Ruit Hora - Kainophobia

Chronique CD album (37:48)

chronique Ruit Hora - Kainophobia

Ure fois n’est pas coutume, direction l’Amérique du Sud, et plus précisément le Chili, pour de nouvelles aventures musicales. Celles-ci s’annoncent des plus originales car Ruit Hora nous propose d’embarquer pour un territoire qu’il désigne lui-même comme Avant-garde / Synth Doom. Avouez qu’il ne vous ait pas donné tout les jours d’entendre une telle musique. Pour moi en tout cas, c’est la première fois. Et croyez-moi, j’en ai écouté des disques originaux ou barrés, bien plus que ce j’ai pu évoquer sur ce webzine. À l’origine, il s’agit d’un projet solo de Daniel Araya Bravo de Decem Maleficivm, dont l’album sorti en 2020 m’a tapé dans l’oreille. C’est en solitaire qu’il enregistre le premier album éponyme de Ruit Hora en 2019. Pour ce Kainophobia (la peur de l’inconnu, de la nouveauté), le one-man-band est devenu quatuor, avec trois musiciens issus de la scène Metal chilienne en particulier des vétérans Dorso.

 

Du Doom, de la Synthwave, de l’Indus, de l’Avant-garde, il y en a, l’auditeur n’est pas pris en traître de ce point de vue. Mais la musique proposée ici n’est pas la simple addition de ses éléments constitutifs, Ruit Hora y incorpore un petit plus, le Hicks de l’équation. En revanche, la surprise est grande à la découverte de ce surprenant mélange. Pas de guitares, ce n’est pas inhabituel pour moi, même si le groupe revendique une ascendance métallique ou un caractère agressif. On peut retrouver dans certaines mélodies ou tics d’écriture la patte Decem Maleficivm, même si on est malgré tout loin du Black Metal dans la forme. Les intentions et les thématiques en revanche pourraient totalement collier dans un contexte BM.

 

La production est costaude, gonflée aux hormones de poulet transgénique, précise, écrasante. Cosmiques et hypnotiques, les huit titres de l’album multiplient les couches sonores pour un resultat proche de dernières œuvres de Perturbator. Le chant est en très grande majorité clair (un peu à la façon d’Ulver), mais il ne s’interdit pas des écarts dans des domaines du guttural ou de l’écorché.

 

Ruit Hora apporte une vraie fraîcheur à une scène underground parfois au bord de la sclérose. Après les claques successives assénées par Master Boot Record depuis quelques années, et la réussite de Kainophobia, les machines semblent petit à petit prendre contrôle de la scène Metal.

 

photo de Xuaterc
le 18/10/2022

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