Slayer - Seasons In The Abyss

Chronique CD album

chronique Slayer - Seasons In The Abyss

La guerre, c'est pas bien.

La guerre, c'est méchant.

La guerre, c'est violent.

 

Qui est mieux placé que Slayer, en cette année 1990, pour nous le démontrer ? Aidé de Saddam et de Bush Senior, faut dire aussi. Merci messieurs.

 

Je parle des équarrisseurs menés par Tom Arya, évidemment. Pour avoir accouché de Seasons In The Abyss.

Car, avec ce cinquième album, les égorgeurs américains mettent leur cultissime Reign In Blood six pieds sous terre. En un titre d'introduction.

 

Bloc de chez à bloc, cet album s’enchaîne sans aucun temps mort et sans aucune possibilité de reprendre son souffle. Il n'y a qu'à écouter les dernières secondes de "Hallowed Point" et les premières de "Skeleton Of Society" pour comprendre que chaque instant de la marmule a été pensé pour faire le plus de mal possible.

Les bouchers californiens ont aussi compris que changer leur modus operandi en rajoutant de la méticulosité dans leur sauvagerie (comprendre de la mélodie) permet d’optimiser la jouissance du meurtre auditif.

Avant cet album, les Slayer font presque figure de tueur de masse, au fort potentiel homicide certes, mais démembrant grossièrement, laissant des empreintes sanglantes sur les murs, le lino ou des douilles dans un festosh de country. Avec le très heavy South Of Heaven, produit n'importe comment, les signes étaient pourtant déjà là. 

 

Cette rigueur de scalpel, unifiant l'ensemble du scud, se retrouve à l'intérieur même de chaque titre. Ciselées, précises, toutes les plages installent une morbidité persistant même après leur écoute. Ainsi, "Dead Skin Mask", monument incroyablement malsain, sorte de balade déviante évoquant le tueur nécrophile Ed Gein, trouve soin point d'orgue dans le crescendo du cri d'un enfant nous hantant jusqu'à l'oreille interne.

Même la pochette, comme dessinée par un pauvre taré meurtrier du fin fond de sa cellule, contribue à asseoir le malaise. Une ambiance étouffante appuyée par des duels de solos assassins adoubés par Dante lui-même depuis le trouduc de l'Enfer. King et Hanneman jouent alors les Helter Skelter du thrash comme des anti-hippies pissant sur la pathétique famille Manson.

 

Seasons In The Abyss est l'oméga d'un style tout entier. Ce qui sortira après, dans le genre, fera juste l'effet d'une simple leçon de mécanique en lycée technique. (Ouais Vektor c'est de la merde.)

 

"Tuer c'est comme changer un pneu. La première fois vous êtes attentionné mais au bout de la trentième fois, vous ne savez même plus où vous avez mis le cric."

 

                                                     

                                                              

photo de Crom-Cruach
le 22/04/2018

2 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 22/04/2018 à 09:35:59

Belle chronique... qui se saborde malheureusement au moment de l'évocation de Vektor :P. Mais tu assumes pleinement ton mauvais goût ;)

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 22/04/2018 à 09:49:51

Aidé de Ted Bundy et de ce bon vieux Ed tout de même sur la fin. Merci à eux.

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