Ultra-violence - Deflect the Flow

Chronique CD album (52:35)

chronique Ultra-violence - Deflect the Flow

Si je vous dis « 1 - Orange Mécanique, 2 - violence extrême et 3 - Carmageddon » vous me répondez…? Thrash italien? Mouais, là c’est sûr vous avez triché… Parce qu’avec ces indices à 3 sous, même Laurent Broomheadbang et  Morbid-Ange Nardi se seraient lamentablement vautrés au Pyramide du metal (désolé aux 80% des lecteurs qui ne saisiront pas ces fines références culturelles... Envoyez vos lettres de réclamation à Pépita). Et pourtant, en effet, Ultra-Violence est un combo de jeunes turinois dont le 2e album – Deflect The Flow, donc – se retrouve illustré par un Ed. Repka aux crayons particulièrement Kubrickiens. Et qui dit Repka et logo aux lignes tranchantes dit veste à patches et Flying V... C'était certes facile, mais bravo quand même pour cette pertinente déduction!

 

Ultra-Violence est donc à fond les ballons dans le thrash US portant jeans et basquettes à languettes. Et étant donné que 1) cette fougueuse jeunesse se retrouve signée chez Candlelight Records tout juste 3 ans après la sortie de son tout 1er EP 2) la vague rétro-thrash n’a plus autant le vent en poupe qu’il y a quelques années, eh bien on se doute qu’il doit y avoir du lourd sur les sillons laser de ce CD. Parce que les labels signent de moins en moins de groupes pour le fun ou faire la charité, et qu'on peut donc imaginer que ce combo a de gros biscotos.

 

Et il se trouve que notre raisonnement se trouve assez vite confirmé. Car certes, nos amitaliens ne réinventent pas la poudre. Certes « Gavel’s Bang » semble avoir bâti toute sa 1e minute sur le modèle du « Wherever I May Roam » de Metallica, avant de continuer dans un univers sombrement morose rappelant le « Souls of Black » de Testament (pas la période la plus glorieuse du groupe si vous voulez mon avis…). Certes, pour aimer Deflect The Flow, il ne faudra pas être effrayé par des morceaux dont la durée moyenne tourne autour des 6 minutes. Certes la reprise de « Don’t Burn The Witch » de Venom n’est pas mauvaise, mais pas non plus indispensable. Mais en dehors de ces quelques points de détails (je vous laisse juges de leur gravité…), le thrash des italiens est tout particulièrement jouissif.

 

Oui oui, c'est d'la bomba latina: parce qu'Ultra-Violence sait ce que les fans de thrash aiment, et il leur sert à foison. Comme, par exemple, des morceaux qui démarrent sur des intros fulminantes aboutissant en fin de roulements de tambour à des lâchers de chiens enragés. Ou des leads et des solos chiadés mais néanmoins saignants, avec leur lot de tappings, de passages twin harmonisés et de passes d’escrime endiablées. Et puis une basse qui remet du ressort au sein de breaks ne lâchant rien. Un chant qui-n’en-veut rappelant un Chuck Billy jeune fini à l’acidité teutonne. Ainsi que des chœurs de babouins venant en renfort aux alentours des refrains. Des structures variées incluant de multiples déclinaisons rythmiques et mélodiques des thèmes principaux. En sachant que – pour ne rien gâcher – comme le groupe sait vivre avec son temps, il cale de temps à autres un passage blasté, une touche black/death épique (au début de « In The Name Of Your God »), quelques passages plus syncopés (sur « Fractal Dimensions »), voire des mélodies et des tempos qui n’auraient pas tâché chez un Soilwork (tiens, à 2:15 sur « Fractal Dimensions »). Alors quand on découvre des pépites telles que « Why So Serious? », un « In The Name Of Your God » épique et jouissif ou un « The Checkered Sun » aussi mélodique qu’accrocheur,  on se dit qu’en effet, contrairement au thrash composé en mode automatique par de roublards cachetonneurs, tout ça n’est pas vain!

 

Pas encore échaudé par la surabondance de jeunes riffeurs enthousiastes mais pas toujours très inspirés? Tant mieux, car – pour peu que le thrash vous fasse toujours chaud dans le caleçon – il serait dommage que vous passiez à côté de ce Deflect The Flow qui écrit un sympathique nouveau chapitre de l’Encyclopaedia Univerthrashis.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: sur leur 2e album, les italiens d’Ultra-Violence manient avec expertise et pertinence les codes d’un Bay Area thrash qu’ils perpétuent plus qu’ils ne s’évertuent à le renouveler (…quoique quelques inclusions d’éléments plus modernes y soient parfaitement intégrées). Ceci étant fait avec talent, et certains morceaux tapant en plein là où ça fait « Mmmmh-Yes…! », on applaudit de toutes les mains qu’on a de dispo pour ce faire!

photo de Cglaume
le 10/06/2015

4 COMMENTAIRES

Xuaterc

Xuaterc le 10/06/2015 à 12:02:04

Néfertiti approuve le début de cette chronique

cglaume

cglaume le 10/06/2015 à 12:31:46

:D 'spèce de TV geek !

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 10/06/2015 à 12:32:59

C'est con de mettre Alex et ses droogs en pochette et apparemment de ne pas poursuivre l'idée dans les thèmes des morceaux.

Niktareum

Niktareum le 10/06/2015 à 13:58:36

Ha ha Laurent Broomheadbang et Morbid-Ange Nardy !! Bien vu !
Sinon d'acc avec toi (pour une fois concernant du revival !), un album fort sympathique même si très codifié. M'enfin faudrait vraiment faire son rabat-joie pour trouver à y redire.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements