Solefald - The Linear Scaffold

Chronique CD album (39:15)

chronique Solefald - The Linear Scaffold

Comme je suis un être faible, mon collègue Cyril n'a pas du me pousser bien fort pour que je craque et me lance dans l'écriture des chroniques de la discographie de Solefald. D'autant qu'il existe entre nous un contentieux qui date de mon arrivée dans l'équipe rédactionnelle de ce glorieux webzine; pensez-donc: parmi les tests de recrutement, j'avais livré mon avis circonstancié sur World Metal dont la publication ne s'est pas faite car cet infâme cuniculophile a profité de mon inexpérience pour me griller la politesse.



Après vous avoir parlé de la réédition de Jernlov, je m'attaque donc logiquement au premier album, The Linear Scaffold. Publié deux ans après la démo, il en reprend deux titres, "Philosophical Revolt" et "When The Moon Is On The Wave". Toujours sous forme de duo, Lazare et Cornelius poursuivent leur chemin à la fois musical, artistique au sens large, et philosophique. Stylistiquement, on reste dans le prolongement de Jernlov. Dit comme ça, ça peut paraître logique, mais quand on connaît le reste de la discographie, ça l'est beaucoup moins. D'ailleurs le titre d'ouverture porte le même nom que la démo, et dès ses premières secondes, le groupe nous saisit par la croupe et nous retourne comme une crêpe, pour ne plus nous lâcher. Sans cesse en mouvement et en changements, le songwriting fait preuve déjà d'une grande maturité malgré la jeunesse des musiciens. La paire de chanteurs a affiné son registre propre, la voix de Lazare est encore plus cristalline, parfois opératique, mais toujours juste et à propos. Quant à Cornelius, son chant est plus personnel et varié, donnant parfois dans les graves ou encore dans la déclamation pure.



Ces derniers s'approprient sans ambages tous les codes du black metal, les poussent à leur paroxysme pour mieux les faire exploser. Rarement auparavant un groupe n'avait oser aller si loin dans ce genre si prompt au repli sur lui même et à l'orthodoxie. Sur la première moitié de l'album, ils démontrent tout leur savoir faire en la manière, avec des riffs rentre dedans, du blast, des shrieks. On peut parfois penser à Emperor, si ce dernier s'était amusé, en plus des claviers chargés d'apporter une dimension atmosphérique, à utiliser une guimbarde (« Red View »), quelques notes d'une boîte à musique ou des effets de guitare psychédéliques. Sur la seconde partie, le groupe expérimente plus encore, parfois loin du metal: "Floating Magenta" est un (court) piano / voix (Lazare), ou encore "Countryside Bohemians", très rock prog 70's. L'album se termine sur un réenregistrement de "When The Moon Is On The Wave", certainement, avec "Jernlov", le titre le plus BM de l'album. Ses paroles sont un poème de Lord Byron, sur des riffs figurant parmi les meilleurs qu'ait pondu Cornelius. En conclusion, on a un nouveau piano / voix, hurlé par ce dernier, mais dont on sent, sur la fin, la fatigue vocale.



 



 


photo de Xuaterc
le 29/05/2016

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