Necropanther - Betrayal
Chronique CD album (39:22)

- Style
Blackened Melodeath/Thrash - Label(s)
Autoproduction - Date de sortie
03 March 2023 - Lieu d'enregistrement The Blasting Room
- écouter via bandcamp
« Evil Crocodile !
- Apocalypto Rhino !
- Necropanther !
- Ah ouais, pas mal ta proposition, Dédé ! Suffisamment ridicule pour faire grimacer dans les chaumières, mais pas non plus suffisamment débile pour laisser penser qu’il pourrait s’agir d’un sous-Ultra Vomit … Allez, adjugé vendu ! »
C’est vrai ça : c’est du lard ou du cochon, franchement, ce blaze ? Face au bouclier goldorakien et au contraste « rose Barbie Vs battes cloutées » de la pochette, on se dit que franchement, c’est sûr : Betrayal doit être rempli de prouts bruyants et de vieilles parodies miteuses, genre « Strength Beyond Stength » joué à la flûte à bec. Ou alors proposer un Hair Metal particulièrement grotesque.
Et pourtant…
Quand on passe outre la guimauve de la vitrine et qu’on lui retire cette perruque d’un goût discutable, Necropanther se révèle être une formation américaine tout à fait respectable pratiquant un Blackened Melodeath/Thrash tout ce qu’il y a de plus compétent. Un peu comme Skeletonwitch avant que la sorcière ne commence à faire grise mine. Pour compléter cette sommaire description, on ajoutera que la panthère a commencé à rugir en 2014, qu’à la batterie et la basse on trouve des ex-Havok, et que chacun de ses albums est consacré à un univers donné –Terminator pour le premier, Dune pour le suivant, L’Âge de Cristal pour le troisième, et The Warriors / Les Guerriers de la Nuit pour Betrayal.
À l’origine, c’est en cherchant du Thrash qui tabasse que je suis tombé sur cette drôle de panthère rose. Pas vraiment l’objectif initial de ma quête, donc… Sauf qu’en toute première position de Betrayal, le titre « One and Only » a eu sur moi un effet similaire à la découverte du morceau-titre de Silent Night Fever (cf. Dimension Zero) – qui lui aussi ouvrait les hostilités, vingt ans plus tôt. BAM, grosse volée de baffes dans la bouille du lapin ! Furieux, brûlant, fonceur, ce bolide fait preuve de l'impétuosité de son fiévreux aîné, ou , si ça vous parle plus, rappelle le meilleur d’Impaled Nazarene quand celui-ci est d’humeur mélodique et thrashy. Allez donc cliquer par ici pour voir si je vous raconte des carabistouilles ou non.
Le problème de ces gros coups de bambous initiaux, c’est qu’ils ont tendance à rendre fade la suite des festivités. Surtout quand dans leur roue suit un « Covenant » qui se contente de livrer une déclinaison un peu trop sucrée, un peu trop cliché du répertoire d’At The Gates – quoique, allez, bien efficace, et laissant plus d'espace à un growl qui s’en tient quand même à la portion congrue face au shriek régnant ici en maître. Même son de cloche pour « Breathe Evil », qui a néanmoins pour lui quelques appesantissements rappelant le doux souvenir du Shadow’s Dances de Godgory, et qui ajoute à la fiesta une bonne grosse louche de Black/Death.
Mais tout n'est pas non plus tiède une fois passé le titre d’ouverture. Ainsi « If You Can Count » propose diversité et dynamique réjouissante, de la mélodie vive, de l’énergie Rock’n’Roll… Ainsi qu’un grand élan de générosité lead qui vient confirmer ce que l’on observe chez bon nombre des hérauts du Melodeath : un goût prononcé pour les épanchements guitaristiques héroïques façon Iron Maiden – voire à la Helloween (cf. à 3:01). On en pince également pour « Out to the Sand », qui cavale un peu moins vite, mais dégaine le groove et les crocs, allant même parfois jusqu’à rappeler une version désévilifiée de Deicide. Et l’on craque plus encore pour « Don’t Stop For Death », piste balançant une bouillonnante sauce Black/Death qui tire son épingle du jeu grâce à des mélodies marquées, mais moins cliché que la moyenne, et à une ouverture remarquée vers le monde des Guitar Heroes, les solos démarrant à partir de 1:49 rappelant plus le Hard Rock à papa que les portes d’un enfer de givre et de feu.
Le reste ? Du bon, du plus tiède, du tout à fait sympa, mais rien qui mérite qu’on y consacre un mémoire de doctorat.
Allez, vas-y Lapin, il faut conclure maintenant !
OK, rien de bien compliqué, pour le coup : Betrayal est un sympathique cocktail mêlant Black/Death joliment roudoudou, Death/Thrash qui cavale et montre les crocs, et Melodeath relativement classique. Tantôt féroce et véloce, tantôt cliché et colifiché (on a le droit de créer des adjectifs ou bien ?), ce 4e album offre de belles tranches de kiff qui culminent sur le superbe « One and Only ». Et rien que pour ce dernier vous devriez tenter d’aller vous coton-tiger les oreilles sur ce rose champ de bataille…
La chronique, version courte : Des escapades dans les domaines d’At The Gates, Skeletonwitch et Dissection, des leads Heavy, du Thrash qui cavale, des postillons acides, de la guimauve brûlante… Vous trouverez un peu de tout ça sur Betrayal, le 4e album de Necropanther. Ainsi qu’un putain de titre d’ouverture, « One and Only », qui transforme ponctuellement cette panthère rose ronronnante en un fauve fulminant dont la puissance impétueuse rappelle le morceau-titre du Silent Night Fever de Dimension Zero.
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