Cortez - Interview du 02/10/2005

Cortez (interview)
 
Alors comment réagit le public français au set de CORTEZ sur cette tournée (homis aujourd'hui bien sûr où c'était franchement vide)?
Jr: C'est vraiment différent pour chaque date, mais jusqu'ici on a eu un bon accueil...
Greg: A lyon, les gens sont plus contemplatifs, ils ne réagissent pas trop mais restent jusqu'au bout ce qui veut dire qu'ils apprécient quoi, mais ils restent sans réaction c'est bizarre.
Sam: A Montpellier c'était la folie: les gens sont super enthousiastes, ça saute dans tous les sens, ça a vraiment été le feu.
Greg: Et puis là-bas y avait les TANTRUM qu'on connaît etc... tout a contribué a créer une super ambiance quoi.... Mais sinon ça différe vraiment de ville en ville.


Toujours sur cette tournée, est-ce que ce sont les Aside From A Day qui vous ont proposé de tourner avec eux ou c'est dû au fait que vous êtes, comme eux, signés sur Exutoire Records?
Sam: En fait l'album est sorti au moment même où Exutoire préparait la tournée pour Aside From A Day donc c'est arrivé au bon moment, ils nous ont proposé et on a accepté. Après il a juste fallu qu'on prenne des congés (Jr et Sam), excepté pour Greg qui n'a pas de boulot fixe. Et voilà, ça fait une semaine qu'on tourne maintenant et tout est vraiment nickel pour l'instant, les AFAD sont très sympas et l'ambiance est très bonne (ndlr: tout le monde acquiesce).

Votre premier album, Initial, sort bientôt chez RadarSwarm et Exutoire. Est-ce qu'il est à la hauteur de vos espérances? Est-ce que vous disposiez du temps que vous auriez désiré?
Greg: On en est contents pour l'instant bien sûr. Mais on sait que tout n'est jamais parfait du premier coup, c'est une certitude. Il faut bien commencer de toute façon, ça nous permet au moins de poser les bases et, après, on espère faire quelque chose d'encore mieux.
Sam: Au niveau du temps on disposait de 25 jours et il quand même fallu speeder un peu sur la fin mais au final on est contents. On a aussi enregistré un split avec VENTURA dans le courant de l'été et ça nous a également aidé pour Initial dans le sens où ça nous a donné une référence pour qu'on sache ce à quoi on désirait réellement aboutir.


Sur cette « fameuse » scène suisse (ndlr: nos 3 helvètes arborent un joli sourire qui en dit long sur le caractère fréquent de cette question), comment gérez-vous le fait d'appartenir à cette scène avec tous les a priori (qui sont très positifs) qui la caractérise?
Greg: C'est sûr qu'avant même de nous voir jouer, les gens ont des a priori. La « classe suisse » nous précède un peu partout en France. On ne sait pas exactement d'où ça vient ces idées reçues; les groupes français qui viennent jouer en Suisse sont forcément les meilleurs donc on imagine que c'est pareil pour les groupes suisses en France...

Quand même, je vous assure, il y a vraiment une qualité de composition et une émotion qui se dégage de groupes comme UNFOLD ou IMPURE WILHELMINA que je ne retrouve pas en France.
Sam: Ouais, je sais pas... Ca vient peut-être du fait qu'on se donne plus le temps de faire les choses. Mais c'est sûr que si on vivait à 50Kms plus à l'ouest, c-a-d en France, on serait peut-être moins connus.

Votre configuration (ndlr: les CORTEZ sont un trio chant/guitare/batterie) n'est-elle pas trop un problème pour retranscrire les passages (en tout cas sur votre démo) où il y a plusieurs pistes de guitare?
Sam: Pour être franc je ne triche qu'à moitié.
Jr: (Rire général) On laisse le soin au spécialiste d'expliquer.
Sam: En fait j'enregistre 2 pistes de guitare mais avec des mélodies très proches et sur scène j'ai 2 amplis guitare avec des sons différents, ce qui fait que je ne m'éloigne pas trop de ce qu'on entend sur CD. Et, en plus, je joue sur un octaveur qui génère des sons de basse, ceux-ci sortent sur un 3e ampli, qui est un ampli basse. La basse sort en fait par vibration (ndlr: et sur scène, elle donne l'impression qu'on assiste à la fin du monde, c'est impressionnant). Depuis qu'on sait qu'on continuerait sans basse on compose différemment, sans même penser à la basse, ça a des avantages et des inconvénients mais c'est vrai que ça étonne les gens.


