasts à la batterie, orchestration bien sentie, alternance de passages agressifs et pauses mélodiques revenant par vague comme dans un mouvement constant et bénéfique de flux et de reflux.  Du pur et de l’excellent Malist en somme, avec ce morceau de 9 mn qui restera sans doute dans mon TOP 5 des titres Black Metal les plus marquants de l’année 2024.

 

Et dire que le tout est enregistré à la maison, avant que le résultat final ait été remis entre les mains de Vladimir Lehtinen, gratteux de Second To Sun et à la tête du Blastbear Sound (qui bosse également avec Grima). Ovfrost a conservé la bonne habitude prise depuis trois/quatre ans maintenant d’opter pour un son naturel à la batterie, en délaissant la machine en faveur des talents incarnés de Vladimir Fomenko, alias Blastbeatology. Ce batteur de session (on lui doit plusieurs collaborations avec Gloosh également) est considéré comme l'un des batteurs russes les plus rapides et les plus techniques du moment. Je suis prêt à le croire…

 

 

Maniaque de la compo et obsédé du riff, Malist tient également a soigné l’atmosphère visuelle de son travail et s’en remet à nouveau à une œuvre de Taya Rostovtseva, qui reprend l’attrait remarquable et appréciable d’Ofvrost pour tout ce qui se rapproche du Dark Fantasy. Les paysages esquissés, mortifères et désolants, témoignent de l’impuissance et de la vacuité des actions humaines face à la nature et aux morsures du temps. Ce vaste décor désertique efface les traces, submerge tout sur son passage.

 

Musicalement, l’enthousiasme créatif de Malist se maintient sur la première partie de l’album. À l’image de "The Ship" et de "Wind of Change, Carry Me", cet Atmoblack écorché se structure autour de mélodies qui font mouche et de riffs révélant un goût prononcé pour le Melodeath. Ce Of Scorched Earth se démarque par ses ambitions symphoniques bien plus assumées que précédemment. Et pour cause : Ovfrost se lance ici pour la toute première fois dans une coopération avec la claviériste Valentina « Neinzge » Astashova, du groupe Eoront. Or, l’insertion du clavier dans le mix final pose question. Perfectible dans "Ode to the Night", elle est franchement ratée sur "Rotting into Primal" (1e et 3e minutes notamment), avant que cette incompréhension bégaie à nouveau dans le morceau final "Clad in Black and Gold" (son entame est belle pourtant). Le travail de mixing et de mastering de Vladimir Lehtinen n’a rien pu y faire. Cela aurait mérité d’être davantage peaufiné… Vraiment dommage ! Peut-être avons-nous là l’une des limites d’une création domestique qui est avant tout - des mots mêmes d’Ovfrost - un « bedroom project »…

photo de Seisachtheion
le 02/02/2024

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