We were strangers when we met (Hey David Bowie !) - 16 titres (qui ne sont pas des singles) à écouter absolument (part 2)

We were strangers when we met (Hey David Bowie !) 16 titres (qui ne sont pas des singles) à écouter absolument (part 2) (dossier)
 

 

Voici donc la deuxième partie !

 

  • "Cat People (Putting Out Fire)" (B.O du film Cat People - 1982) :

 

(re)Commençons par ce titre car il y a un (deuxième) fan qui se cache dans la rédaction et, contrairement à ce que j'annonçai, à savoir, « pas de single », ce titre en a été un, de single. Mais en période de diffusion « limitée ». Il est bien sorti comme tel pour accompagner la promo du film, et a été un succès dans certains pays, autres que la France. Il a ensuite disparu (sauf pour Tina Turner, certes). Pour réapparaitre sur le coffret (chaudement recommandé) Sound + Vision (3 CD en 1989, puis une version plus fournie sur 4 CD en 2003 et 2014) MAIS aujourd'hui absent de la version numérique et ensuite sur le best of Bowie de 2002, MAIS SEULEMENT sur les versions américaines/canadiennes, allemande/autrichienne et danoise, en gros, parmi la vingtaine d'éditions, avec des tracklistings différents, pour des pays/zones géographiques différentes. En plus - car je ne les ai pas ces vingt versions différentes - je ne suis pas certain que sur ces éditions du best off soit proposée la version du film. Par ce que oui, il y en a deux de versions. Et attention, plutôt que sous l'angle du ying et du yang, c'est sous celui du Corbeau et du Renard qu'il faudra les approcher ces deux versions. Avec tous mes respects, il la - l'a presque massacré - « reprend » en 1983 sur l'album Let's Dance. Oui en un an, seulement, il se prend les chaussures rouges dans le tapis… et fait disparaître la magie de l'interprétation. Donc ne nous méprenons pas, nous parlons ici de la version issue du film, Cat People. Avec la longue intro (et un clip).

Une raison de l'absence du morceau dans les versions numériques (modernes ? Avec des titres en moins… je vous en collerais du moderne. C'est comme un Lies sans "One In A Million") et des versions CD en fonction des pays, doit surement être lié aux histoires de droits et de copyrights. Car la musique est ici - et pour l'ensemble de la B.O - signée du alors et toujours bien connu Giorgio Moroder (les B.O de Midnight Express à Over The Top en passant par American Gigolo et Scarface, etc). Ceci doit expliquer cela.

La chanson, avec "Absolute Beginners" (également tirée d'une B.O), est de ce qu'il a fait de plus chouette dans ses années 80, entre le Scary Monsters…. And Super Creeps de 1980 et le renouveau des années 90. Ces plus de six minutes montent crescendo, d'une intro pesante, percussion oppressante et synté funèbre, tel une incantation, le titre ensuite explose par un Bowie en crooner possédé, avec une guitare agressive et menaçante, entourés de rythmiques tribales pour mener les mouvements. Une très grosse prestation vocale et musicale pour un excellent titre rock-pop. Et puis ensuite vous pourrez écouter les reprises par Danzig (2007), et Martyn Lenoble et Christian Eigner à la musique avec Mark Lanegan au chant principal et Dave Gahan en seconde voix (2016). (Et vous l'avez peut-être entendue sur le générique de fin du Inglourious Basterds de Quentin Tarantino en 2009). (Ndlr. Mon texte initial date de 2016, en 2021 le titre est plus facilement accessible, en physique et en digital sur le coffret A New Career in a New Town)

 

 

  • "I'm Deranged" (1.Outside - 1995) :

 

