Sentient Horror - Rites of Gore

Chronique CD album (43:08)

chronique Sentient Horror - Rites of Gore

Une assemblée de zombies, des tombes, « Horror », « Gore » : vous êtes bien sur GoreAndCo, le webzine du miasme taquin et du tympan nécrophile ! Aujourd’hui nous allons vous apprendre comment dégoter une concession funéraire pour pas cher, et tout vous dire sur les crèmes de nuit les plus efficaces contre la lèpre, ceci en compagnie de Sentient Horror, notre envoyé spécial à Stockholm, New Jersey, USA.

 

Comment ça « N’importe quoi, tu mélanges tout, c’est ni fait ni à faire » ? Tu t'offusques bien facilement ami(e) lecteur(/trice) ! D’abord ce n’est pas moi, mais le Sentient Horror en question qui mélange les genres. Et d'ailleurs celui-ci le fait pour de très bonnes raisons. Car, si si, il existe bien un patelin nommé Stockholm dans le New Jersey. Or il se trouve que c’est de là que vient le groupe … Ça ne s’invente pas ! En même temps comment faire plus approprié pour des zigotos qui ont déjà sorti deux albums et un juteux EP s’inscrivant à 200% dans la nombreuse descendance des Left Hand Path, Like An Ever Flowing Stream, Into the Grave et Where No Life Dwells ?

 

Sauf que nos amis se sentent bien seuls de leur côté de l’Atlantique, à respecter l'orthodoxie swedeathienne des premiers jours. Car, tandis que les 4 s’en tiennent strictement aux tables des lois édictées par Alex Hellid, Johnny Hedlund et Tomas Skogsberg, nombre de leurs petits camarades font rien qu’à jouer aux zombies tatoués façon tough guys en mélangeant HM-2 et reflexes Hardcore. Forcément, au bout d’un moment ça commence à bien faire : « Nous aussi on veut ajouter une garniture sympa sur notre plâtrée de nouilles Swedeath ! » clament-ils, des larmes rageuses tombant dans leur Bud éventée. Et de joindre l’acte à la parole sur Rites of Gore, leur 3e album, en ajoutant du pesto made in Florida à leurs pâtes suédoises. Le mouvement est d’ailleurs perceptible dès cette pochette archétypale où les extérieurs bleutés d’un cimetière danseagravien cohabitent avantageusement avec les goules encapuchonnées d’un Scream Bloody Gore edrepkaïen.

 

Quand on ouvre grand les portes de ce caveau musical, la confirmation ne tarde pas à arriver. Tantôt des cadavres vikings pataugent dans une coulée de riffs basaltiques, tantôt un hélico de l'US Army fait lourdement tourner ses pales impitoyables. Tantôt la rythmique s’emballe comme un Punk à qui l'on a piqué sa Valstar, tantôt des blasts de quadra enflamment le dancefloor. Tantôt les reflets orientaux de la lead de « Zombie Ritual » miroitent au détour d’un chemin (tiens, vers 1:43 sur « Obliteration of Souls »), tantôt un break atmosphérique plein de brumes fantomatiques rappelle le terrible froid scandinave. Un coup un Donuts, le coup d'après un Daim. Quoique non, pas l’un après l’autre : Sentient Horror ne pratique pas l’alternance mais le métissage, vérité qu’il assène dès l’introductif « A Faceless Corpse ». Et quitte à ne plus s’en tenir strictement aux textes sacrés des Grands Anciens, les Américains s’aventurent plus loin encore de leur port d’origine, en ayant notamment recours au Thrash local – cf. « Splitting Skulls » qui sur ses toutes premières secondes semble singer « Raining Blood ».

 

Alors c’est vrai que, si l’on trace une courbe à partir des notes attribuées en ces lieux aux quatre premières sorties de Sentient Horror, on remarque que Rites of Gore y correspond à une douce vallée plutôt qu’à un fier sommet. L’explication en est simple : le long de ses 43 minutes, si les « Ouais, bonnard ça ! » sont nombreux (mentions spéciales à « Obliteration od Souls », « Swamp Burial », au grésillant et enthousiaste « Descend To Chaos », ainsi qu’au Unleashed-goes-wild « Till Death Do Us Rot »), on regrettera la quasi-absence de « Gégé, t’as ravagé mon point G !!! ». Ceci explique donc cela. Mais ceci met également en évidence le fait que, pour peu que vous aimiez les albums de Death délicieusement old school, et que la perspective d’un coït entre Chuck Schuldiner et Lars-Göran Petrov derrière la console des studios Morrisound vous émoustille, alors ce 3e album de Sentient Horror devrait largement répondre à vos attentes !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: pourquoi les copains auraient-ils le droit de mettre plein de Hardcore dans leur Swedeath et Sentient Horror ne pourrait pas, lui aussi, jouer au mixologue métallique du dimanche ? C’est sans doute après avoir réalisé cette flagrante injustice que les Américains ont décidé de ressortir leurs albums de Death et de Massacre et d’en barbouiller largement les œuvres d’Entombed et de leurs amis. Et vous savez quoi ? Le résultat est carrément probant !

photo de Cglaume
le 02/06/2022

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 02/06/2022 à 09:12:39

Pas mémorable du fait du manque de personnalité du combo mais il tourne régulièrement à la maison; Une bonne pétrolette donc.

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