The Bronx - The Bronx

Chronique CD album (29:08)

chronique The Bronx - The Bronx

Il n'y a pas loin de 20 ans, un groupe se créait du côté de Los Angeles, avec en tête un objectif : foutre le Bronx. Leur nom ? Ben.... The Bronx. Et tout ce que l'on peut dire, c'est que c'est mission accomplie pour le quatuor, et ce dès ce premier album, sorti à l'été 2003.

 

Parce que franchement, lancer un album, et du coup une carrière, avec un titre comme « Heart Attack American » en pôle position sur leur premier disque, c'est juste du putain de fucking grand art. Si tu ne connais pas, tu me fais plaisir et tu cliques tout de suite sur le petit bouton "play" en haut de cette chronique. Dès les premières secondes, ça claque, puis ça fout une claque : le morceau est ultra rock'n'roll avec des riffs groovy, parfaitement superposés sur ces rythmiques punk, punk-hardcore, offrant une impression d'énergie énorme, et un vent de fraîcheur et de sincérité balancé dans la musique. Et ça, on aime. Le pont à mi-morceau est tout bonnement excellent pour relancer la dynamique du morceau (qui n'en avait pourtant pas perdu !), le chant semi-hurlé vient du cœur et des tripes, et c'est ce que l'on appelle un instant classic.

 

« THERE IS NO REVOLUTION, THERE IS NO REVOLUTION, THERE IS NO REVOLUTIOOOOOOOOOOOOOOOONNN !!! »

 

Bordel, si cette ligne ne reste pas gravée dans vos mémoires pour un bon paquet de temps, c'est-à-dire des années, je renfile de suite mes charentaises et m'en vais apprendre par cœur l'intégrale des discours de Nadine Morano pour me faire du mal (et s'il vous plait, ne me faites pas ça).

 

Bref, je vais essayer d'éviter ce cruel destin en revenant au sujet du jour : les loulous viennent de LA, et on ressent effectivement l'influence de la scène de punk rock californien de l'époque dans leur musique (les choeurs sur « They Will Kill Us All (Without Mercy) » ont une saveur à la The Offspring par exemple), mais aussi tout simplement dans leur formation en tant que groupe : un peu (beaucoup) à l'arrache, un peu par hasard, The Bronx ont commencé à jouer ensemble sur une sorte de coup de tête, sans vraiment se connaître, sur du matos pourri, au point qu'ils ont du enregistrer leurs premiers morceaux pour avoir une idée de ce à quoi ressemblait leur musique, parce que leurs retours et amplis étaient vraiment trop éclatés.

 

Les musiciens n'arrêtaient pas de (se) casser des trucs, n'avaient pas de thunes et beaucoup d'histoires galère, du genre du batteur qui s'était pété le coude lors de leur premier concert en Angleterre et s'était retrouvé bloqué trois semaines à Londres dans un squat de punk à prendre de la kétamine puisqu'il n'y avait plus assez de place pour lui une fois que le batteur remplaçant (qui ne connaissait pas les morceaux, soit dit en passant) avait pu les rejoindre. Ou lors de la semaine d'enregistrement de ce premier album, alors qu'ils étaient posés dans un bar, un mec s'est fait flinguer devant eux, qui ont fini par se faire embarquer et interroger toute la nuit par la police, qui les prenaient pour des Mexicains rasés et déguisés. Pour ne prendre que deux anecdotes. Bref. Rock'n'roll.

 

Le résultat, c'est donc cet album, The Bronx by The Bronx, dont la hype a commencé à monter avant même qu'il ne soit sorti (ou même enregistré), ce qui a poussé Gilby Clarke (ex-Guns N' Roses) à se charger de l'enregistrement de ce premier opus. Une pochette, que l'on aime ou non, qui est restée elle aussi dans les esprits, et dix morceaux de punk'n'roll agrémenté de rock et de hardcore qui ont eu un fort impact au moment de la sortie. Seul « Notice of Eviction » a peut-être un ton un peu plus proche d'un rock alternatif.

 

Après « Heart Attack American » dont on a déjà causé, la basse rondelette et un faux air de Refused (que l'on retrouvera aussi un peu sur « Strobe Life », l'excellent morceau de cloture) donnent à « False Alarm » un gros entrain, « White Tar » repart dans cet esprit rock'n'roll que l'on retrouvera tout au long de l'album, et le reste est à l'avenant. Une rythmique toujours rapide et entraînante, un chant souvent passionné dans l'esprit punk avec quelques saillies plus hurlées, une guitare qui gigote, bien mise en avant et qui fait pousser la banane (expression à la fois de rictus et capillaire)...

 

« I got chills », comme le dit le titre du sixième morceau du même nom : tout ça sent bon les salles de concerts en ébullition, où tout le monde bouge, se dépense, se glisse les uns sur les autres à cause de la sueur et dérape sur le sol, fait tomber son verre, pendant que des gouttes dégoulinent du plafond (bière, sueur, je sais pas) et que les morceaux défilent, comme autant de lumière de lampadaires dans les yeux en roulant pleins phares et à grande vitesse sur l'autoroute de la vie. Le genre de moments qui, dans le contexte d'aujourd'hui, nous semblent bien lointains. Et moi ça me manque un peu, la glissade sur gens, je dois dire. Cet album a comme un petit air de « c'était mieux avant », du coup, presque nostalgique. Mais heureusement, il reste un mantra qui a traversé les années et continue de faire vibrer :

 

« THERE IS NO REVOLUTION, THERE IS NO REVOLUTION, THERE IS NO REVOLUTIOOOOOOOOOOOOOOOONNN !!! YEAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHH »


A écouter en n'oubliant pas d'emporter un pack de bouteilles de flotte dans le porte-bagages pour compenser la déshydratation qui sera à coup sûr provoquée par cette demi-heure de remuage de séant.

photo de Pingouins
le 13/03/2022

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 13/03/2022 à 08:46:58

Très bon album oui. Leur seul.

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