Morgue - The Process to Define the Shape of Self-Loathing (réédition)

Chronique Vinyle 12" (31:01)

chronique Morgue - The Process to Define the Shape of Self-Loathing (réédition)

Pour ceux qui l'ignoreraient encore, Morgue est revenu d'entre les morts. Après une très longue pause de presque huit ans, le groupe d'Alès repointe le bout de son nez pour la plus grande joie des grands et des petits. En attendant la sortie de leur nouveau bébé joufflu, ils nous font le cadeau de rééditer en vinyle leur dernier album, retour en 2002. L'intérêt du truc? Aucun: à part la joie sadique de se faire frotter les raisins contre une feuille de papier de verre. Violence gratuite, plaisir d'offir, joie de recevoir.

Comme le disait Herbert Léonard: c'est juste pour le plaisiiiiiiiiiiir.

 

Ceux qui avaient frétillé des guiboles sur les précédentes rondelles juteuses du groupe avaient été décontenancés par la sortie The Porcess To Define The Shape Of Self-Loathing. Il faut dire que le virage effectué par Morgue avec ce disque avait été aussi abrupte et périlleux qu'inattendu et ahurissant. Morgue dit au revoir à son passé gerboulade 100% Death US pour s'orienter tête baissée vers des eaux plus tumultueuses, originales et personnelles. Adieu les voix ultra gutturales à la Jean-Pierre Marielle, adieu les intros de films gore, adieux les tempos pachydermiques... bref: Morgue quittait le Brutal baveux et poissard pour s'adonner à quelque chose de prodigieux mêlant Death Metal, Fast Core, Power Violence et Grind Core. Une musique ultra compacte, urgente, viscérale qui vous arrachait la peau des boules à grands coups de blasts spasmophiles, de riffs hallucinés et de vociférations écorchées.

Un véritable concentré de furie, de haine et de rage...

PAN: dans la gueule.

 

Morgue venait de coller un grand coup de chausson dans les miches molles du Death et du Grind franchouillard de l'époque. Douze ans après sa sortie, The Porcess To Define The Shape Of Self-Loathing reste toujours aussi épatant. La prod' a pris quelques rides au coin de l'œil mais l'impact de cette décharge de hargne est toujours aussi profond, c'est donc avec grand enthousiasme qu'on redécouvre cette pépite sur vinyle... en plus: l'artwork en grand... très bel objet Maryse!

 

Un son sec, abrasif, métallique, grinçant... le chaos absolu qui nous dégueule dans les tympans un Death Grind d'une sauvagerie totale. Morgue à balancé toutes ses influences dans son chaudron magique pour nous concocter un râgoût d'aigreur vraiment exquis. Il suffit de s'enfiler les neuf titres de cette galette des rois pour être en pétard, pour déchaîner tous les vieux démons qui nous habitent et leur tordre le cou. 

Jouissif.

 

Ici, Incantation, Abaddon Incarnate, Discordant Axis, Dismembered Fetus, Angelcorpse s'entremêlent dans une extraordinaire partouze apocalyptique, l'écoute de l'album n'est qu'une succession de tartes dans le pif, Morgue nous lacère la couenne, nous moleste allègrement et, lorsqu'on croit – naïvement - qu'une accalmie arrive, ils en profitent pour nous en recoller une double, une triple dose.

L'un des albums les plus violents que j'ai pu entendre depuis que j'écoute du Metal.

Impresionnant.

 

On se fait très vite harponner les oreilles par cette orgie de blasts monolithiques qui pilonnent sans cesse ces torrents grattes fielleuses lardées de braillements acides! Pour faire simple: en 2002, cet album était une pure tuerie; en 2014, cet album est une pure tuerie devenue culte!

 

Tu sais déjà quoi faire: pendant la récrée, cours-y vite à Monoprix, achète ce disque, tu le trouveras près du rayon charcuterie

 

Buy or die...

 

photo de Cobra Commander
le 02/06/2014

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 02/06/2014 à 12:17:25

Miam : la chro qui ouvre l'appétit.

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