Sadistic Force - Midnight Assassin
Chronique CD album (40:40)

- Style
Blackened Heavy/Speed’n’Röll - Label(s)
Goat Throne Records - Date de sortie
13 octobre 2023 - Lieu d'enregistrement Come and Track It
- écouter via bandcamp
À peine a-t-on eu le temps d’épousseter l’épaisse couche de cendres résultant de l’incendie Built to Kill allumé par Körgull The Exterminator (la chronique arrive très vite !) que nous voilà déjà repartis pour une chevauchée sauvage sur les routes du Blackened Heavy/Speed’n’Röll en compagnie des pyromanes de Sadistic Force…
Heureusement qu’on adore ça, nous, les BBQ qui dégénèrent en raids punitifs !
Sadistic Force… vous avez déjà oublié ? Des Texans fouôm Austin, Texas. Aces Wild, une putain de tuerie du même niveau que les 666 Goats Carry My Chariot (Bütcher), The Affair of the Poisons (Hellripper), Beyond Any Human Conception Of Knowledge... (Hexecutor) et autres crachats discographiques de Midnight. Des pots d’échappement qui pétaradent, des démons cornus grimaçants en tenue SM, des poings levés, des majeurs dressés, des godets vidés…
Vous adorez ça vous aussi, non ?
Allez, on ne le répètera pas au père curé…
Eh bien sur Mignight Assassin, la razzia continue. Et le groupe ne fait toujours pas de prisonnier, ni ne laisse de craintive culotte inviolée. Il n’y a qu’à voir la pochette de ce 2nd opus pour comprendre que, contrairement aux traditions cannibalcorpsiennes, ici il n’y a pas que les faces qui vont se faire hammer smasher. En 2023, la Force Sadique emprunte donc le chemin des vieux films d’horreur classés B et Z (… X aussi, oui), comme l’indique également « The Unseen Force », intro au clavier très typée. En revanche, attention, il y a légère bifurcation stylistique. Alors non, rassurez-vous, pas de revirement radical : il faut plutôt parler ici de menu rééquilibrage. Parce que le fond ne change pas : il s’agit toujours de black plutôt « proto- », d'Evil Speed Metal en cours de mue thrashesque, de Punk tout encrustifié, le tout effectué sous le haut patronage du petit frère extrémiste de Mönseigneur Lemmy.
Par contre, sortez votre carnet pour les notes, voici venir les nouveautés :
1. là où Aces Wild sortait du lot par sa capacité à mêler intimement Black véhément et Metal rétro, Mignight Assassin est plus timide dans ses dosages beumeuh, le chant maculé de sang et de bile restant le seul lien solide avec la turbulente descendance de Venom et Bathory (… Allez, nuançons : le morceau-titre – surtout – et quelques autres titres s’abandonnent encore parfois à quelques véhémentes démonstrations de force fleurant bon la necrotrve-itude des grands espaces scandinaves)
2. il arrive de moins en moins rarement qu’un riff de Hard Rock à la papa s’invite sur les compos américaines, un « Marked For Death », ou plus encore un « Campagn of Sin », sentant fort la vieille santiag, le bar à bikers, et l’outre à bière ostensiblement coiffée d’un capuchon ombilical béant entre les pans de la chemise…
Conséquence logique de ces évolutions jumelles : il arrive que le groupe appuie parfois un peu sur la pédale de frein. M’enfin soyons honnêtes : il est tout de même rare qu’on ait l’occasion de compter les cadavres de hérisson tapissant le bas-côté tant la vitesse de croisière nous oblige à plisser les yeux et à nous cramponner à notre selle de passager. Et puis tant que le groupe continuera de nous balancer des « Corpsewood Curse » (Uh !), des « Howl of the Horde » (Brödeurz of Metôôl iounaïtiid !!) et autres « Speeding Black Leather Hell » (Bravo, vous avez coché en premier tous les mots sur votre grille de Bingo Metal, vous gagnez un abonnement d’un an à Belze-boobs Magazine !), on ne verra rien de sérieux à redire aux petits coups de peinture passés ici ou là !
La chronique, version courte : sur son 2e album, Sadistic Force continue de tartiner d’une gouaille mauvaise son mélange Motörhead-friendly de proto-Black, de Heavy/Speed et de Crust. Certes les noirs corbeaux beuhmeuh ont cédé un peu de place aux vieux blousons de cuir des papas du Hard Rock, mais cette évolution se cantonne à la marge, et au final rien de fondamental n’a changé dans cette ode au Metal le plus trve et le plus jouissivement teigneux.
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