Old Forest - Sutwyke

Après le relativement long silence qui a suivi la sortie de son premier album Into The Old Forest, le duo anglais, devenu trio en 2017 à l’arrivée à la batterie d’Anders Kobro, Old Forest a toujours été d’une précision quasi métronomique pour les sorties de ses albums. Je suis donc pas surpris, deux ans, quasiment jour pour jour, de voir arriver Sutwyke (l'ancien nom du quartier dans lequel le groupe se réunit), inspiré de la littérature, successeur de Mournfall.

De toute évidence, l’album a été composé et enregistré à un moment où les musiciens portaient beaucoup de colère en eux, très certainement du fait de ce maelström engendré par un mangeur de pangolin à des milliers de kilomètres de là mais aussi en raison de la situation entourant la genèse de Cease The Day d’In The Woods… il en résulte un Sutwyke foncièrement plus Black Metal que ses prédécesseurs immédiats. On y retrouve des riffs plus simples, des mélodies rappelant les premiers Dimmu Borgir ou Dissection (« Black Hearts Of Sutvyke » par exemple), un chant arraché et un clavier discret qui se fait entendre majoritairement sous forme de nappes.

Il faut attendre les deux parties de « Witch Of Prague » pour que le tempo ralentisse et que la musique d’Old Forest se fasse moins unidirectionnelle, avec jusqu'à présent des riffs, certes bons, mais qui avaient tendance à se ressembler. La batterie devient moins véloce, plus groovy, et les influences Doom (Katatonia…) se refont sentir, pour culminer pendant le « Effigies Of The Flames » final. Alors, on pourra rétorquer que Old Forest est avant tout un groupe de Black (Into The Old Forest, Tales Of The Sussex Weald, None More Black), il a justement su faire évoluer avec talent son propos vers des terres plus mélancoliques.

Old Forest n’est pas la figure la plus importante de l’Underground britannique, mais il a su en devenir une figure fiable et des plus solides. Surtout quand il se laisse aller à la tristesse au spleen, un exercice dans lequel excelle.

Xuaterc

le 26/05/2023