Sômbre - Linsay

Chronique CD album (47:28)

chronique Sômbre - Linsay

Amiens. À ces mots, on devine l'émoi de notre lapin jaune préféré qui hante ses colonnes depuis des lustres à nous vanter les mérites du - Nawak – oui, vous savez pas, nous non plus, mais finalement, on aime bien - . Le pompon qui frétille, le museau reniflant, la touffe soyeuse, s'époumonant sur un « Dahhhh » salvateur. Amiens et punaise... Carnival in Coal ! Le duo le plus inventif de l'Hexagone sur à peine une décennie (et un quart) qui nous aura appris à aimer Afric Simone et fantasmer à nouveau sur Jennifer Beals, tout en sifflotant sur Pantera.

 

Du duo, on connaît l'activité riche du chanteur Arno Strobl entre participations musicales et rédaction de prescriptions chroniques. L'autre moitié multi-instrumentiste et producteur n'en est pas moindre. Co-fondateur du Walnut Groove, studio d'enregistrement, Axel Wursthon aura profité de cette douzaine d'années de l'après Carnival, de rencontrer les envies, discuter des projets et parler des grands albums dans tous les registres au point d'en avoir une expertise. Tout ceci mêlé à un savoir-faire (en plus d'un savoir-être non négligeable) ne serait pas complet si on ne fait pas ce que l'on aime ! Et il y a fort à parier que Joy Division, Coil, Dead can dance et Massive Attack aient plus de grâce à ses oreilles que les Morbid Angel, Obituary et Dimmu Borgir qu'il a pu côtoyer du temps de Carnival in Coal.

Sômbre en est la plus vive représentation. Sous la forme d'un duo (bien tiens !), un chanteur présent pour une série de compositions bien serrées. Linsay en premier album, arrive 7 ans après une première empreinte Half Light un peu mal assurée. Dès l'intro, on mesure que les intentions sont toutes autres.

 

Cédric Manine l'autre moitié du binôme, a, voici plus de 20 ans, donner de la voix aux sein du groupe Waiting for better days (prémonitoire !), rayon hardcore. Et à l'écoute d'un « Down » ou « New creatures », il est clair que ces 2 là étaient faire - leur – New-wave !

 

Linsay est un voyage. Un saut dans le temps forcément, il y a fort à parier qu'un paquet de quadras et de quinquas, vont se reconnaître dans ces ambiances sombres (évidemment) et oniriques. « The Master » en est une quintessence qui rappelle quand John Balance et Peter Christopherson s'appropriaient le « Tainted love ». « False illusions » qui suit, bouscule cette impression avec un registre Post-Punk un rien trop synthétique pour faire penser à Gang of Four, on optera pour les travaux d'XTC, pour le coup.

 

 

Voyage dans le temps, donc, une époque en particulier mais pas sous forme d'un décalque. Les compositions intelligentes, laissent une belle place à des ambiances plus contemporaines à la Craig Armstrong ou façon Tricky.

 

« Find the light » est porté par la voix, chaleureuse, joueuse, qui officie tant comme un instrument à part entière que par les histoires qu'elle raconte. « We will coalesce » en quasi terminus reprend de fort belle manière tous les éléments précités.

 

Et les reprises... Une marque de fabrique, propre à Axel, si le premier EP s'attardait, sans trop convaincre sur Dead Can Dance, le groupe s'offre en terminus le « Kids in America » de Kim Wilde... Vu la qualité, ils nous offrent pour être tout à fait honnête. Après Chokebore, on peut dire que le groupe a trouvé sa tonalité pour les reprises inattendues, vivement la prochaine.

photo de Eric D-Toorop
le 29/08/2020

2 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 29/08/2020 à 10:19:53

Quoi, tu n'aimais pas Afric Simone avant CinC ? Voyons Eric ! :D
En tous cas j'adore la reprise de Kim Wilde !!

papy_cyril

papy_cyril le 29/08/2020 à 14:59:26

Ramaya ohohoh ramaya !

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