Scribe - Mark Of Teja

Chronique CD album (46:28)

chronique Scribe - Mark Of Teja

Après E{c}centric Pendulum et Amogh Symphony, voilà que le pays du Kama Suthrash nous balance une nouvelle recrue insolemment talentueuse. Le nom de cette bande de géniaux farfelus: Scribe. Mince alors, qu'est-ce qu'il se passe en Inde ces derniers temps? Ils se sont mis à manger de la vache sacrément enragée ou quoi? Du jour au lendemain (ouais, bon, là j'abuse un peu, mais c'est pour entretenir une certaine tension narrative...), la généreuse corne d'abondance des Dieux du Metal s'est mise à nous arroser de jolies petites pépites issues de cette scène dont je ne soupçonnais pas même l'existence (ou si peu) il y a encore un an. Pourtant le groupe semble jouir d'une certaine notoriété, vu que semble-t-il (merci Wikipedia), ils ont été adoubés par de grands mags metal, qu'ils ont ouvert pour Freak Kitchen et Satyricon, et qu'ils se sont même produits en Norvège, à l'Inferno Festival. Et bordel, on peut dire que tout cela est mérité! Mais ne commençons pas par la fin... Hop, on passe à la ligne et on se reprend l'histoire à partir de la case Départ, sans passer par la prison ni toucher 20000 francs (ça existe encore le Monopoly au fait?).

 

Scribe c’est quoi-c’est qui-c’est où? Bon, « où » je vous en ai déjà parlé, mais allez, précisons: Mumbai. Là, comme ça vous êtes bien avancés. « Quoi », c’est déjà plus intéressant, même si ça ne va pas être facile d’être précis et concis. Bon alors vous prenez un mélange de modern Faith No More, de riffing thrashement incisif, de pointes djent, de gros rock et de groove-core. Vous piquez la bête avec quelques passages ambiants et sombres. Et puis – là j’en profite pour passer ni-vu-ni-connu vers le « qui » – vous plantez en plein milieu un chanteur exceptionnel, qui fait le trait d’union entre Benji de Dub War, Mike Patton et, allez, Corey Taylor – ouais, de la corde vocale plaquée or, c'est ça. Et vous ne le laissez pas seul: vous lui adjoignez deux guitaristes qui n’ont pas besoin d’en coller partout – les leads et soli sont justes, sans paillettes, mais font mouche – pour briller. Là, ça commence à ressembler à quelque-chose… Il suffit de rajouter un concept à base de procédé de clonage qui tourne mal, plus un gros, gros grain, et la photo commence à devenir moins floue.

 

Au-delà de la carte de visite précédente – qu'on croirait presque trop belle pour être vraie –, le plus fort c’est que ça suit méchamment dans les écouteurs. Bon, perso je ne suis pas fan plus que ça des diverses pauses et interludes atmo-instrumentales qui parsèment l’album, et je trouve que parfois le mix renvoie le chant et les leads un peu trop loin du front. Mais je vous jure qu’au moment de juger l’album dans son ensemble, on se cogne méchamment de ces menus défauts tant la bête est grasse et velue! C’est que le groupe nous propose du très très lourd côté compos. Parmi les moments marquants, on retiendra l’enchaînement de tueur « Street Archana v/s Vice Varsha » (qui, me semble-t-il, cligne de l’œil en direction de Street Fighter II, cf. le titre plus l’imitation de Ryu que nous livre Vishwesh à partir de 0:42 – « Suuure you can! »), « M-Power » (et son refrain à tomber!) et « Dum Hai Toh Aage Aah! » (morceau de nawak fusion entre System Of A Down et une version d’jeune de Faith No Moreà rapprocher de Spellbound Dazzle en fait!). L’excellent instrumental djent’n’roll « Mark of Teja » est sans nul doute l’un des 2 points culminants de l’album, au coude à coude avec le tubesque « 1234 Dracula », aussi fou qu’au top en matière de metal moderne (maman, il y a le meilleur de Textures dans ce matelas de groove headbangant, à 0:55!). Et encore, je ne vous parle pas de « DemonPra » et des ses inflexions hip-hopisantes (ah bah si tiens, je vous en parle) rappelant ce que la fusion du siècle dernier faisait de mieux, ni de la folie du délirant « Judge Bread » (oui, vous avez bien lu). Ou encore de la Klonerie « Kamla’s Back ».

 

C’est bien simple, Mark of Teja est tellement excellemment touffu et foufou qu’au début on a un peu du mal à comprendre ce qu’il s’y passe. Puis, comme c’est toujours le cas avec ces œuvres ambitieuses et folles, on y revient avec de plus en plus d’excitation, pour au final ne plus lâcher la bête.

 

‘pas envie de conclure avec plein de formules qui accrochent et n’ont pour but que de vous mettre un dernier uppercut à l’estomac… Donc on s'arrêtera là-dessus: Mark of Teja est très bon, tout fou et carrément à part. Ecoutez-le, vous me remercierez. Si si.

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: sur Mark of Teja, Scribe mélange rock, thrash, fusion, hardcore et djent dans un bouillonnement complètement fou d’où émerge un chanteur multi-facettes excellemment timbré.

photo de Cglaume
le 09/08/2012

5 COMMENTAIRES

Geoffrey Fatbastard

Geoffrey Fatbastard le 09/08/2012 à 16:23:46

Ah ouais, bien bien cool, ce groupe découvert par hasard en matant un docu sur les scènes metal dites exotiques. Leurs clips valent le coup d'oeil!

cglaume

cglaume le 09/08/2012 à 16:37:41

Ouawh, où donc est-ce que tu as vu un tel docu ?

Geoffrey Fatbastard

Geoffrey Fatbastard le 10/08/2012 à 19:18:42

j'sais plus si c'était sur Tracks ou un autre truc... En tout cas, ca parlait des jeunes qui voulaient faire du black en Irak, du thrash en Thaïlande et du hardcore en Inde, genre...

Geoffrey Fatbastard

Geoffrey Fatbastard le 16/08/2012 à 20:45:06

C'est pas Global Metal (de Sam Dunn), que je conseille au passage, mais un truc du style

cglaume

cglaume le 16/08/2012 à 21:56:38

ok !

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