Pour prolonger la séance, rebondissons sur ce titre de 1995 qui ira ouvrir et clôturer le film - et la B.O - Lost Highway de David Lynch en 1997. Est-ce la chanson qui a initialement été composée pour le film, ou est-ce l'inverse, les deux se mariant tellement parfaitement. Nous sommes dans la période Nine Inch Nails/indus/electro/Prodigy, il est à nouveau dans l'actualité, où, à nouveau, juste un pas après. Et c'est Trent Reznor de NIN qui produit cette B.O. Une rythmique machine hypnotique déroule non-stop, des éléments électroniques ou piano se chevauchent, apparaissent, puis disparaissent, certain reviennent, mais ce ne sont pas forcément les mêmes, ils perturbent et déstabilisent ce flux musical faussement constant. Le cerveau vacille. We're deranged. La route défile. Le piano de Mike Garson est toujours superbe, la voix envoute, Bowie-Eno-Garson, un trio gagnant. Avec Lynch et Reznor dans l'équipe, qui sont en fait - et au final - vraiment les dérangés ? Et David Bowie aura déjà rencontré David Lynch auparavant puisqu'il apparaît dans le film Twin Peaks de 1992.

 

 

  • "Quicksand" (Hunky Dory - 1971) :

 

Le morceau de bravoure de l'album (avec "The Bewlay Brothers"). Si sur les titres "Changes" ou "Kooks", du même album, l'avenir sonne confiant, au regard de l'histoire du narrateur, là c'est « no future ». Aux portes du « sur-ego ». Dans les méandres de pensées, pensées supérieures à celles des autres. À la folie. Attitude en « solo ». Pas de communication possible avec les mortels. Texto dans le texte. Après du « name dropping »-hommage-j'my connais sur les titres "Song For Bob Dylan" et "Queen Bitch" ultra Lou Reedien annoté d'un « Some VU, white light returned with thanks », dans "Quicksand" il en va de même, personnes et références. Sont cités : l'occultiste Aleister Crowley, la société secrète L'Hermetic Order of the Golden Dawn, le beaucoup moins secret Himmler, l'actrice Greta Garbo, la référence au bouddhisme avec Le Bardo. Très « étalage de culture ». Mais on ne peut que se dire qu'il s'agit là de l'environnement de Bowie, enfermé dans ses divers livres et expériences. On pourrait donc penser qu'il est le narrateur. Et qu'il fonctionne aux émotions variables. Conséquence de la fin de l'époque – et de son folk - « flower power », de son voyage à la Factory à New York, et de sa quête de reconnaissance.

Musicalement, c'est une lente montée à tiroirs, glissement de tonalité en chemin, développement des overdubs pour passer de une à six guitares, avec un fantastique développement des cordes signé du guitariste Mike Ronson. Concernant les overdubs, le producteur Ken Scott - qui fait du super boulot - s'était échauffé sur le All Things Must Pass de George Harisson, produit par Phil Spector. Il avait donc appris - surement par la force - comment faire.

Le morceau est donc à la fois beau et étrange. Mais surtout très réussi. Et pour en reprendre une dose vous pouvez ensuite vous passez la version live au concert des cinquante ans de Bowie avec Robert Smith (The Cure) à la guitare et au second chant.

 

 

  • "Time" (Ziggy Stardust And The Spiders From Mars : The Motion Picture Soundtrack – 1983 / réédition 2003) :

 

Le titre original est sur l'album Aladdin Sane de 1973, et a certes été un single. Mais en version courte, et seulement aux Etats Unis (avec un vers censuré dixit Wikipedia) et au Japon. Si le morceau n’est que trop peu cité pour cause d’autres plus excellents, la version abum reste superbe. Et cette version live, carrément magique. Le temps, justement, y est suspendu. Entre chaque note du piano en intro, entre chaque mot chanté, entre chaque déplacement de Bowie sur la scène, entre les mouvements du morceau, entre chaque note que Mick Ronson laisse raisonner… et ces « la, la, la, la… » qui reviennent comme si le morceau n’allait jamais s’arrêter. Une interprétation vocale, et une guitare, à bout de souffle.

