The Nest - Her True Nature

A l’occasion de de sortie de l’album de Waste Of Space Orchestra, fruit de la collaboration entre Dark Buddha Rising et Oranssi Pazuzu, j’ai salué le bon goût des programmateurs du festival Roadburn. Voilà qu’ils nous refont le coup avec The Nest. Certainement motivés par le succès remporté par son album Temple parmi les rédacteurs de COREandCO, ils ont convié les musiciens de Wolvennest à une nouvelle aventure, accompagnés d’une tripotée d'invités de renom  :Bones (Dread Sovereign...), Tommy Eriksson (Saturnalia Temple...), Alan Averill (Primordial...), Meilenwald (The Ruins of Beverast...), Raven van Dorst (Dool...). Le projet a été commissionné pour le Roadburn Redux de 2021, les sept titres ont été enregistrés sous la férule de Déhà, de fin 2020 à mi-2021 dans différents studios. Le résultat final est visible ici, et en DVD, qui offert en bonus aux acheteurs de la version CD

Après une longue intro Ambiant, les choses sérieuses commencent avec le riff pachydermique du titre éponyme. Chacun des six ont une durée supérieure à six minutes, certains dépassent même allègrement les dix. Les auditeurs conquis par le dernier album en date de Wolvennest ne devrait pas être déroutes à l’écoute de Her True Nature. Fort heureusement, The Nest n’est qu’un simple Wolvennest & guests, même s’il en est clairement dans le prolongement. Chacun des chanteurs intervient sur un titre :Tommy Eriksson sur "Her True Nature" et "Vague à l'âme", Raven Van Dorst sur "We Are One", Alan Averill sur "The Way Of All Flesh", et Meilenwald sur "Altar". Chacun propose des vocalises dans son registre de prédilection, il n'y a pas de surprise à avoir de ce côté là. « Le Feu », dernière piste, rituelle, plus posée, les voit tous faire entendre leur voix. Assez étrangement, la chanteuse « officielle » du groupe reste muette.

Her True Nature a été composé dans l’optique d’être interprété sur scène, cela se ressent dans les structures et les arrangements, qui ne sont pas exagérément complexes. Au contraire, très peu de riffs composent chaque titre, ce qui vient renforcer le caractère hypnotique de la musique de The Nest. Les différents solos de guitare (exécutés par Bones?), quant à eux, participent à l'aspect psychédélique qui peut s'en dégager. Les trois guitares construisent méthodiquement un mur sonore qu'il est parfois difficile à accrocher.

Je ne sais pas quelle suite va être donnée au projet, je doute, au regard du nombres de participants et de leur emploi du temps, qui soit pérenne. Reste un Her True Nature hors du temps, véritable monolithe à la Kubrick, qui absorbe toute la lumière qui passe à proximité, massif, dense, hypnotique, psychédélique, définitif. Un monde où le riffing de Black Sabbath aurait englouti les expérimentations de Pink Floyd, sous l’œil avide de Tom G. Warrior..

Xuaterc

le 13/06/2022