Et bien c'est vrai que pour une formation « rock » c'est ultra rare quoi, les gens s'attendent à entendre une basse et imaginent même comment ça pourrait sonner avec une basse, c'est une habitude, presque un réflexe.
Greg: Tout à fait, ils n'y sont pas habitués. Alors que dans une formation jazz, c'est plus libre, il y a plusieurs combinaisons possibles, je veux dire on a pas de basse mais on pourrait tout aussi bien avoir un piano, mais ça personne ne l'attend. Et puis, à la batterie ça me laisse une plus grande liberté, je n'ai pas une ligne à suivre très précisément, je peux improviser et avec Sam on peux repartir sur un seul coup d'oeil dans se préoccuper du bassiste, c'est plus souple...

Vous avez déjà joué avec UNSANE, ISIS, GOJIRA ou encore THE DILLINGER ESCAPE PLAN; c'est énorme pour un groupe relativement jeune. Vous aviez beaucoup tourné en Suisse avant d'en arriver là?
Jr: Pour tout dire, UNSANE c'était notre 15e date, GOJIRA la 3e je crois. Ces groupes sont vraiment très cools, UNSANE tournent depuis très longtemps et ils te considèrent comme leur égal, c'est génial.
Sam: En fait, on a eu l'affiche avec ISIS grâce à Exutoire, pour GOJIRA on s'est acharné et on a finit par réussir, pour DILLINGER on connaissait le tour manager et UNSANE c'est le chanteur de KRUGER qui nous a filé le plan.A chaque fois, ça s'est bien passé, de bons concerts, pas forcément les meilleurs mais de grosses scènes quoi [ s'en suit une discussion sur le jeu de scène et notemment celui de DILLINGER...]


Est-ce qu'il y a un groupe avec lequel vous voudriez jouer par-dessus tout, si vous deviez vous mettre d'accord tous les 3? Notamment de par vos influences respectives...
Les 3: Tout est bon à prendre pour nous.
Greg: Et on aimerait surtout jouer avec des groupes hors scène Hardcore pour éviter le cloisonement, plus des trucs electros ou expérimentaux. Pour te donner un exemple: RUINS . C'est dommage ça se fait peu en France (ndlr: si on excepte l'exception de la tournée ISIS+DALEK), parce que c'est super enrichissant.
Sam: Les concerts se bornent souvent aux mêmes styles, c'est dommage.


Typiquement, si on vous proposait un truc avec Fantomas ou Mr Bungle, ça, vous aimeriez...
Les 3: C'est clair!
Sam: D'ailleurs on a joué dans un festcoche où Mike Patton était également programmé, on aime bien ce qu'il fait il prend des risques. A vrai dire, on aime tout ce qui sort des sentiers battus, ce qui innove, après on digère tout ça et ça ressort dans notre propre musique.


On sort du contexte musical maintenant, qu'est-ce que les CORTEZ aiment lire ou regarder (films, docus) quand ils ne tournent pas?
Greg: Plutôt des trucs intellos style des bouquins sur le bouddhisme, ou des écrits philosophiques et pour les films c'est un peu de tout.
Sam: Moi c'est vraiment de tout, j'ingurgite tout ce qui vient et après je me fait mon propre jugement sur ce que je vois ou entend, je ne suis pas branché par un truc en particulier, c'est exactement comme la musique en fait.
Jr: Pour moi, c'est un peu différent, je suis assez branché films d'horreur, enfin surtout le côté comique quoi et je joue beaucoup aux jeux vidéos (ndlr: un peu trop d'après les 2 autres, qui le chambrent un peu), j'aime bien aussi les BD style fantasy. Non seulement on est tous différents mais on passe pas notre vie ensemble, quand on ne tourne ou répète pas on est rarement ensemble, on a chacun nos vies quoi. On fait juste la musique qu'on aime, et on se pose pas de questions.
Greg: En Suisse on a la culture du consensus, donc on arrive tout le temps à se mettre d'accord quoi qu'il arrive même si nos avis divergent, il n'y a pas de leader de toute façon.


 

 


 

Je tiens à remercier les CORTEZ pour leur bonne humeur et leur extrême gentillesse, en espérant les revoir dans le coin d'ici peu.

photo de Mat(taw)
le 04/10/2005

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