Skumstrike - Deadly Intrusions
Chronique CD album (31:45)

- Style
Punk / Black / Speed - Label(s)
Caligari Records - Date de sortie
17 mars 2022 - écouter via bandcamp
Puisque la Russie ne demande nullement l’autorisation pour aller planter ses poireaux et ses radis dans le potager voisin, pourquoi nous aussi ne nous la jouerions pas Poutine de la chronique ? Allez : après avoir confirmé l’annexion de la Crimée Avant-garde Black de Xuaterc via un papier de plus sur la discographie de Sigh, lançons-nous à présent à l’assaut du Donbass Black / Punk / Thrash de Crom-Cruach via un raid sur le premier album de Skumstrike…
… Taïauuuut !
Skumstrike, c’est sale et méchant. Pas bête, non : les Canadiens font comme si, mais quand on couche leurs compos sur papier millimétré, on se rend vite compte qu’on est loin de la ligne droite basique tirée sans règle, la langue tirée, de la sueur plein le crayon HB. Non, sur Deadly Intrusions, mine de rien, quand on ne nous lâche pas une meute de pitbulls aux fesses, eh bien ça contourne, ça surine de biais, ça soloïse pas-systématiquement-mais-presque, ça varie la nature des glaviots expectorés… Parce que les gugusses ne sont pas que des punks tatoués-au-compas maîtrisant mieux l’œuvre de Conor McGregor que celle de Bakounine. Car en plus de Discharge et toute sa bruyante descendance ces affreux-là ont écouté les vieux Slayer, Venom (le groupe, pas le gros tas de pixels made in Marvel), et peut-être même les prémices de la seconde vague du Black Metal. Et ils ont naturellement mêlé dans un grand bain de 8.6 le Punk qui débite avec le Speed pas encore tout à fait Thrash, le Black primaire sentant plus le garage que les fjords, ainsi que – car les jeunes cons gardent parfois une certaine tendresse pour les vieux cons – des verrues Motörhead’n’Roll pleines de basse qui vrombit.
Du neuf demandez-vous ? Et pourquoi pas de l’expérimental pendant qu’on y est ? Il va falloir circuler Monsieur, 'y a rien à voir ici ! On vous fait des mélanges déjà : estimez-vous heureux !
Alors oui, Deadly Intrusions c’est un peu la bande-son du Trve Kill’n’Fuck Inferno festival. Ça rue dans les brancards, ça crache, ça braille comme une vieille clocharde à qui on aurait piqué son mégot, ça file des coups d’latte dans le distributeur de capotes, ça mélange au petit bonheur Hellripper, Impaled Nazarene, Midnight, le Sodom des premiers vagissements, ainsi que les plus croûteux des groupes de méchants crêtus vénérés par notre Cromy national. De temps en temps ça frôle le bordel absolu War Metal (tiens, à 1:40 sur « Another Shot of Fear »). À d’autres moments on se croirait en plein assaut héroïco-Heavy/Speed (on s’en va bouter les orques hors de la Conté à partir d’1:35 sur « Ensnared (in Endless Night) »). Mais que les Canadiens restent renfrognés, le rictus mauvais dans le Bombers camouflage, ou qu’ils se lancent dans un festival de mélodies pyrotechniques, ça ne dépasse jamais du haut du godet en plastique, de 2 à 4 minutes pas plus, en prenant garde à ne pas nous abandonner sans nous avoir au préalable envoyé un bon coup dans les parties du pointu du pied. « Pas’ke tu t’attendais à quoi, batââârd ?!!! »
Vous voulez du kiffant qui vous met le gigot à thermostat 9 en moins de deux ? Lancez « Caustic Poison » ou « Another Shot of Fear » sur la stéréo de Jean-Edouard, et épongez les litres de sang coulant des oreilles avoisinantes !
Si je vous dis en sus que nos deux punks à chières porteurs de cartouchiens ont joué dans les mêmes rades que Enforced, Saccage et Outre-Tombe, et qu’ils brandissent leur dernier majeur en reprenant le « Nothing is Final » de Poison Idea (agrémenté d’un solo, parce qu’on peut aimer les belles choses même quand on a le dessous des ongles tout noir), vous en concluez que… ? Que pour une fois le Cromy maintes fois évoqué en ces lignes va peut-être lire cette chronique jusqu’au bout ? Vous avez sans doute raison ! D’ailleurs, dis M’sieur Cruach, à tous les coups je suis passé à côté du type de punk métallique pratiqué par ces zazous : c’est quoi donc que j’aurais dû marquer au niveau du genre pratiqué ? Du Speed / Black / Käng Bang ? Du Heavy Blackened Crust ? Du D-Thrash / Black ? Eclairez-nous de votre lumière ô grand Master Punker !
La chronique, version courte: sur son premier album, Deadly Intrusions, le duo canadien Skumstrike pratique un Punk’n’Crust’n’Black’n’Speed’n’Thrash’n’Roll (pour faire court) qui rue dans les brancards, fait pleurer les chiards, et ne devrait décevoir ni les trve Hell motards, ni les punks à clébard ! Beuuuuuuu-aaaaaaaarh !!!
2 COMMENTAIRES
Crom-Cruach le 03/11/2022 à 11:48:54
Comment il site plein de groupes cromesque pour me séduire. POISON IDEA quoi déjà !! C'est bien ton truc.
cglaume le 03/11/2022 à 12:20:18
A priori le groupe valide l'appellation Käng Bäng haha
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