Benighted - Interview du 07/03/2009

Benighted (interview)
 
L’année dernière, Benighted a fêté ses 10 ans d’existence. Un petit bilan sur votre carrière s’impose… Que pensez-vous de votre parcours ?
Julien: C’est vrai que quand on repense à ces 5 mecs de 19, 20ans qui s’étaient rencontrés pendant des concerts et qui ont décidé de monter à côté de leurs groupes respectifs un projet du nom de Benighted pour exprimer librement tout ce qu’ils voulaient faire sur un plan musical très brutal, et qu’on voit où on en est aujourd’hui, on est assez fiers du chemin parcouru. Tous les concerts, albums, rencontres, galères qu’on a pu vivre sont des souvenirs énormes et aujourd’hui, on a la chance d’avoir suffisamment de bouteille et de notoriété pour prendre le plaisir partout où il se trouve et s’éclater avec les mecs qui nous soutiennent, que ce soit sur scène ou dans la vie du groupe.

A vos débuts on vous rapprochait plutôt de la scène Black/Death, alors qu’aujourd’hui vous êtes en plein dans le Brutal Death aux fortes tendances Grind… Vous reniez vos racines ou est-ce une évolution naturelle du groupe ?

On n’a jamais cherché à renier quoi que ce soit de nos réalisations antérieures, l’évolution de notre musique a suivi, avec la culture et l’expérience de chacun, une évolution tout à fait naturelle pour arriver à l’identité musicale de Benighted telle qu’elle est depuis maintenant 3 albums. Il n’empêche que nos deux premiers albums qui avaient une influence black plus marquée nous ont permis de franchir des caps à des périodes importantes de notre carrière et fait avancer le groupe dans le bon sens, même s’ils sont plus éloignés de ce qu’on joue maintenant.

D’ailleurs, une réédition de ICP (ndlr: Insane Cephalic Production) vient de sortir ! Pouvez-vous nous éclairer sur cette sortie ? Pourquoi cet album et pourquoi maintenant ?

En fait, c’était entendu dès le départ avec Osmose Productions que la sortie du nouvel album donnerait presque aussitôt suite à la réédition des albums « Identisick » et « Insane Cephalic Production » qui étaient tout deux sold out depuis un certain temps. Celle de « ICP » dont la sortie est plus récente offre un nouveau mastering, un nouvel artwork complet et deux titres bonus qu’on a enregistrés en septembre au Kohlekeller Studio.

Avec votre dernier album, Icon, vous avez quitté Adipocere pour Osmose. Comment ça se passe jusque là ? Osmose assure-t-il une meilleure distribution ?

On a d’excellentes relations avec Osmose qui sont à la fois super pro et très cools ! Ils nous soutiennent vraiment beaucoup et la distribution de même que la promotion de nos albums ont gravi un échelon très important sur le plan international surtout ! On a eu des retours énormes des 4 coins de la planète !


Icon est sorti en octobre 2007. Vous avez pu tester tous vos morceaux en live et vous avez eu le temps de prendre du recul sur cet opus. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur cet album ?
Je suis toujours très fier de cet album, on a pu remarquer que la grande majorité des titres entraînaient des réponses de feu de la part du public dans le pit ! Avec le recul, il y a toujours quelques petites choses que tu voudrais modifier, placer un riff à un autre endroit, monter tel ou tel instrument, mais j’aime beaucoup cet album comme il est, il a été composé avec une grande part laissée à l’instinct, et je pense que ça joue pour beaucoup dans l’impact qu’il a pu avoir.

La petite partie rap sur ‘’Grind Wit’’ en a laissé plus d’un perplexe ! Vous avez prit un gros risque en faisant ça… Est-ce le genre de chose que vous êtes prêt à refaire ?

Oui, mais on a trouvé ça tellement décalé et finalement carrément dans l’esprit du morceau et terriblement efficace qu’on ne regrette absolument rien ! On est très ouverts à ce style d’expérimentations quand ça peut apporter quelque chose à notre musique, et on aime aussi beaucoup surprendre avec des breaks ou des arrangements peu orthodoxes. Alors bien sûr que c’est une chose qu’on pourrait refaire sans souci, pourvu que ça rende le titre encore plus puissant et original !

Julien, tu as participé au dernier Recueil Morbide. Comment ça s’est passé ? As-tu joué un rôle dans la composition ?

