Undrask - God Emperor

Chronique CD album (01:07:14)

chronique Undrask - God Emperor

« Undrask », ‘cherchez pas : ça ne veut rien dire en Anglais. On ne peut pas dé-drasker un truc. Ou alors, allez savoir, peut-être dans un sabir redneck du fin fond du Colorado. Mais ça ne compte pas. Si vous voulez mon avis, les gars ont dû vouloir faire un anagramme de « Dark Sun ». Parce que ça fait méchamment metôl, Dark Sun. Et le mélangeage de lettres cabalistique – idéal pour tromper le non-initié –, c’est trop metôl, itou. En plus, « Undrask » ça sonne barbare. Viking, même. Si si, demandez donc à Cromy, le trve histø qui sévit en ces pages : il vous confirmera que ce patronyme est tout à fait adéquat si vous souhaitez invoquer le nom d’Odin en vain lors d’une partie de Dungeons & Dragons.

 

Undrask, donc, horde de Rik’Huns provenant des confins de la Karolinh du Nørd, nous propose aujourd'hui son 2e album, God Emperor. Et le mélange Punk / Thor / runes / Manowar de la pochette nous le hurle clairement dans les naseaux : oui, il va être question de bravoure héroïque, de dieux vengeurs, d’honneur bafoué et de gros câlins sur peau d’ours une fois la ceinture de chasteté déverrouillée au retour de raids côtiers. On nous promet tout le décorum habituel, donc. D‘ailleurs le héros s’appelle Longhammer, et il a prévu de nous le mettre bien profond si d'aventure on osait ricaner. Côté musical, attendez-vous à une version légèrement göteborguisée du registre d’Amon Amarth. Si vous aimez les mélodies de Children of Bodom – mais pas trop les shrieks, et pas du tout le synthé – vous serez également servis. Si en plus vous appréciez Exmortus, ça tombe pile-poil : sans être aussi prétentieuses, les guitares undraskiennes sont clairement généreuses. Alors si en sus vous aimez boire de l’hydromel avec les potos ov steel tout en faisant « Hey ! Hey ! Hey ! » en chœurs devant la scène (… bande de veaux !), on peut dire que vous êtes tombés au bon endroit !

 

Pourtant, au-delà de ce registre caricatural ciblant le festivalier bavarois moyen, Undrask fait drôlement bien le job. À un tel point que lorsque « The Mountain » retentit, on sent le vent glacé des montagnes frapper nos casques. On devine les bataillons ennemis à l’horizon. On entend mugir leur cor. Et il nous viendrait presque comme des envies de foncer dans le tas, porté par l’énergie combative de guitares arrogantes. Et ce qui est vrai pour ce titre l’est également pour la majorité des onze autres. Il faut dire que le groupe y met les moyens : orchestrations mesurées et organiques (pas de clavier à 2 balles : c’est une poignée de musiciens additionnels qui manient trompette, tuba, violons et compagnie), guest de luxe (Jeff Loomis sur « Heart of the Abyss)… Le groupe fait dans le grandiloquent, dans le ronflant, mais il y met les moyens afin que cela sonne convainquant !

 

Certes, avec onze ans d’expérience et déjà 2 EP et un premier album à leur actif, on pouvait espérer que ces musiciens aguerris livreraient un récit solide, à la hauteur de leur expérience. Mais Undrask est allé au-delà de ces attentes en se dotant d’un son énorme, en composant des hymnes imparables (tiens : « Spoils of War »), en usant de guitares délicieuses, et en dessinant les dimensions colossales d’une épopée fantastique. OK, c’est fréquemment un peu too much, ça bombe le torse comme un Narcisse huilé dans une salle de sport, ça fait un peu trop appel aux instincts de mâle alpha que #metoo a laissé recroquevillés dans les recoins reptiliens de notre caboche… mais putain, ça a de la gueule ! Et au final c’est un sacré bon sang de chouette peplum guerrier que nous offrent les Américains, habilement ficelé en un magnifique bouquet de Power Melodeath / Heavy Thrash / Rahan Metal.

 

Alors si tomber la chemise et dégainer le glaive vous brûle les poches à testostérone, enfournez God Emperor dans votre mange-disque, et Taïaut, partez, remontés comme jamais, à l’assaut de ces féroces soldats qui font rien qu’à mugir dans nos campagnes !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: allez hop, on enfile son costume de Manowar, on sort le marteau de Thor, et on s’en va défier les monstres infernaux et les Dieux colériques au son de God Emperor, deuxième album d’Undrask qui combine la vaillance d’un Amon Amarth converti aux mélodies du Melodeath, à la pompe orchestrale du Power Metal le plus va-t-en-guerre, et aux riffs les plus gouleyants de ce côté-ci d’Exmortusland. Alors certes, on peut parfois se sentir un peu con, torse-poil, une épée en carton à la main, à rugir dans l’open space. Mais quand c’est fait avec une telle conviction, on oublie ces détails de « wimps and posers », et on s’en retourne dans le pit voir si le poil y est plus roussi et l’herbe plus verte…

photo de Cglaume
le 10/06/2024

3 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 10/06/2024 à 10:19:53

Elle donne envie ta chro de ton groupe tout moisi !

cglaume

cglaume le 10/06/2024 à 10:55:12

C’est peut-être un peu trop Melo pour toi, mais qui sait 🙂

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 19/06/2024 à 10:54:14

C'est rigolo mais je préfère ENSIFERUM dans le genre.

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