Stormo - Endocannibalismo

Chronique CD album (29:18)

chronique Stormo - Endocannibalismo

Stormo (anciennement Storm{O}) existent depuis presque vingt ans déjà. C'est en 2005 qu'ils se forment à Feltre, dans le nord-est italien (au-dessus de Vicenza, entre Vérone et Venise).

Depuis, plusieurs albums, plus de 400 concerts dans toute l'Europe (et il est chaudement recommandé de les voir en live), parfois avec des gros noms (Converge, Full Of Hell, La Dispute...), et une paire de tours de force : pour la sortie de Ere en 2018, les gaillards ont joué 20 fois dans 17 villes différentes en l'espace de... 72 heures. Belle performance.

Ils sont aussi sur l'album Tribute to Fugazi en compagnie de Shai Hulud ou Zao, par exemple, histoire d'illustrer le sérieux dont ils font preuve dans leur travail.

 

Pour Endocannibalismo, leur dernier-né, on va commencer tout simplement par ce qui risque de mettre pas mal de monde d'accord : musicalement, l'album déglingue et est tout à fait passionnant ; par contre, au niveau du chant, le côté épagneul estropié (énervé quand même, l'épagneul) risque de causer plus d'un croutch-croutch de froissement nerveux chez une bonne partie d'entre vous.

Mais pour celles et ceux qui pourraient avoir du mal avec la voix : on s'habitue assez vite. A vrai dire, elle est même assez fidèle à ce qu'on trouve souvent dans le hardcore italien (et notamment du côté de Trento, du nord-est, on pensera par exemple à Grandine, Attrito, Congegno... dans une optique un peu plus strictement hardcore...), pas trop puissante, souvent mise assez en avant et aux paroles (en italien) généralement plutôt discernables (mais avec des (effets d((écho(((assez((((surprenants((((( sur « Spire » ou « Sopravvivenza e Forme »). Bon, là, pour le coup c'est souvent un peu trop chaos pour y comprendre quoi que ce soit, mais tout de même. Au final, l'assimilation faite, le principal reproche que j'aurais à faire au chant serait probablement son côté relativement monotone et assez peu varié.

 

Musicalement donc, par contre, ça déglingue. On est pas si loin des groupes qui sévissent actuellement sur la scène danoise ou du très bon Far des Piémontais de Infall en fin d'année dernière, avec une avalanche de riffs et des musiciens qu'on a du mal à faire tenir en place.

Les idées s'enchaînent, fluides et parfaitement emboîtées, des rythmiques absurdement alambiquées au blast-beat regagnant le hardcore plus orienté poutcha, et une diversité qui pourra évoquer la dynamique que l'on trouve chez nos Lavallois de Birds In Row.

 

Comment par exemple ne pas succomber au groove décalé du début de « Spire », morceau aux riffs changeant et frénétiques comme souvent sur l'album, ou se laisser emporter par les légers éclaircissements d' « Anabasi », avec un travail de batterie souvent remarquable et plein de subtilités, marqués d'une touche de screamo ? Sans parler de tous les recoins dont regorge cet album, plein de petites choses à découvrir au fil des écoutes, du côté plus noisy jouant des dissonances du morceau-titre aux rythmiques alambiquées du bien nommé « Disequilibrio », de l'urgence de « Vipere, Ombre » et de nombreuses autres joyeusetés.

 

Bref, un défi se présente à vous : surpasserez-vous ces vocaux très particuliers pour vous laisser embarquer par Endocannibalismo ou commencerez-vous à vous laisser vous digérer vous-même de l'intérieur par les remontées acides de la frustration ?

 

Si l'on redescend aux bases, en tout cas, Stormo correspondent parfaitement au nom qu'ils ont choisi : un mix entre la tempête et une nuée d'oiseaux, deux éléments qui, si on peut les considérer comme une entité d'ensemble, sont composés d'une vie chaotique et d'une dynamique propre en leur sein, dans la multitude d'éléments qui les composent.

 

A écouter si vos amis sont des oiseaux noirs et vos amies des fils d'acier tendus.

photo de Pingouins
le 21/03/2023

4 COMMENTAIRES

8oris

8oris le 21/03/2023 à 14:40:51

Séduit dès le premier titre! :)

Pingouins

Pingouins le 21/03/2023 à 15:20:31

J'imaginais bien que ça allait te parler :)

el gep

el gep le 21/03/2023 à 15:22:32

En passant: la pochette est magnifique, même si je ne comprends pas ce que je vois pour l'instant !

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 21/03/2023 à 20:00:38

J'écouterai pas mais c'est meilleur titre d'album depuis la mort de Ruggero Deodato.

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