C’était une expérience géniale pour moi ! Les Recueil sont des super potes depuis le « Terrorize the Sick » Tour qu’on a fait avec eux et Kronos en 2007. Leur chanteur Mickey qui est tout simplement énorme a connu des problèmes de santé qui l’ont conduit à arrêter complètement le chant, et ils se trouvaient à 2 mois du studio qu’ils avaient réservé pour leur nouvel opus. Ils m’ont demandé si je pouvais assurer les vocaux sur l’album comme chanteur session, et j’ai accepté. J’aime beaucoup leur musique et la perspective de poser un chant, écrire les textes à partir des thèmes qu’ils avaient prédéfinis en moins de 2 mois était un super challenge ! Ils semblent très satisfaits du résultat, et retourner au Kohlekeller pour enregistrer cet album avec eux a vraiment été un moment de pur bonheur ! Comme des vacances ! hé hé ! Ils ont depuis trouvé un chanteur qui assure vraiment à mort sur scène, et je leur souhaite vraiment toute la réussite possible, c’est vraiment des mecs géniaux !


Vous êtes un des leaders de la scène metal extrême française. Que pensez-vous de la scène metal française ? Et internationale ?
La scène française est en train de prendre un essor sans précédent, et à l’étranger on commence à voir le fait d’être un groupe français comme un avantage et non plus un handicap comme c’était le cas il n’y a pas si longtemps encore. Je suppose que ceci est dû à la déferlante de groupes de grande qualité comme Gojira qui ont ouvert les portes de l’international au métal extrême de notre pays, et aussi au fait que les groupes français s’affirment maintenant avec beaucoup plus de professionnalisme, d’identité musicale et de qualité de production que par le passé. Tout le travail accompli est en train de porter ses fruits, et c’est vraiment agréable de voir les choses bouger dans ce sens. La France a trop longtemps été considérée comme un pays ne renfermant que des groupes de suiveurs de gros calibres américains déjà existants.

Si l’on sait que vous êtes un des chefs de file en France, on ne connait pas bien votre statut à l’étranger… Peux-tu nous éclairer sur ce sujet ?

On a une fan base assez conséquente dans la plupart des pays d’Europe, on a pu constater sur chaque date qu’on a pu faire à l’étranger, que ce soit l ‘Allemagne, l’Autriche, la Norvège, les Pays-bas, la République Tchèque, la Belgique…qu’on était attendus de pied ferme par plein de fans et c’est vraiment cool de voir à quel point ils nous soutiennent et comme ils ont apprécié nos albums !


J’ai vu que la tournée française ‘’Burn The Hexagon’’ avec Aborted est prévue pour avril ! Je sens que ça va faire mal ! Comment avez-vous décroché ce plan ? Pouvez-vous nous éclairer sur cette tournée ?
L’idée est venue de Sven d’Aborted pour la promotion de leur nouvel album en France. On s’est toujours très bien entendus avec Aborted, on a partagé bon nombre d’affiches et ça fait bien longtemps qu’on avait envie de se faire une petite tournée ensemble ! Ce sont eux qui nous ont proposé qu’on se fasse ça ensemble, ça va être génial, ces mecs là sont excellents, musicalement comme humainement !!! Ca va rocker dur !

Toujours à propos de live, l’été approche et les festivals commencent à remplir leurs affiches…Avez-vous déjà des dates de prévues ?

On a choisi de faire un minimum de fests cette année pour se concentrer sur l’album à venir et mettre le paquet l’année prochaine. Après la tournée avec Aborted, on a le « Was Soll Death » en Allemagne et un gros fest au Portugal en juin, c’est tout.

Une petite question spécifique à Coreandco : aimez-vous lire ? Est-ce que certains auteurs vous inspirent dans vos textes ?

Et bien pour ma part, hormis les livres sur les maladies psychiatriques et les profiles de serial killers, je ne lis vraiment pas beaucoup. Mon travail est une source d’inspiration bien suffisante.

Avez-vous quelques infos à donner sur le prochain album… ?

Et bien, l’orientation va s’accentuer encore du côté brutal, avec de nouvelles idées sur lesquelles on bosse en ce moment, et des titres ravageurs mélangés à d’autres plus expérimentaux pour obtenir l’album le plus varié et original possible. Concernant le studio, je peux déjà te dire qu’on a décidé de ne pas retourner au Kohlekeller et qu’on vient d’en réserver un autre d’où on devrait sortir un son encore plus massif et puissant que sur « Icon » ! On annoncera bientôt lequel, on devrait y aller en février 2010. Et pour finir, j’ai déjà une idée très précise du concept, à la fois super glauque, torturé et dérangeant.

Un dernier message à passer ?

On attend le maximum de monde sur le « Burn The Hexagon » Tour, ça va saigner dans les tranchées avec les bouchers d’Aborted ! Comme on va quasiment stopper les concerts jusqu’à l’année prochaine pour composer le nouvel album, on compte sur vous pour venir vous éclater avec nous sur ces dates !
photo de Domain-of-death
le 09/03/2009

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