Svetlanas - This is Moscow Not LA

"Olga has quite an unusual voice, kind of like an angry cornered mongoose"

Jello Biafra

Une mangouste en colère ? Une ratte sous PCP ? Une belette psychopathe ?

Oui, la Russe Olga et son accent à couper à la machette est une petite grenade menaçante parfaite pour tenir le mic d'un groupe où on trouve aussi, maintenant, Monsieur Nick Oliveri (allez voir le pedigree du bonhomme sur la kro du dernier Mondo Generator).

Ce bout de gonzesse tatouée et grimaçante semble ainsi mue par une énergie inépuisable renvoyant, facile, la Grecque IQueen (Barb Wire Dolls) danser le sirtaki avec Zorba.

Quand on cause de Punk (bien HxC aussi, là), le cahier des charges doit être rempli jusqu’au moindre alinéa. L'énergie et la badass attitude sont ainsi inscrites juste en dessous du titre du contrat.

Svetlanas le signe des deux pieds avec ce quatrième album.

Ici, on a droit à des compos très rapides la plupart du temps, cramant la gomme, sniffant la colle et filant tout droit avec une bonne humeur contagieuse. Mais pas avec la gaieté sirupeuse et mélodique d'un groupe californien tout bien lavé, plutôt la joie bête et crasse de pouvoir tout péter autour de soi. La griserie incontrôlable et futile de faire flipper le bourgeois, la vieille et le facho.

On se rapproche ainsi de mes Espagnols préférés de The Capaces grâce à un sens de la mélodie qui fait mouche et à une rythmique imparable même par un maître shoalin. La trilogie centrale de l'album constituée par les titres "Let's Get Drunk -Vodka'n' Roll- Negative Approach" (énorme) rentre alors direct dans l'encéphale comme autant de balles chevillées au Black Flag et au Poison Idea.

Et évidemment une reprise de Motörhead se glisse au milieu du bouzin, "Speed Freak", tiré de Iron Fist (1982) et chanté par Oliveri.

This Is Moscow Not LA est la preuve vivante que le Punk is not dead, Tête de Faisan va !

Crom-Cruach

le 25/03/2020