Umpfel - Cactus

Chronique CD album (58:33)

chronique Umpfel - Cactus

Umpfel? Késako? Le rejeton étêté de la Schtroumpfette et de Gargamel? Mouais… En y ajoutant un peu de Speedy Gonzales alors, à la limite, histoire de justifier le cactus de la pochette.

 

... Quoi, comment ça « N’importe quoi »? Ça n’est pas si tiré par les cheveux que ça en fait. Parce qu'au final ça reflète plutôt bien le côté barré, ainsi que la schizophrénie d’un premier album qui se scinde presque physiquement en trois parties distinctes, affichant successivement les visages 1) du Prog moderne fils de Chon et de Scale The Summit, 2) du Djent léché et soft à la Textures / Animals As Leaders, et 3) du Nawak Metal tendance Prosper-Yop-La-Boum. Sans compter la pause Funk, Sex & Sun intitulée « All The Girls Think I'm so Hot » – qu'on situera entre les Cool Cavemen et Step In Fluid, mais dans une version hamac & mojito – aussi irrésistible que non Metal.

 

Bon alors autant vous dire que je ne sais pas grand-chose de ces Norvégiens, leur page Facebook comme leur site Bandcamp ne s’étendant pas plus que ça sur le Qui, le Quoi ni le Pourquoi. Et puis finalement on s’en fout. Ce qu’il est important de savoir, c’est que ce jeune (a priori) groupe s’inscrit dans l’approche technique, nuancée et moderne du gros des formations citées ci-avant. Que le caractère revêche et mécanique du Djent n'est pas ce qu'il a retenu de ce genre cyber-métronomique. Que sans être horripilant ni ado-boutonneux comme chez certains (Periphé-quoi?), le chant d’Andreas est suffisamment crémeux pour repousser les plus tatoués d’entre vous. Mais qu’en même temps, sur 9 morceaux, le groupe en propose 2 (pour plus de 9 minutes) complètement instrumentaux. Et que – si si – à la fin de « Precarious » ça part en shrieks, puis en growls… Alors vas-y, range ton Uzi Suzie!

 

Autre point qui pourra en froisser certains – sauf qu'en réalité ils sont déjà partis, s'ils ont jamais eu l’idée de lire cette chro –, c’est la présence plus que fréquente d’un clavier assez polyvalent, celui-ci pouvant s'activer en mode piano classique comme en orgue Hammond (sur « Illuminati » on a parfois limite l’impression d’écouter un anachronique « Djent 70s »), en nappes décoratives comme en émanations bidibipesques plus typées Electro.

 

Mais pour en revenir à la schizophrénie évoquée au premier paragraphe, insistons sur l'aspect suivant: Cactus est grosso-modo scindé en 3 silos stylistiques distincts. Bon, ce n’est pas aussi net que ça, mais simplifions pour rendre plus facile l’abord de l’œuvre. Sur les 2 premiers titres, les fans de longs trips à la Scale The Summit / Chon vont se régaler, ce premier épisode culminant sur un merveilleux mais-plus-du-tout-Modern-Prog-pour-le-coup « All The Girls Think I'm so Hot » qui donne envie d’aller lascivement remuer son popotin lors de séances danceflooresques de frottis-frotta vertical. La suite s'avère donc plus Djent, mais malheureusement également moins Waouwh, « Fly fly » étant tout sauf aérien (à moins que l'on veuille évoquer ici une catastrophe aérienne), tandis que « Busskort » s'avère un peu trop « safe » et trop axé sur le clavier. Les 2 morceaux suivants sont déjà bien plus alléchants, notamment « Right Through Your Heart » qui évoque un Textures instrumental, liiibre-dans-sa-tête et particulièrement inspiré. Mais le plus alléchant reste encore la queue de peloton, avec pour commencer « Mr. Anund, Where Are You? » qui offre une transition douce mais franche vers le monde de la guitare siphonnée – ceci notamment lors d’une fin de morceau complètement déjantée typée 100% Circus Metal. Mais ce n’est rien encore comparé aux 13:21 de pur Nawak Metal intitulées « Shleep », lors desquelles le groupe évoque Destrage ou encore For The Imperium dans leurs moments les plus fous. Alors effectivement, vous l’aurez compris: plutôt « Modern », quand même, le Nawak Metal. M’enfin, hé: ces craquages de slips vocaux, ces passages follement bondissants, cette incartade Samba, ce détour par Hawaï… Vous allez adhérer, promis juré!

 

Une fois encore, la pêche à l’aveuglette sur Bandcamp aura été fructueuse... D'ailleurs on vous recommande chaudement cette pratique devenue incontournable maintenant que Myspace est mort (non non, je ne suis pas actionnaire). Allez, on ne terminera pas cette chro sur la phrase qui tue et résume près de 700 mots en quelques caractères censés vous donner une envie irrépressible d’acquérir l’album: la chose est clairement hyper sexy, mais elle possède également un format atypique, donc profitez plutôt de ce que l'intégralité soit dispo’ gratuitement en écoute sur notre lecteur (à gauche, un peu plus haut) pour prolonger intelligemment la lecture du présent papier.

 

... Puis allez-y quoi: ça s'encourage le talent, que diable!

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: voilà bien un Cactus qui ne pique pas, ou du moins rien d’autre que notre curiosité. Car en une petite heure, ce 1er album d’Umpfel revisite les répertoires de Scale The Summit, Animals As Leaders (sans le côté 100% instrumental) et Destrage, entre Modern Prog, Smooth Djent et Nawak Metal, pour le plus grand plaisir des amateurs du (des!) genre.

photo de Cglaume
le 03/03/2016

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