Rotten Sound - Abuse To Suffer

Vous connaissez l'histoire du Hollandais volant ?

Non. Pas grave, car voici un nouveau chapitre de celle des Finlandais violents.

Point d’histoire tragique, de bateau fantôme et de Richard Wagner ici.

Que du gros son pas finaud et pas en finnois.

Allez hop, retour aux fondamentaux après un dernier Ep moitié belette, moitié castor et moitié ours du désert, derrière : Species to War.

Non mais ça hachait aussi, le gang ne sait faire que ça. Cependant la prod était clean, enfin un peu gonflée aux stéroïdes metal. Relativisons.

Là, par contre c'est du gras, surtout niveau batterie. Juste le traitement du chant, plus sourd dans le mixage du bordel, me fait dire que l'on tiens un GROS poutrage de l'année. Le Grind doit être Core, glaviotant à outrance et pi c'est tout.

Coïncidant avec le cinquième anniversaire de Fuck You Shima, Abuse To Suffer se postillonne à une petite encablure, à peine, de la perfection du genre.

"Lazy Asses" (juste le titre...) pond direct son massacre orchestré dans un hurlement barbare, du blast en veux-tu, t'en as. Un poil plus d'un minute. Dès la seconde salve, la science du break des Finlandais fait mouche comme une partie de pêche à la dynamite... Cool. On se frotte les mimines, dégoulinantes d'entrailles de poissons.

Accumulant les morceaux de bravitude faisant fuir la moindre Ségolène, du haut de sa muraille, Rotten Sound nie la démocratie musicale. Ce sera totalitaire, plutôt.

Le colonel grind est arrivé à pied par la Chine. Et il ne vaut mieux pas se mettre sur son chemin. Voilà que quelques exemples de plus de l'œuvre de destruction fomentée par le combo :

"Trashmonger" secoue la carcasse plus sûrement qu'une séance d'essayage de chaise électrique. "Time For The Fix" (juste le titre...) gronde en un tempo absolument terrascible. Entre le terrassant et l’irascible. Pour un peu on se croirait en pleine swedish death partie.

"Brainwashed" et "Cannon Fodder" (putain de putain !) posent leur groove dans une cacophonie terrifiante, abrasive, crust as fuck et plus encore. Ouf, "Yellow Pain" est là pour... pour ralentir et aplatir. Merci, on craignait le pire. "Extortion And Blackmail" fait passer le moindre amateur de doom-sludge pour un fan de combos J-pop. Ce qu'il est de toute façon.

Et ce ne sont, là, que quelques exemples de morceaux bercés trop près du mur, pour que votre petite crâne résiste au traitement. Prévenez la DASS (Destruction Atomic Saccage Squad) pour dénoncer ces sévices.

Et si vous avez, comme moi, des dents artificielles, prenez direct un rdv chez votre dentiste détesté, car elles vont voler bas.

Crom-Cruach

le 06/04/2016