White Ward - Debemur Morti
Chronique Maxi-cd / EP (17:09)

- Style
Black jazz - Label(s)
Debemur Morti - Date de sortie
25 juin 2021 - Lieu d'enregistrement Jenny Records et Ghostalgy Prods
- écouter via bandcamp
Et de 200 ! Pour célébrer après 18 ans d’existence la 200e sortie du label français Debemur Morti, qui excelle dans l’Hexagone – aux côtés des Acteurs de l’Ombre – pour proposer des plaques noires à haute valeur ajoutée, Phil n’a pas dû hésiter longtemps pour y associer l’un de ses chouchous, pour ne pas dire même LE chouchou de son roster, à savoir White Ward, dont j’ai signalé le précédent et brillantissime album Love Exchange Failure. Ce label exigeant colle aux basques de ces Ukrainiens et de leur Black Metal avant-gardiste, déjà mis en valeur le 22 janvier dernier avec la sortie d'Origins, une compilation des toutes premières compositions. Il s’agit donc d’une authentique histoire d’amour musicale entre un groupe et un label, basée sur des apports réciproques et sincères. Reconnaissance et fidélité d’un côté, fierté et engagement de l’autre.
Bras cassé, création impossible, espoirs déçus ?
Et pourtant, la réalisation de ce 2 titres intitulé Debemur Morti a failli ne jamais voir le jour, dès lors que Yurii Kazarvan guitariste et compositeur de White Ward a eu la bonne idée de se casser le bras. Un unique riff du titre éponyme était alors dans la boîte ! La tuile !!! La seule planche de salut a alors été – merci Hard Force pour l’info ;) - d’utiliser un logiciel informatique. Tout ce que vous entendez de "Debemur Morti", mis à part le premier riff, est donc le fruit du travail inédit de Yuri, sans guitare et … d’une seule main !
Il faut le savoir pour s’en rendre compte, car cette première offrande de neuf minutes reprend les lignes de force du Black jazz déployé par White Ward avec une entame très « showcase », bien ronde, rassurante et apaisante portée par le seul duo saxophone-piano avant que la basse puis la batterie nous accompagnent après 80 secondes vers une agression en bonne et due forme. Quel plaisir d’écouter ces expérimentations restituées avec talent, ce face-à-face réussi entre Black et Jazz, ces ruptures constantes de rythmes et d’atmosphères, cet aller-retour fécond entre traditions et innovations, visibles spécialement ici dans de larges plages de chant clair. Par l’entregent de Phil, c’est le célébrissime Lars Nedland (Borknagar, Solefald) qui s’y colle pour une performance d’abord déstabilisante, puis à l’issue des réécoutes tout à fait prenante, celle-là même qui achève de te coller les tripes sur ta paroi stomacale. La même structure est à signaler au sein des huit minutes de "Embers", tout aussi pénétrantes, joliment orchestrées, variées et hypnotiques que le titre précédent. L’usage du saxophone y est même encore plus assumé, sans pour autant diluer la violence du Black Metal, palpable durant la 6e minute. Rare d'entendre une énergie aussi contrastée et pourtant si habilement encapsulée...
... Pourquoi un simple 8/10 alors ? Et bien simplement pour signifier ma frustration réelle de n’avoir eu à écouter que deux p’tits titres ! Mais j’en ressors avec un sentiment prégnant, celui d’avoir échauffé mes conduits à la réception prochaine d’une offrande grand format de très grande volée, avec déjà la quasi assurance de lui réserver une place au chaud, tout proche du sommet de mon top des sorties Black Metal de l’année concernée. Sera-ce en 2021 ?...
1 COMMENTAIRE
Xuaterc le 28/06/2021 à 16:20:56
Très bon EP d'un très bon groupe sur un très bon label avec une très belle intervention de Lazare
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