Neo Inferno 262 - Pleonectic

Chronique CD album (50:39)

chronique Neo Inferno 262 - Pleonectic

Malgré un petit nombre de sorties et de formations, la France a toujours bénéficié d'une solide expertise en matière de Black Indus, il n'y a pas que Mysticum dans la vie. Citons en vrac Blacklodge, Spektr, La Division Mentale... Neo Inferno 262 fait également partie des fleurons en la matière. Son premier opus, Hacking the Holy Code, remontait à 2008 et avait été réalisé par quatre musiciens qui avaient souhaité conserver leur anonymat. Des rumeurs avaient circulé à l'époque, en particulier l'implication d'A.K. (Merrimack, Decline of the I...). Quinze ans ont passé, les masques ont tombé, et ce dernier est confirmé comme étant le moteur du groupe. Pour l'occasion, il a activé son carnet d'adresses, et invité un grand nombre d’artistes afin de l'aider à finaliser Pleonetic. L.Helheim (Ex-Moonreich), Déhà (Wolvennest...), MKM. (Antaeus...), Saint Vincent (Seth...), Bornyhake (Borgne...), BST (Order of Apollyon...), Heimoth (Seth...), Krys (Ophe...), Berzerk (Sektarism...), S. (Ars Veneficium...), Dehn Sora (Treha Sektori...), L. (Mourning Dawn...), Arnhwald (Deathcode Society...), S. (Owl Cave), NRK (Blacklodge...). De quoi rendre jaloux Prévert. Un chanteur différent sur chaque titre? C’est fort probable mais je n’ai pas trouvé de preuve irréfutable.Et une nouvelle fois, le studio Metastazis s'est chargé de l'artwork.

 

Est-ce que cette tripoté d'invités, aussi classe soit-elle, ne va pas nuire à la qualité et la cohérence de l'album ? Et bien non, A.K. a pris le temps de peaufiner son écriture, chaque titre possède sa propre personnalité tout en constituant un ensemble cohérent. Sans surprise, les thématiques abordées sont post-modernes et décrivent une société désemparée face à une technologie qu’elle a elle-même créée, mais qui échappe à son contrôle. Elle ne semble cependant pas effrayer le musicien français puisque ce dernier reconnaît avoir eu recours à l’Intelligence Artificielle pour l’aider à composer Pleonetic, dont la sortie a été précédée de la réalisation de deux clips pour les titres « Bleak Revolution » et « Digital Warfare », à mon goût les points culminants de l'album.

 

Moins linéaire que son prédécesseur, les influences de l'album s'ouvrent avec succès vers la Synthvwave (« Cyclopyrrolones »), la Musique rituelle (« Of Angels and Silicone »), le Jazz (« SEXES »), les B.O. de jeux vidéo, la Hardtech (« Death Is Overrated »)... La variété des vocalistes permet également de rompre avec la certaine uniformité qui pouvait parfois plomber Hacking The Holy Code, chacun contribuant à sa manière à développer les concepts futuristes. La volonté d'expérimenter est très présente malgré des plans plus directs, intrinsèquement Black Indus, qui restent majoritaires, Neo Inferno 262 n'est pas là pour plaisanter même si l'optique dancefloor est omniprésente.

 

Les bons albums de Black Indus sont fondamentalement denses, opaques, et Pleonetic ne déroge pas à la règle, infusé aux psychotropes. Espérons qu'il ne faille pas attendre quinze ans pour profiter d'une suite.

 

photo de Xuaterc
le 07/07/2023

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