 

 

  • "Stay" (Station To Station – 1976) :

 

Sur cet album, et cette chanson, c’est l’alliance parfaite entre une rythmique avec un guitariste plutôt « funk-soul », Carlos Alomar, et un deuxième guitariste lui plutôt « hard-rock blues », Earl Slick. Idem, à l’image de l’album, le groove chaudement percussionné se fait taillader par des riffs écorchés. Du riff principal tranchant dès l’intro, au refrain parfaitement dansant, en passant par la voix qui chapote le tout, le morceau transpire d’énergie et d’efficacité.

La version live au Nassau Coliseum, tournée de 1976 suite à la sortie de l’album, est carrément démente avec un grand final qui allonge le titre de plus d’une minute, où les guitares, dont la lead – même si ce n’est pas Earl Slick – montent en pressions pour pousser à l’explosion. Et à l’écoute de la batterie, on pourrait même dire que ça « tabasse ».

 

 

  • "Sunday" (Heathen - 2002) :

 

« Nothing remains » sont les premiers mots de l'album et de ce fantastique morceau d'ouverture. Sur un de ses deux précédents albums - et comme régulièrement - il semblait défier son âge et son œuvre (Eathling en 1997 et ses rythmiques electro-jungle-métalisées), là plus que jamais sur ce Heathen, en costume trois pièce et coupe plaquée en arrière, il semble affirmer ses 55 ans, tout comme s'affirmer en tant que passeur/messager. Passeur auprès de plus jeunes (du single Without You I'm Nothing en 1999 - et en live - avec Placebo, au Live EP (Live at Fashion Rocks) - et en live - avec Arcade Fire) mais tout autant passeur auprès de son œuvre. Si Hours... en 1999 était un coup raté de retour à la « pop », Heathen est lui une totale réussite. Un retour à la pop assumé, une pop travaillé, recherchée, orchestrée, mais à nouveau avec audace. Une pop qui a quelque chose à proposer. Une pop qu'il connaît par coeur auquel il ajoute de nouveaux éléments. Oui une pop qui ne peut qu'être de Bowie et de personne d'autre, tout simplement. Et quoi de mieux que d'ouvrir cet album du retour au renouveau sur un indice trompeur ? C'est le rôle que tient "Sunday". Ce titre, ce nom (Sunday : dimanche) n'ont évidemment pas été choisis par hasard. Pour résumer ce sens religieux en ouverture de cet album Heathen (païen) : « Pour les religions, le dimanche est le premier jour de la semaine juive, chrétienne, et musulmane. Pour les chrétiens, le dimanche représente le jour de la résurrection du Christ ainsi que celui de la Pentecôte. Il symbolise également le jour sacré de la Nouvelle Alliance. En Europe, le dimanche est considéré comme un jour de repos depuis le règne de l'empereur romain Constantin Ier qui en a fait le « Jour du Soleil » en hommage au Soleil invaincu. » (wikipédia). Pas moins. En tant que « indice trompeur » en ouverture de cet album du retour à la pop, quoi de mieux que de ne pas y mettre de guitare, ni de batterie, ni de structure de chanson, ni de refrain ? C'est la voix - grave - de David Bowie qui domine cette ouverture, qui domine une nappe de voix de synthé ainsi que des sons et un beat programmés sur des machines. Les instruments - « classiques » - apparaitrons quand même, mais seulement dans les tous derniers instants du morceau, seulement une fois les derniers mots posés, « Everything has changed ». Le 10 janvier 2016 était un dimanche. Oui tout a changé ce dimanche 10 janvier 2016.

 

photo de R.Savary
le 08/01/2022

3 COMMENTAIRES

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 08/01/2022 à 21:40:33

Cat People, ah ... Cat People... un morceau avec un climax assez dingue. La Face B de Let's dance (en 45t... oups 7'') avec Giorgio Moroder aux commandes.
Avec une reprise bien sentie de Manson avec son pote countryman.
https://www.youtube.com/watch?v=A1_hdM1NGf4

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 08/01/2022 à 21:48:19

Sorry, j'avais pas vu "Reprises surprises".
Un bien chouette boulot, vraiment.
Merci

Rafff1

Rafff1 le 24/08/2022 à 20:26:34

Merci pour tes commentaires ! La suite arrive bientôt !!

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