Benighted - Ekbom

Si vous n’aimez pas ce qui grouille et particulièrement sur la surface de votre peau, vous pouvez être atteint du syndrome d’Ekbom.

Le syndrome d'Ekbom, également appelé délire de parasitose, est, en matière de psychoses, une forme particulière de dinguerie chronique centrée sur la conviction d'être infesté de parasites qui vivent sur votre surface corporelle.

Le malade «sent» leurs mouvements et les «voit» par des points de repères tels que les pores de la peau, assimilés à des terriers, ou des lésions de grattage identifiés comme des lieux de ponte. Le sujet décrit les parasites dans leur taille, forme, couleur et déplacement. Il présente souvent des plaies cutanés et des lésions ulcérées parfois surinfectées.

Elles sont dues à des tentatives répétées d'extraction de parasites pour les détruire : par brûlure, liquide caustique ou pince à épiler.

Avec le dernier Benighted, tu t’attendais à quoi au niveau du fond ?

Ah tu ne connais pas Benighted... Ça va devenir de suite plus compliqué. Tu n’as donc jamais vu ses sympathiques tarés sur les planches.

Et donc tu n’écoute pas de Metal Extrême français.

Car dans le genre, on va dire que les mecs ne sont pas des rookies.

Question forme, les vétérans du combo sont plutôt habitués à mettre des grosses torgnoles en mode NECROGROUIIIIIIIIIIIIK.

Mais là, j’avoue que j’ai mis un peu de temps à rentrer dedans tellement le skeud m’a percuté les dents.

Alors déjà, sa durée relativement courte (36 minutes et quelques chicots éparpillés) évite l’OD des trucs ultrabrutaux sur lesquels mes adorés confères se pâment parfois.

Au hasard, le dernier album d’un composant sulfaté, chroniqué par un de nos estimés scribouilleur portant le nom vernaculaire de deux espèces d’Alcidés.

Ekbom ne se perd pas dans les méandres de la brutalité musicale.

Ekbom EST la brutalité musicale.

Une fureur sonore peaufinée, ciselé et traumatisante. Je ne suis pas in Love avec les sons modernes mais ici, ce type de production prend tout son sens.

Car le boulot abattu est monstrueux.

Que ce soit dans le jeu de ce batteur hors norme, de ce leader hallucinant et sur les guitares bien plus complexes qu’une simple équarrissage de boucherie si commun dans les styles connexes. Même la basse a le droit de dominer avec des lignes bluffantes de groove et de cruauté. Un gars de Archspire et un autre de Blockheads ne se sont pas trompés et sont venu coquiner avec les frappés.

Cet album a ainsi la classe primitive et malsaine du Predator s’abîmant dans la contemplation fascinée de la courbe magnifique d’un crâne d’une espèce musicale inférieure.

Ekbom s’écoute très fort.

Ekbom se remet quand c’est terminé.

Ekbom rentre dans la peau pour s’y incruster

Crom-Cruach

le 08/04/2024