Old Forest - Graveside
Chronique CD album (12:09)

- Style
Black Metal nekro - Label(s)
Soulseller Records - Date de sortie
06 December 2024 - Lieu d'enregistrement Bungalow of Mass Destruction
- écouter via bandcamp
Old Forest, le trio/duo anglais de Black Metal, fait partie des vétérans de la scène, puisque son acte de naissance remonte à 1998, avec un premier album l’année suivante. Le groupe jouit du statut de formation culte, notamment grâce à son inclusion dans la deuxième édition de l’ouvrage de référence Evolution of the Cult de Dayal Patterson (2023). On y retrouve en particulier James Fogarty (ex-The Meads of Asphodel, Ewigkeit…), une figure bien connue de l’Underground, dont le CV est aussi long et impressionnant qu’une marée haute recouvrant le rivage. Après un hiatus entre 2001 et 2007, le groupe s’est montré très prolifique, multipliant albums et EP, notamment des reprises. Graveside est sa deuxième sortie chez Soulseller Records, un choix surprenant pour un musicien réputé pour ses relations compliquées avec l’industrie musicale. Ce nouvel album paraît un an et demi après le précédent, accompagné entre-temps d’un EP hommage à Darkthrone.
Old Forest a mis de côté les éléments Doom que l’on pouvait retrouver sur Sutwyke (2023) et surtout sur Mournfall (2021), pour se concentrer, avec ce nouvel album, sur un Black Metal beaucoup plus nekro et raw, rappelant les débuts de la deuxième vague scandinave, en particulier Seen Through the Veils of Darkness (The Second Spell) de Gehenna (1995). Graveside n’est ni bien joué, ni bien produit (même si le son reste acceptable), le chant clair n’est pas toujours juste, et les lignes de claviers évoquent celles d’Ivar Bjørnson dans les années 1990. Pourtant, sachant que Kobold (batterie, chant, synthé) est capable de bien mieux dans ces domaines, cet aspect lo-fi semble délibéré. C’est probablement un hommage aux productions rudimentaires des premiers Dimmu Borgir, par exemple.
Le « traditionalisme » semble être le maître mot, la direction qu’a choisie Old Forest pour ce huitième album. Les nombreuses imperfections font clairement partie du cahier des charges, rendant hommage à une époque où le Black Metal n’était pas « tendance », où il était réellement effrayant, rejetant tout compromis ou attrait commercial. Une époque où les mots « Nuclear Blast » faisaient rire Necrobutcher. Certes, les Anglais n’ont pas inventé la poudre de charbon pour se noircir les yeux, mais leur Black Metal primitif est bien ficelé et répond parfaitement aux attentes que l’on aurait pu avoir d’un tel disque s’il était sorti en 1993. Blast beats frénétiques, chant éraillé digne d’un farfadet, riffs en tremolo picking, claviers évoquant les films gothiques de la Hammer : tout y est. Chaque morceau apporte sa pierre à l’édifice, construisant un album finalement plus varié et solide qu’il ne paraît au premier abord. Un bel hommage, car Mr Fog est bien trop intelligent pour se contenter d’une simple redite.
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